Guinée: les mesures phares de Kassory en faveur des entreprises et des populations…

CONAKRY-Le gouvernement guinéen a dévoilé son plan économique de riposte contre la crise sanitaire du COVID-19. Ce plan s'articule sur 30 mesures spécifiques d'après le premier ministre, chef du gouvernement. Voici ses principales articulations.
Le coût global de ce plan de riposte économique est de plus de 3 000 milliards de francs guinéens. Il est adossé à trente (30) mesures spécifiques et s’articule autour de trois axes :
– une composante sanitaire, destinée à contenir et juguler l’épidémie ;
– une composante sociale, qui a pour but d’atténuer les conséquences de la crise sanitaire pour les ménages, notamment ceux en situation de précarité ;
– et une composante d’appui au secteur privé, pour mitiger les effets de l’épidémie sur les entreprises, en particulier les secteurs les plus affectés.
“J’ai la ferme conviction que les trente (30) mesures retenues nous permettront de mieux protéger la société, prendre en charge nos malades, aider les plus démunis et prévenir l’effondrement de notre système économique”, rassure-t-il.
La composante sanitaire du plan concerne l’amélioration de la prévention ainsi que des conditions dans lesquelles les personnes atteintes par le virus sont prises en charge de façon décente. À ce titre, pour un coût total de 1 125 milliards de nos francs. La composante sanitaire du plan de riposte économique vise les objectifs suivants :
– le renforcement du dispositif de surveillance et de prise en charge, tant à Conakry qu’aux trente-quatre (34) postes frontières identifiés et jugés comme étant les plus sensibles ;
– le renforcement des infrastructures et du système national de santé.
La composante sociale du plan, quant à elle, vise à apporter une aide appropriée aux populations, en particulier les plus démunies. Elle comporte le plan de l’ANIES et des mesures sociales complémentaires. À cet effet :
– l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES), fer de lance de la politique sociale du Gouvernement, commencera à exécuter, à partir de cette semaine, un plan d’urgence de 439 milliards de francs guinéens, déjà disponible, pour mener une campagne de sensibilisation et la distribution de kits de protection, la réalisation de travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) destinés à assainir le cadre de vie à Conakry, et la réalisation de transferts monétaires pour 240 000 ménages vulnérables visés (soit 1,6 millions de Guinéens) ;
– au titre des mesures sociales complémentaires, l’État prendra à sa charge pour trois mois les factures des abonnés au tarif social de l’électricité à compter de ce mois d’avril, pour un coût de 456 milliards de francs guinéens ;
– l’État prendra également à sa charge pour trois mois les factures des abonnés au tarif social de l’eau à compter de ce mois d’avril, pour un coût de 24 milliards de francs guinéens ;
– les échéances de paiement des factures d’eau et d’électricité pour l’ensemble des autres abonnés non commerciaux seront décalées de trois mois ;
– les prix des produits de santé (c’est-à-dire produits pharmaceutiques et équipements de santé) et des denrées de première nécessité sont gelés sur la période de la pandémie ;
– les loyers sur les bâtiments publics et privés sont bloqués d’avril à décembre 2020 ;
– les transports publics en bus sont rendus gratuits pour trois mois à partir de ce mois d’avril, ce qui représente un effort de l’État à hauteur de 6 milliards de francs guinéens ;
– le transport public par voie ferroviaire (Conakry Express) est également rendu gratuit pour trois mois à compter de ce mois d’avril 2020, soit un coût pour l’État de 2 milliards de francs guinéens ;
«J’ai instruit tous les ministres sectoriels de prendre les dispositions requises pour l’application de ces mesures», dixit le premier ministre.
La composante appui au secteur privé consistera en un appui significatif au secteur privé, en particulier les secteurs les plus affectés que sont le tourisme, l’hôtellerie et l’artisanat. Ainsi il est décidé :
– le report (pour trois mois) de l’ensemble des charges fiscales et sociales des entreprises du secteur du tourisme et de l’hôtellerie ;
– un effort de paiement sans délai des arriérés dus par l’Etat aux secteurs du tourisme et de l’hôtellerie ;
– un report pour trois mois du paiement des factures d’eau et d’électricité pour les entreprises du tourisme et de l’hôtellerie ;
– l’État renonce pour trois mois à la TVA sur les factures d’eau et d’électricité des entreprises du secteur du tourisme et de l’hôtellerie ;
– les échéances de remboursement des prêts bancaires au secteur du tourisme seront reportées de trois mois sans coût financier pour les entreprises ;
– les équipements de santé et produits assimilés et entrant dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 sont exonérés de tous droits et taxes pour toute la durée de la crise sanitaire ;
– le paiement des impôts, taxes et versements assimilés est reporté de trois mois pour l’ensemble des petites et moyennes entreprises ;
– les délais de remboursement des crédits de TVA aux entreprises sont réduits à deux semaines, et le ministre chargé du budget prendra toutes les dispositions en ce sens ;
– la facturation des surestaries au port et à l’aéroport est suspendue pour trois mois ;
– la dette intérieure de l’État, qui pénalise aujourd’hui nos PME, fera l’objet d’un effort progressif et significatif de règlement ;
– les arriérés portant sur les marchés publics préfinancés par les entreprises au moyen d’emprunts bancaires feront également l’objet d’un effort significatif de règlement ;
– les pénalités de retard dans le cadre de l’exécution des marchés et commandes publics de l’État et ses démembrements sont annulées ;
– un fonds de garantie des prêts bancaires aux petites et moyennes entreprises (PME) sera créé, avec une dotation initiale de 50 milliards de francs guinéens ;
– un fonds spécifique pour les groupements d’intérêt économique sera mis en place, pour un montant de 20 milliards de francs guinéens, pour les aider à mieux absorber le choc économique de la crise sanitaire et les accompagner dans leur formalisation ;
– les exigences pesant sur les banques commerciales au titre de leurs réserves obligatoires auprès de la banque centrale seront assouplies, pour garantir le financement de l’économie ;
– pour la même raison, les conditions de refinancement des banques commerciales auprès de la banque centrale seront allégées, avec une réduction du taux directeur de l’institut d’émission ;
– les modes de paiement par voie digitale (ou monnaie électronique) seront facilités et amplifiés.
Pour assurer le financement des mesures, un Fonds spécial de riposte et de stabilisation de l’économie, appelé Fonds de riposte COVID-19, sera créé dès cette semaine annonce-t-il.
Ce fonds, qui s’élèvera à un montant minimum de 2 500 milliards de francs guinéens, sera alimenté par l’État à travers différentes sources de financement déjà identifiées et par les contributions volontaires des particuliers et des entreprises selon Kassory Fofana.
Le Gouvernement, par la voix du premier ministre, lance un appel public à la solidarité nationale, pour que, ensemble, État, particuliers et entreprises, puissent mutualiser leurs efforts pour combattre plus efficacement la crise sanitaire actuelle.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 7 avril 2020 09:22
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