Guinée : Un nouveau « bras de fer » en perspective entre Doumbouya et la Cedeao…

Mamadi Doumbouya  reçoit Nana Akuffo Addo à Conakry, image d'archive

CONAKRY-Les dirigeants de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest ont décidé de confirmer Mohamed Ibn Chambas comme médiateur dans la crise guinéenne. Droits dans leurs bottes, les Chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale sont restés campés sur leur position. Le diplomate ghanéen, un fin connaisseur de la crise guinéenne, sera bel et bien l’envoyé spécial de la Cedeao en Guinée. Pour Nana Akufo Addo et ses pairs, il est hors de question de céder face aux « désidératas » de la junte qui a renversé Alpha Condé le 05 septembre 2021.


Cette posture ouvre la perspective d’un bras de fer entre le CNRD et la CEDEAO. Car il faut ne pas se leurrer, Mamadi Doumbouya s’est montré intransigeant sur la nomination d’un médiateur en Guinée. Le tombeur d’Alpha Condé pense qu’il n’y a aucune crise interne nécessitant la désignation d’un facilitateur dans son pays. Même lorsque le couple G58-RPG arc en ciel et alliés ont posé cette exigence comme préalable pour aller au dialogue, l’homme fort de Conakry n’a pas sourcilier. Il est resté « inflexible » sur la question.

En novembre dernier le président de la transition guinéenne avait écrit au président ghanéen Nana Akufo Addo pour lui signifier son opposition à la nomination d’un envoyé spécial dans son pays. « La nomination d’un envoyé spécial ne nous paraît ni opportune ni urgente dans la mesure où aucune crise interne de nature à compromettre le cours normal de la transition n’est observée », mentionnait-il à l’époque, en réponse à un communiqué de la Cedeao. Depuis, la position du chef de la junte militaire n’a pas évolué sur le sujet.

Interrogé ce lundi 6 juin 2022, le porte-parole du Gouvernement est resté évasif sur le sujet. « Pour nous, ce qui est essentiel, il faut qu’on se retrouve, qu’on discute. De la compréhension qui sortira de ces discussions-là, on verra la suite… Qu’il y ait un médiateur ou non, si les parties en présence ne veulent pas se mettre autour de la table pour poser réellement les problèmes et essayer de sortir de cette situation-là, évidemment ça va être compliqué », a indiqué Ousmane Gaoual Diallo.

Au sein de la classe politique, on sent déjà le risque de bras de fer qui pointe à l’horizon. Et l’on invite les nouveaux maitres de Conakry de savoir raison garder. « La junte au pouvoir en Guinée récuse toutes les décisions prises par la CEDEAO. C'est dans l'intention de continuer à prendre le pays en otage. C'est dans l'optique là qu'ils font ce genre de comportement. Rien d'autre (…) mais je crois qu'ils doivent avoir raison garder et savoir qu'ils ne peuvent pas continuer à brimer les droits des citoyens », a alerté Saikou Yaya Barry.

Lors du sommet d’Accra le 04 juin dernier, les chefs d’Etat de la Cedeao ne se sont pas entendus sur les sanctions à prendre contre la Guinée. Faute de consensus, ils ont reporté les décisions pour le prochain sommet prévu le 03 juillet. Donnant ainsi un nouveau sursis à la junte guinéenne pour satisfaire les exigences de l’autorité régionale. Mais à l’allure où vont les choses, les chances de voir le CNRD s’inscrire dans ce sens sont minces.

A suivre…

 

Siba Engagé

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 623 06 56 23

Créé le 6 juin 2022 20:28

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