Guinée : Un émissaire de l’ONU à Conakry pour « désamorcer » la crise

CONAKRY-La transition guinéenne est-elle panne aux yeux de la communauté internationale ? Difficile de ne pas répondre par l’affirmative lorsqu’on observe le ballet diplomatique vers Conakry ces derniers temps.
En effet, moins de trois semaines après le départ du représentant spécial du secrétaire général et chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (UNOWAS), le tchadien Mahamat Saleh Annadif, un nouvel émissaire de l’ONU est dans la capitale guinéenne.
M. Abdel Fatau Musah, Directeur de la Division Afrique de l'ouest au Département des Affaires Politiques et de Consolidation de la Paix des Nations Unies, séjourne en Guinée depuis quelques jours en Guinée. Histoire de « désamorcer » la crise de confiance qui s’est instaurée entre la junte militaire au pouvoir et certains acteurs impliqués dans le processus de la transition en cours.
Le diplomate onusien a eu un tête-à-tête avec des membres du Gouvernement mais également des dirigeants de coalitions, de formations politiques et de la société civile. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré les responsables de la Cored, alliance politique dirigée par Mamadou Sylla, le RPG-arc-en-ciel et ses alliés ainsi certaines organisations de la société civile, telles que le FNDC.
Ce vendredi 25 mars 2022, l’émissaire des Nations-Unies, Abdel Fatau Musah a eu une séance de travail avec des dirigeants l'UFDG, parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, absent du pays depuis quelques semaines.
L’arrivée ce haut diplomate onusien à Conakry intervient alors que la durée de la transition n’est toujours pas connue, six mois après le coup d’Etat. Accusée par la classe politique d’être réfractaire au dialogue, la junte a renoué le fil des concertations. Le dialogue politique a timidement repris la semaine dernière entre le Gouvernement de transition et les acteurs politiques qui demandent plus de visibilité dans la conduite de la transition et surtout d’être associés.
Toutefois il ne faut guère se leurrer, la méfiance est encore de mise entre le CNRD et les acteurs politiques. Signe de la crispation, 61 partis politiques ont boycotté mardi 22 mars l’ouverture des Assises Nationales. M. Abdel Fatau Musah réussira-t-il à briser ce mur de méfiance ? Rien n’est moins sûr.
Focus Africaguinee.com
Créé le 25 mars 2022 18:18