Guinée : Pourquoi Alpha Condé n’a pas gracié AOB ?

Commandant Alpha Oumar Boffa "AOB"

CONAKRY- C’est sans doute le grand absent de la liste des gens qui ont été graciés par Alpha Condé dans l’affaire 19 juillet. Le Commandant Alpha Oumar Boffa Diallo (AOB) n’a pas bénéficié de la clémence du Chef de l’Etat. 


Considéré comme le cerveau de l’attentat qui a visé la résidence d’Alpha Condé en 2011 à Kipé, l’ancien aide de camp du Général Lansana Conté avait été condamné à la « perpétuité » en 2013. Mais cette peine a été cassée il y a deux ans par la Cour d’Assises. Alors qu’on nouveau procès était en cours du côté du tribunal de première instance de Dixinn, le président de la République a gracié la principale co-accusée de AOB.

Pourquoi Alpha Condé a-t-il « oublié » le commandant AOB ? A-t-il un grief particulier à l’endroit de l’ancien aide de camp du Général Lansana Condé ? Le président de la République peut-il gracier un accusé dont le procès est en cour ? Difficile de répondre à ces questions. Même des Juristes et des avocats qui ont été interrogés par Africaguinee.com se sont montrés plutôt prudents.  « La Constitution accorde au Président de la République le pouvoir de grâce. C’est un pouvoir souverain », tranche un juriste sans plus de détails. 

Alors que la polémique enfle, du côté du ministère de la justice, l’ont rappelle que la grâce est une prérogative  constitutionnelle et discrétionnaire du Président de la République conformément à l’article 49  de  la constitution guinéenne. Elle est prise pour réduire la durée de la peine d’emprisonnement d’un condamné, en totalité ou en partie, précise le conseiller chargé de la communication du Ministère de la Justice. 

Pour bénéficier de la  grâce présidentielle, la personne doit avoir fait l’objet d’une condamnation pénale à la suite de laquelle une peine a été prononcée, explique Sékou Keita. Mais en l’espèce, la peine prononcée à l’encontre de Fatou Badiar, AOB et compagnie, a été annulée par la cour d’assises et un autre procès est en cours. Ceci étant, Alpha Condé devait-il attendre la fin du nouveau procès pour faire valoir son pouvoir de grâce ? C’est la question que beaucoup se posent aujourd’hui. 

Contacté par nos soins, Maitre Saifou Béavogui qui a défendu Dame Fatou Badiar et le commandant AOB dans l’affaire 19 Juillet n’a pas voulu entrer dans des spécificités juridiques. Aujourd’hui, cet avocat estime que le résultat est plus important que le moyen utilisé pour l’obtenir. C’est pourquoi il demande au Chef de l’Etat d’élargir sa grâce vers le commandant AOB et Jean Guilavogui qui croupissent en prison depuis sept ans. 

« Je sollicite que la même mesure soit accordée aux deux autres (commandant AOB et Jean Guilavogui) qui étaient poursuivis pour les mêmes faits. L’idéal aurait été qu’ils bénéficient tous de la même mesure en même temps.  Mais comme la grâce est un pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat qu’il utilise conformément à sa sagesse, je ne rentrerai pas dans le judiciaire, je demanderai une seule chose : Que le président de la république accepte d’accorder son pardon aux deux autres afin qu’ils soient libérés par sa grâce », a formulé l’avocat.

A suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112 

Créé le 3 janvier 2019 19:15

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