Guinée : Pourquoi la Cedeao a maintenu ses sanctions contre la junte ?
ADDIS-ABEBA-La délégation conjointe Guinée, Mali, Burkina, trois pays de l’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires, était allée à Addis-Abeba, dans l’espoir d’être réintégrée au sein des instances de décision de l’Union Africaine et de la Cedeao. En dépit des efforts qu’ils ont déployés pour être entendus, il n’en a rien été. L’Union Africaine et la Cedeao ont donné une fin de non-recevoir à leur requête, jugée d’ailleurs trop prétentieuse.
Le plaidoyer de Dr Morissanda Kouyaté et de ses homologues du Burkina et du Mali n’a pas eu un écho favorable de la part des dirigeants africains. Bien au contraire, en lieu et place d’un assouplissement, l’on a plus assisté à un renforcement des sanctions contre les autorités militaires au pouvoir dans ces pays.
Plus grave encore, alors que lors du sommet d’Abuja, tenu le 04 décembre dernier, les dirigeants de la Cédéao avaient laissé entrevoir la perspective d’une levée quasi-totale des sanctions, cette option n’est plus à l’ordre du jour.
Réunie samedi 18 février à Addis-Abeba en marge du sommet de l’UA, la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao, a décidé de maintenir les sanctions déjà imposées contre la Guinée, le Mali et le Burkina Faso, avec pour toile de fond, des « interdictions de voyager ».
Pour le cas de la Guinée, ils insistent sur le dialogue inclusif. Une vieille revendication ignorée jusque-là par les autorités de la transition qui ferment la porte à toute reprise du dialogue. D’ailleurs cette attitude de défiance vis-à-vis de l’autorité sous-régionale a contribué à « radicaliser » la position des dirigeants de la Cedeao.
Tolérance zéro contre les coups d’Etat
Quant à l’Union Africaine, à travers le commissaire paix et sécurité, elle a réitéré la tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de Gouvernement. En clair, l’Union africaine prévient qu’elle ne tolère pas les coups de force pour accéder au pouvoir politique.
Le 09 février dernier, lors d’un mini-sommet tenu à Ouagadougou, les ministres des affaires étrangères de Guinée, du Burkina et du Mali avaient dénoncé des sanctions mécaniques imposées contre leurs Etats respectifs et ont demandé leur levée. Ils ont fait bloc pour défendre leurs intérêts. Face à cette requête, l’ambassadeur Bankole Adeoye, le commissaire paix et sécurité de l’UA s’est voulu ferme et tranchant.
« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider ces États membres à revenir dans la famille, s’ils travaillent de leur côté à restaurer l’ordre constitutionnel », a martelé le diplomate. En un mot, pas de réintégration sans retour à l’ordre constitutionnel rompu.
Focus Africaguinee.com
Créé le 20 février 2023 03:58Nous vous proposons aussi
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