Guinée : des plaidoyers pour le désenclavement de la préfecture de Mali…

CONAKRY-Comment désenclaver la préfecture de Mali ? C’est pour répondre à cette question que les ressortissants de ladite préfecture de la moyenne Guinée se sont réunis ce samedi 9 mars 2019 à Conakry pour discuter de l’avenir et du développement de leur localité. Lors de cette rencontre, les discussions ont tourné autour de deux points essentiels. A savoir : comment relancer le chantier de la construction de la mosquée centrale et lutter contre l’enclavement de la préfecture et ses environs.
Au cours de cette assemblée générale, les membres de l’association des ressortissants de Mali ont essayé d’identifier les maux dont souffrent les populations de cette préfecture. Parmi ces maux, il y a la dégradation poussée des routes qui mènent à Mali. Ce qui n’est pas sans conséquences pour les populations qui souffrent de l’enclavement de leur préfecture. L’augmentation exagérée des coûts du transport est l’une des conséquences de cet enclavement.
« Face à cet enclavement, on a ressorti les souffrances auxquelles nos citoyens font face. Le coût élevé du transport des personnes et de leurs biens, les souffrances au niveau sanitaire parce qu’il y a des sous-préfectures qui sont obligées de transporter leurs malades dans un hamac. Même s’il y a un véhicule 4×4 qui prend par exemple un malade à Madina-Wora pour venir à Mali, il fait 4h de temps et souvent il y a des malades qui meurent en cours de route, surtout les femmes en difficulté d’accouchement. Aujourd’hui sur les 12 sous-préfectures de Mali, c’est seulement deux qui peuvent joindre Mali en véhicule, toutes les autres il faut des motos. Les routes sont extrêmement mauvaises, les gens se déplacent en motos et ça coûte cher. Par exemple de Mali centre à Balaki 150 km, les gens payent 400 mille fg. De Mali centre à Madina-Wora 40 km, les gens payent 90 mille fg », a-t-il expliqué avant d’annoncer la mise en place des commissions pour faciliter le désenclavement de Mali.
« En ce qui concerne le problème des routes, nous avons mis en place des commissions. L’une des commissions est chargée de faire un plaidoyer auprès des décideurs pour plaider le sort des populations face à cet enclavement, l’autre commission est chargée de la mobilisation des ressources. Il y a également une commission de battage médiatique qui va envoyer des reporters sur le terrain pour ressortir tout ce que les citoyens endurent », a ajouté El hadj Ibrahima Diallo.
Au-delà de ce problème lié aux routes, les populations de Mali veulent rénover et agrandir la mosquée centrale. Selon El hadj Ousmane Souaré, parmi toutes les préfectures de la Guinée c’est seulement Mali centre qui n’a pas une mosquée digne de nom. Pourtant ajoute-t-il, cette préfecture regorge de nombreux fidèles.
« Les populations de Mali ont décidé de reconstruire la mosquée centrale qui a été fondée en 1940. Cette mosquée nous l’avons voulu prestigieuse à la dimension des fidèles musulmans de cette localité. Nous avons rasé cette ancienne mosquée et nous avons engagé des quêtes partout où il y a un ressortissant de Mali. On a pu réunir une somme avoisinant un milliard de franc guinéen avant fin 2014. Le 10 janvier 2015 on a débuté les travaux de construction de cette mosquée et nous avons pu évoluer jusqu’à avoir une 1èredalle mais nous sommes actuellement bloqués depuis bientôt 3 ans à ce stade. Nous avons fait cette assemblée d’aujourd’hui pour relancer ces travaux. Il y a eu de bonnes volontés qui nous ont appuyés comme le Président de la République qui nous promet même d’autres appuis, et d’autres opérateurs de la place », a détaillé El hadj Ousmane Souaré avant de donner le montant qu’il faut pour finaliser cette mosquée.
« A date nous sommes obligés de recompter sur nos propres moyens pour que nous puissions passer le cap afin de faire une seconde dalle, mettre le dôme pour pouvoir permettre à nos fidèles musulmans de prier dans un endroit approprié. Pour le moment nous avons besoin d’un milliard cinq cent millions pour finir cette mosquée », a-t-il conclu.
A la fin de cette réunion, l’engouement des ressortissants de la préfecture de Mali était de taille. Rien que sur place, plus de 200 million fg des contributions ont pu être mobilisés.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 11 mars 2019 18:27Nous vous proposons aussi
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