Guinée: le droit à la justice pour les enfants au cœur d’une conférence à Conakry

CONAKRY-Dans le cadre de la vulgarisation des droits de l'enfant, le ministère de l'action sociale, de la promotion féminine et l'enfance en collaboration avec le ministère de la justice a organisé ce jeudi 18 juin 2020, une visioconférence axée sur le thème : “ L'accès à une justice adaptée aux enfants.”
Une dizaine d'hommes de médias a pris part à cet important échange coordonné le tribunal pour enfant de Conakry. L'objectif de cette initiative est de permettre aux acteurs de mieux comprendre le système judiciaire africain, relatif aux enfants.
Dans son intervention, le président du tribunal pour enfant de Conakry, a rappelé les normes et principes internationaux établis par les États et les organisations internationales dans le cadre de la protection des droits de l'enfant. Il s'agit de la convention relative à la protection des droits de l'enfant de 1989, ratifié par la Guinée en 1990, la charte africaine du bien-être de l'enfant ratifié également par la Guinée et enfin le code de l'enfant dont la Guinée a adopté depuis 2008.
Parlant des dispositions prises par la Guinée, M. N'Faly Sylla mentionne plusieurs réformes engagées par le ministère de la justice notamment avec la création de l'OPROGEM (Office de protection du genre, enfance et des mœurs) et la nouvelle brigade pour la protection des personnes vulnérables. Selon lui, plusieurs enfants détenus ont été jugés ces derniers temps suite à l'apparition de la covid-19 en Guinée.
Sur les 109 détenus à la maison centrale, “une quarantaine d'enfants” a été jugée dont 30 placés au centre d'accueil pour mineurs SOS, conformément à la procédure judiciaire. Parlant de la procédure judiciaire pour les enfants, il précise qu'il y a des facteurs préalables à en tenir compte. C'est d’abord tenir compte de la date de la commission de l'infraction, ensuite l'âge exact du fautif au moment de la commission de la forfaiture. D'après lui, en Guinée, l'infraction la plus récurrente chez les enfants est le “vol” et à cela s'ajoute le viol entre mineurs.
Difficultés
Parlant des difficultés liées à l'accès à la justice appropriée, le président du tribunal pour enfant cite entre autres le manque de salle d'audience. “Le principe en matière juvénile c'est d'éviter que l'enfant aillent en prison”, a-t-il dit, ajoutant qu’il y a aussi le manque de centre d'accueil pour les enfants et également le manque de répondant auprès de certains parents des victimes.
Pour rappel, la prise de conscience des droits de l’enfant s’est faite au lendemain de la 1ère Guerre mondiale, avec l’adoption de la Déclaration de Genève, en 1924. Le processus de reconnaissance des droits de l’enfant a continué sous l’impulsion de l’ONU, avec l’adoption de la Déclaration des droits de l’enfant en 1959.
La reconnaissance de l’intérêt de l’enfant et de ses droits s’est concrétisée le 20 novembre 1989 avec l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant qui est le premier texte international juridiquement contraignant consacrant l’ensemble des droits fondamentaux de l’enfant, précise le site l'organisation des nations unies.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 664-72-76-28
Créé le 18 juin 2020 20:38Nous vous proposons aussi
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