Guinée : un centre islamique et une mosquée en chantier détruits à Labé…
LABE- Un conflit religieux risque-t-il de se produire à Labé ? Rien n’est moins sûr ! Les clivages entre fidèles musulmans de sectes opposés prennent des proportions inquiétantes. La construction d’un centre islamique (école coranique pour la mémorisation du coran) divise les fidèles dans le district de Tounny, sous-préfecture de Tountouroun. Le centre qui devrait porter le nom de imam Malik est financé par une ONG saoudienne du nom de ‘’OumoulJaouhara’’. Mais une mésentente est née entre les populations de la localité et le promoteur du centre également natif du village. Les travaux du chantier étaient très avancés lorsque des personnes non identifiées se sont rendues sur les lieux pour tout détruire. Des individus ont été interpellés par la gendarmerie puis relâchés. Actuellement le dossier est au niveau de l’autorité préfectorale alors que le promoteur du centre demande réparation et justice.
« Nous avons bénéficié du projet de construction de la part d’une ONG saoudienne, le domaine appartient à ma famille mais il fallait prouver que la famille a accepté de donner le domaine. Comme c’est un bien commun, il fallait l’accord de la famille, mon frère Mamadou Malick Bah a signé en tant que représentant des héritiers, ensuite le chef secteur a signé ensuite le district. Nous sommes venus en ville chercher les documents avec l’habitat avant de commencer les travaux. Tout est parti quand le chantier a commencé, ils nous ont intimé l’ordre d’arrêter avec l’argument qu’ils ne sont pas informés. Les imams, les maitres coraniques les autorités ont tous été informés, j’ai arrêté le chantier pendant 3 semaines. Certains de nos parents venant du Mozambique ont sensibilisé les populations sur l’importance d’un centre islamique dans la zone, ensuite ils ont accepté la reprise », a expliqué Mamadou Moustapha Bah, promoteur du centre islamique.
La construction des logements était très avancée, témoigne-t-il, soulignant que la mosquée était sortie sous terre, quand le président du district est venu leur dire d’arrêter de nouveau les travaux.
« J’ai dit au maçon d’arrêter les travaux au téléphone parce que j’étais absent. Je ne savais pas qu’ils avaient décidé de s’attaquer au chantier la même nuit (9 octobre 2018 NDLR). Ils ont acheté de l’alcool pour des jeunes qui sont venus tout casser. Malgré tout, ils sont revenus le matin pour casser le reste. J’ai saisi l‘escadron qui est allé sur le terrain interpeller trois personnes. Finalement le dossier a été transféré chez le préfet. Dès qu’il a vu nos documents il a dit que ce n’est pas au complet et que nous avons corrompus les cadres de l’habitat pour les obtenir. Il nous a demandé de retirer la plainte et aller régler en famille. En famille ils disent qu’on va se réconcilier sans parler des casses sur le centre islamique. J’ai informé le préfet qui a promis de réunir les populations pour gérer définitivement le problème. Mais le lendemain un autre est venu pour bruler le reste, ma sœur a appelé la gendarmerie pour sécuriser le chantier. J’ai dit au préfet après comme il gère le dossier de sécuriser le coin, il a promis de faire en sorte qu’il n’y ait pas de problèmes. Nous demandons à ce que les édifices soient payés et que justice soit rendue, c’est lui qui a tenté de bruler est connu, les commanditaires de la casse sont connus aussi » a-t-il rajouté
Sur les lieux, le chef de secteur de Falo, dans le district de Tounny, Sous-préfecture de Tountouroun précise qu’il avait été saisi pour le centre mais pas pour la mosquée. Il indique aussi qu’ils recherchent ceux qui ont saccagé les lieux.
«Nous avons parlé du centre islamique avec le promoteur ; les populations ont adhéré. Mais quand il s’agit de construire une mosquée, il faut informer les populations ensuite les autorités ça ne posera aucun problème. À la pose de la première pour le centre islamique destinée à la mémorisation du coran j’ai participé, c’est pour la mosquée que les gens s’opposent. Néanmoins nous recherchons encore les auteurs de la casse du chantier. Nous ne savons pas qui est derrière cet qui s’est passée la nuit. Dès que nous saurons, nous vous tiendrons informé» a expliqué le chef de secteur Thierno Mamadou Bailo
Exhibant des papiers, le directeur préfectoral de l’habitat Noumouké Traoré que nous avons interrogé a révélé que sur les documents délivrés impliquant le permis de construire numéro 057 concerne une école et habitation et non pour une mosquée. Il souligne que depuis son arrivée à Labé la construction d’une mosquée n’a jamais été autorisée par son service. Le préfet de Labé Safioulaye Bah a opposé les mêmes arguments en exhibant des documents similaires sans quittance. Il arrive à la conclusion que le dossier n’est pas au complet ensuite que l’édifice est bâti sur une zone non lotie. Pour le moment les raisons de la casse ne sont pas connues du grand public.
Alpha Ousmane Bah
Pour africaguinée.com
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Créé le 20 octobre 2018 12:28Nous vous proposons aussi
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