Guinée : le camp de Toumba Diakité menace…
CONAKRY-La pression s’accentue sur la justice guinéenne ! Les avocats du commandant Toumba Diakité, l’un des inculpés dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009, ont donné un ultimatum à la justice et posé des exigences.
Le collectif des avocats de l’ancien aide de camp de Dadis Camara demande à la justice de prendre des mesures immédiates pour « humaniser » le cadre de vie de leur client. Ils ont donné un délai de quinze jours à l’Etat au-delà duquel ils suspendront leur assistance à Toumba. Celui-ci gardera le silence pour la suite de la procédure.
Les conditions de détention de Toumba sont assimilables à des faits de torture morals, a soutenu ce jeudi 13 avril 2017 maitre Paul Yomba Kourouma, ajoutant que cela est susceptible de rendre son client Toumba Diakité vulnérable pour sa défense.
« Il est logé dans une chambre qui comporte un salon et une douche interne. Quand on attribue un local de cette configuration à quelqu’un c’est pour l’équiper. Toumba a des droits comme il a des devoirs en tant que prévenu sur lequel pèsent des présomptions d’innocence. La moindre des choses serait de lui accorder un minimum de confort, de commodité, lui permettant non seulement de recevoir ses avocats, mais lui-même de passer son long séjour… », a déclaré l’avocat.
Des engagements formels ont été pris par le Parquet général à l’effet d’humaniser son cadre de vie, rappelle-t-il, regrettant que jusqu’à présent rien n’a été mis à exécution.
« Nous avons engagé des demandes tendant à lui autoriser d’exercer des activités sportives puisque militaire de son état, pratiquant d’art, médecin cardiologue, la rupture brutale des activités sportives dans sa vie pourrait affecter son épanouissement physique, mentale et psychique. Toutes les démarches ont été infructueuses », déplore maître Kourouma.
Toutes choses qui poussent le collectif des avocats de Toumba à prendre certaines dispositions. « Nous avons imparti à l’Etat un délai de 15 jours à compter du 14 avril 2017 pour y procéder à l’humanisation du local de Toumba en lui dotant d’un lit, d’un salon, d’un bureau, de deux climatiseurs, d’un poste radio, d’un poste téléviseur pour être au même niveau d’information et d’un tapis pour couvrir le sol. Toumba a un local annexé à une cuisine publique au point qu’à 7 heures l’on ne peut occuper ni la chambre ni le salon. La nuit il est obligé de tremper son tricot dans de l’eau pour s’essuyer. Il y avait des puces et punaises qui heureusement ont été éradiquées par les services phytosanitaires », a révélé le conseiller de Toumba Diakité.
A l’expiration de ce délai de quinze jours, le collectif des avocats de Toumba menace de suspendre son assistance en vers le prévenu. Au même moment, prévient maître Kourouma, dans les mêmes dans les mêmes circonstances de temps et de lieux, Toumba observera le silence et s’abstiendra de répondre à toute convocation que les juges voudraient bien lui adresser pour la suite de l’information. Toumba s’opposera aussi à toute commission d’office d’avocats en sa faveur en dehors de ses avocats constitués, avertit l’avocat.
Et de poursuivre : « En même temps que Toumba agira de cette manière, le collectif adressera des motions de protestation et d’information à toutes les représentations diplomatiques accréditées en Guinée, à toutes les institutions et organisations de défense des droits de l’homme, en Guinée en Afrique et ailleurs. Nous adresserons la motion de protestation et de dénonciation à madame la procureure générale de la cour pénale internationale. Nous prendrons à témoin l’opinion nationale et internationale pour tout ce qui pourrait éventuellement arriver à Toumba dans sa solitude à la maison d’arrêt de Conakry », a laissé entendre maître Paul Yomba Kourouma, annonçant plus loin qu’ils adresseront dès la semaine prochaine une demande de transfèrement de leur client dans une chancellerie ou dans une résidence surveillée.
« Dès le début de la semaine prochaine, nous déposerons une demande de transfèrement de Toumba dans une de nos chancellerie occidentale ou à défaut dans une résidence surveillée », a-t-il annoncé.
Nous y reviendrons !
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 13 avril 2017 16:03Nous vous proposons aussi
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