Guinée-Medias : Comment débusquer les « fakes news » sur internet ?
CONAKRY-Comment débusquer les "fake news" qui circulent sur internet ? C'est pour répondre à cette interrogation que plusieurs journalistes guinéens venus des medias publics et privés ont bénéficié ce jeudi 11 février 2021, d'une formation axée sur « la recherche des fakes news ». Cet atelier est une initiative du conseil d’administration de la maison de la presse de Guinée avec un appui financier du système des Nations Unies en Guinée.
Ce programme est une suite logique du projet initié par le bureau conjoint des Nations-Unies pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (UNOWAS), pour soutenir les médias guinéens. L’objectif est de prévenir toute forme de violence avant, pendant et après le scrutin présidentiel dernier. Le lancement a eu lieu le 3 octobre 2020 dernier en présence du représentant des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et du Sahel, M. Ibn Chambas. Il s’étendait sur une durée de trois mois. Le montant prévu était de 78 816 dollars. Mais selon le président du conseil d’administration de la maison de la presse, cette somme a été réduite à 40 000 dollars américains par les partenaires financiers.
Après le scrutin, les deux partenaires se sont retrouvés pour poursuivre le projet mais cette fois-ci dans le cadre de renforcement des capacités des journalistes sur des thématiques choisies par des experts désignés par la maison de la presse. La formation de ce jeudi 11 février 2021, tenue à la maison de la presse a pour objectif d’outiller les journalistes contre les fausses informations distillées sur internet et surtout sur les réseaux sociaux. Selon le président conseil d’administration de la maison de la presse, ce programme en continu va se dérouler durant un mois et demi sur plusieurs thématiques.
« C’est un programme qui va s’étendre environ sur un mois et demi. Le thème de la formation d’aujourd’hui, c’est le traking des fakes news sur internet. A partir de la semaine prochaine, un autre thème va être proposé au système des nations unies sur la cybercriminalité, il y aura ensuite une autre formation sur les dispositions pénales sur la Loi de la liberté de la presse en compagnie des magistrats et des procureurs de Conakry. Car il y a souvent un problème d’interprétation de cette loi et les journalistes sont parfois victimes dans l’exercice de leurs métiers dans l’application de cette loi. Le quatrième thème portera sur la responsabilité sociale des journalistes en temps de crise », a précisé Amadou Tam Camara.
Cette formation a pu montrer aux bénéficiaires comment atténuer les effets des fakes news lors de cette crise liée au covid-19. Des pistes de réflexion ont été données pour faciliter le travail des journalistes dans le fakecheking, (vérification des faits) avec différentes plateformes au niveau des sites web afin que les journalistes puissent faire leurs missions les plus nobles : veiller à la véracité des informations qu’ils donnent au public. Ce, en maintenant la cohésion sociale, a indiqué la représentante des nations unies.
« La formation, pour les systèmes des nations unies est une priorité puisque les journalistes sont aussi les garants de la bonne gouvernance et de la promotion de l’Etat de droit. Le droit à l’information est une liberté fondamentale qui est cruciale. Particulièrement en période de crise sanitaire, environnementale, politique ou sociale » a déclaré Mme Guignard Lison, du haut-commissariat aux droits de l’homme en Guinée.
Dans sa présentation, le facilitateur Mamadou Alpha Diallo a expliqué aux participants les notions de fake news, la responsabilité des réseaux sociaux dans sa propagation et a fourni des codes clés aux journalistes pour ne pas tomber dans le piège des fausses informations sur internet. Il a invité les bénéficiaires à faire recours au fakecheking pour atténuer et contrarier les fakes news sur internet.
Mamadou Pendessa Diallo est journaliste au quotidien national Horoya. Il n’a pas manqué d’apprécier l’importance de cet atelier et surtout du thème abordé. « Nous sommes à l’ère de l’internet qui est indissociable aux fausses nouvelles parfois. A l’issue de cette formation, je retiens que les fakes news sont très fréquentes dans les médias. Mais le facilitateur nous a permis de comprendre les fasses nouvelles et comment les déceler à travers des outils. Il nous a appris les conséquences de cela et surtout, il nous a donné des outils qui nous permettent de démonter une fake news à travers le fakecheking. Mais cela demande des moyens. Malheureusement, beaucoup de médias guinéens n’en ont pas. Ce n’est pas facile mais ce n’est pas quelque chose d’impossible. Avec les notions que nous avons apprises et l’appui de nos rédactions, nous allons nous en servir en faisant un travail professionnel qui sera au bénéfice de nous-mêmes et notre public cible », a martelé ce journaliste participant.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 664-72-76-28
Créé le 12 février 2021 10:21