Guinée : les derniers jours de Mohamed Koula Diallo avant son assassinat… (Enquête)

Feu El hadj Mohamed Koula Diallo

CONAKRY- Alors que la justice a clos l’enquête sur le meurtre du journaliste Elhadj Mohamed Koula Diallo, des zones d’ombres restent encore à éclaircir. Un an après ce meurtre, plusieurs témoignages concordent sur le fait que le journaliste était menacé quotidiennement dans sa famille. El hadj Mohamed Koula Diallo a été même blessé par un de ses frères lors d’une violente bagarre survenue un peu plus d’une semaine avant sa mort tragique. Enquête…


Le journaliste a été blessé à la tête par son demi-frère, Abdoulaye Diallo. Le grand-frère du journaliste explique qu’Elhadj a été blessé à l’aide d’un couteau avant qu’il ne soit tué une semaine plus tard. Selon Bachir Diallo, Mohamed Koula faisait objet de nombreuses menaces.

« Mariama Issou et Abdoulaye ont  quitté la maison avec  Kadiatou Kolintin, une copine de mon oncle et ses enfants, suite  une plainte portée  par  El Hadj.  Un jour, ils sont sortis de la cour de mon oncle pour aller blesser mon frère à la tête à l’aide d’un couteau. Elle était fendue. Après le rapport médical, il a porté plainte contre eux à la justice. Mon oncle a été également convoqué pour complicité. C'est mon oncle qui les avait envoyés. Parce qu'il avait déjà chassé ma tante de cette maison.  Alors qu'ils devraient être transférés à la maison centrale, ma tante et moi nous avions plaidé Elhadj pour leur libération, pour ne pas que les gens disent qu'il a  emprisonné sa propre famille », a relaté Bachir Diallo qui réside depuis plusieurs années dans un quartier de Dubréka.  Il a déclaré que son oncle l’avait même emprisonné, à cause d’une altercation familiale.

Accusée de coups et blessures, la jeune-sœur du journaliste s’est défendue. « J'étais à Kaporo, parce qu’il y’avait trop de problèmes chez nous. Un jour je suis venue à la maison à Koloma trouver mon frère en train de manger au salon. Il n'avait pas répondu à ma salutation. Je lui ai dit que je venais récupérer ma corde, parce que ses vêtements étaient suspendus. Il ne m’a pas répondu. J'étais avec ma copine Salimatou. J'ai coupé la corde, après il est venu me gifler et me frapper avec le pneu d'une brouette. Entre temps mon petit Frère Abdoulaye était venu se jeter sur lui », explique Mariama Issou Diallo qui déclare que Koula avait été blessé ce jour par des cailloux.

Accusé par Bachir Diallo d’être à l’origine de la mort du journaliste, l’oncle paternel de Mohamed Koula était en larme quand il nous a reçu chez lui à Koloma.  Agé d’une soixantaine d’années, Mouctar Diallo est logé en face de l’ex domicile du journaliste. Il jure ne rien savoir de la blessure encore moins de la mort de Koula qu’il dit considérer comme étant son enfant.

« Le jour qu’El hadj a été blessé à la tête, j’étais chez moi. Depuis longtemps, je ne vais pas dans cette concession à cause des problèmes. Mais comme on m’avait accusé, j’ai répondu avec ma sœur  Fatoumata qui est décédée peu de temps après (pleure…).  La convocation date du 31 décembre 2015, le président du Tribunal des enfants n’a rien vu après l’audition », se souvient-il.

Le sexagénaire dit avoir appris la nouvelle de la mort de son neveu par coup de téléphone. « J’ai appris la mort de mon neveu par un coup de fil d’un de mes amis», nous a-t-il raconté sanglotant.  

Il dit être certain que Bachir l’accuse de meurtre, parce qu’il veut le mettre en prison, pour l’empêcher de récupérer  l’argent de la vente de leurs magasins à Madina, hérité de son grand-père, mais aussi, suite à son opposition à la vente  de la concession familiale sise à Koloma.

«  Bachir c’est un Satan. C’est une malédiction », crie le vieux  Mouctar Diallo.

L’origine du conflit au sein de la famille…

 « Au début je m’entendais bien avec  le journaliste. Mais Bachir avait tout le temps des problèmes avec lui. En 2013, il avait battu la femme du journaliste et cogné une voisine qui était venue  les séparer. Il m’a accusé de l’avoir mis en prison. Mais, c’est la fille de cette femme qui a porté plainte contre lui, il a fait plusieurs jours en prison. Il a fallu notre intervention. Mais, il fait le maraboutage pour mélanger la famille. C’est ainsi le journaliste m’a déclaré la guerre », rapporte M.  Diallo qui précise qu’il était devenu un arbitre qui n’avait pas de sifflet.

L’oncle d’Elhadj Mohamed Diallo soutient aussi Kadiatou kolintin est une de ses sœurs.  « Après avoir été convoquée  à la gendarmerie par les deux, ma sœur a décidé de quitter la concession avec ses enfants. La demi sœur et frère d'El hadj sont partis avec elle, parce qu'ils n'avaient pas quelqu'un pour leur donner à manger. Le père d’El hadj avait divorcé avec ses deux femmes. Malade, il avait fait appel à cette sœur pour l'aider », explique-t-il.

Approchés, des anciens collègues d'Elhadj Mohamed Koula Diallo confient que ce dernierl avait  souvent des problèmes en famille. Un de ses anciens collègues explique que Bachir Diallo qui distribue des accusations aujourd’hui et Elhadj Mohamed Diallo ne s’adressaient pas la parole.

La veuve du journaliste Koula menacée…

Après ses troublantes révélations ce mois de janvier 2017,  la veuve du journaliste est actuellement victime de menaces par sa belle-famille. Binta Diallo est qualifiée aujourd’hui, de quelqu’un qui a des « problèmes psychologiques », parce que tout simplement elle a révélé l’abandon et  le mauvais traitement qu’elle a subi lors de son veuvage.  Elle reçoit régulièrement des messages offensifs de la part des sœurs et frères de son défunt mari.

 « Tu te prends pour qui, tu penses qu’on a peur de toi où de la presse ? Tu ne respectes personne même pas la mémoire de ton mari.  Arrête de menacer les gens et de salir la famille. Si tu as des problèmes psychologiques faut voir un médecin c’est mieux », tels sont  les messages de certains membres de la famille de son défunt mari.  Selon cette mère de famille à cause des liens familiaux, elle a ne peut pas aller vers la justice.

La date du procès…

Le procureur de la République près du Tribunal de Première Instance de Dixinn, Sidy Souleymane N’diaye a récemment déclaré  que « le dossier  va bientôt passer au jugement ».  Mais, il n’a pas souhaité faire de commentaire sur les propos des proches du journaliste qui regrettent la politisation à outrance du dossier.  

En février 2016, Mohamed Koula Diallo a été tué par balle en pleine poitrine, alors qu’il était en exercice de son métier. Pour l’heure, aucune décision de justice n’a été rendue. Deux suspects sont tout de même écroués à la prison civile de Conakry.

 

BAH Aissatou

Pour africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 31 11 14

 

Créé le 23 février 2017 09:27

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