Guinée : Mamadi Doumbouya lance un appel aux acteurs politiques…

CONAKRY-Dans son discours d’ouverture des assises nationales, ce mardi 22 mars 2022, le président de la Transition a adressé un message aux acteurs politiques. Il a déclaré que l’un de ses combats à la tête du pays, est d’offrir à ses prochains dirigeants, une nation rassemblée, unie, forte et prospère. Toutefois, Mamadi Doumbouya a martelé que la réussite de cette épreuve importante de la vie de la nation guinéenne passera par « une prise de conscience collective, un sens élevé de la responsabilité, un grand courage, un souci de vérité, la capacité d’écoute, d’accepter et de pardonner ». Car pour lui, c’est maintenant ou jamais que les cœurs et les esprits doivent se libérer.
« Ici, l’enjeu est comment assumer notre histoire dans toute sa grandeur et sa facette la moins lumineuse, pour avancer. Nous le devons aux générations futures. Je compte sur le patriotisme et le volontarisme de toutes les parties prenantes, pour y arriver tous ensemble. Les Assises nationales sont au-dessus de toutes les considérations politiques, ethniques et religieuses de notre nation. Elles faciliteront sans doute le vivre ensemble auquel nous aspirons. J’en appelle à l’implication des acteurs politiques, culturels, religieux et socio-professionnels pour conférer à cet évènement toute la réussite qu’il mérite », a lancé le président de la Transition.
Chaque guinéen a subi une brutalité
Si ces assises nationales ont été boycottées par une partie de la classe politique, Mamadi Doumbouya appelle à dépasser les ressentiments et de taire les rancœurs.
« Nous sommes chevillés les uns aux autres. Nous ne pourrons pas faire l’économie de marcher en cadence, droits dans nos bottes, si nous voulons remporter la victoire. C’est pourquoi, il est de notre devoir, à tous, de dépasser nos ressentiments, de taire nos rancœurs. Chacun de nous, ici, dans ce pays, a subi une brutalité. Les plaies sont là, béantes. Il est temps qu’on les nettoie, qu’on y apporte les pansements. Pour qu’on guérisse. Évidemment, des cicatrices resteront. Elles seront les témoins de nos folies passées, pour que celles-ci ne se répètent plus. Mais, elles seront surtout l’expression la plus nette de nos pardons respectifs. Pour la patrie, nous devons tous consentir des sacrifices et c’est à ce prix que nous irons de l’avant », a laissé entendre le dirigeant guinéen.
Et d’ajouter : « Ma détermination à servir la nation est totale et je ne reculerai pas. Un de mes combats à la tête de notre pays, est d’offrir à ses prochains dirigeants, une nation rassemblée, unie, forte et prospère. Un Etat où le vivre ensemble ne sera plus un rêve. Je rêve d’une Guinée tout court comme du temps de nos pères et grands-pères. Donnons-nous cette chance. Vous dont les corps, les cœurs et les âmes ont subi tant de violences gratuites ; vous dont les maisons ont résonné de tant de deuils injustes ; vous dont les quartiers ont souvent retenti de la glaçante indifférence ; vous, sœurs et frères, mères et pères, tantes et oncles de destinées partagées ; du haut de cette tribune, je demande à chacun d’écouter le mal de son voisin, de s’ouvrir à soi-même, et aux autres, dans la transparence et la vérité.
La vérité. Oui, la vérité. Celle qui donne tout leur sens à ces Assises Nationales. La vérité. Celle qui précède toute entreprise de réconciliation. La vérité. Celle qui est synonyme de repentir et de reconnaissance de nos torts. C’est elle, cette vérité-là, après tellement d’affrontements et de luttes stériles, c’est elle qui dicte mes décisions. Comme celle qui nous réunit à l’occasion de nos assises. C’est cette vérité-là qui nous demande : Et si on s’écoutait maintenant ? Et si on se parlait à présent ? Ces journées de Pardon et Vérité s’étaleront sur six (6) semaines. J’ai instruit le Premier Ministre de mettre en place un Comité National des Assises, pour coordonner l’ensemble des activités durant cette période.
De ce 22 mars au 29 avril, je n’ai pas de doute qu’on s’écoutera, et qu’on se parlera. On s’exprimera. Parce qu’il est venu le temps des paroles patriotiques, libératrices, réparatrices, des discussions apolitiques et émancipatrices. Nous nous parlerons, en toute fraternité. Nous en sortirons grandis, unis, forts, plus rassemblés et prêts à relever ENSEMBLE, tous les défis du développement et de prospérité de notre chère patrie ».
A suivre…
Siba Guilavogui
Pour Africaguinee.com
Créé le 22 mars 2022 19:15Nous vous proposons aussi
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