Guinée : Des enseignants dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes…
KANKAN/N'ZEREKORE- Le clame n’a été que de courte durée ! Entamée pacifiquement ce lundi 07 Mars 2022 dans la matinée, la manifestation des enseignants contractuels, a finalement tourné au vinaigre dans la ville de Kankan.
Les altercations ont d’abord commencé au lycée Marien Gouabie où les enseignants protestataires ont été pourchassés par des élèves. Irrités par la perturbation des cours, ces écoliers ont lancé des pierres en direction des manifestants qui ont pris la poudre d'escampette. Delà, ils se sont dirigés vers le lycée 3 Avril, ensuite à l'école privée 2MS où ils ont croisé les forces de l'ordre.
Ces agents ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser ces manifestants qui exigent leur intégration à la fonction publique sans faire de concours. Malgré la « répression » de leur manifestation, ces enseignants se disent toujours déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications.
Nzérékoré entre dans la danse…
Preuve que ce mouvement de protestation des enseignants contractuels continue de s'amplifier dans le pays, Nzérékoré qui était jusque-là calme, vient de rentrer dans la danse. Ce lundi 7 mars 2022, les enseignants contractuels de cette grande agglomération se sont mobilisés à la direction préfectorale de l'éducation pour exprimer leur ras-le-bol. "5 ans c'est trop, 10 ans ça suffit", scandaient-t-ils. Ces enseignants contractuels qui ont abandonné déjà les cours, ont investi la Direction Préfectorale de l’Education (DPE) pour se faire entendre. Sur les papiers qu'ils tenaient, on pouvait lire : « Vive l'intégration des enseignants contractuels à la fonction publique sans concours ».
« Cette manifestation est nationale. De Conakry, elle se terminera à Yomou. Depuis très longtemps nous avons été appelés sous le drapeau guinéen, pour défendre l'honneur de la patrie. Après plusieurs années, les autorités d'alors avaient pris l'engagement de nous engager à la fonction publique sans concours. Nous avons servi, jusqu'au jour d'aujourd'hui, nous continuons à servir l'école guinéenne. Malheureusement, on voit que nos autorités sont sourdes face à notre réclamation. C’est la raison pour laquelle nous avons fait le déplacement pour venir leur expliquer le bien fondé de notre refus d'aller en classe.
Aujourd'hui aucune raison ne peut nous pousser à faire un concours. On reconnaît le bon maçon au pied du mur. Nous avons fait toutes les expériences, c'était devant eux. Nous avons été soumis à des tests, nous avons servi l'école guinéenne. Donc, l'Etat ne peut pas nous dire de passer par le concours pour être engagés dans la fonction publique. Il y a certains d'entre nous qui ont fait dix ans, d'autre cinq ans dans l’enseignement. Mais mieux, nous avons les vieux souvenirs des concours passés dans notre pays. La formule est bien connue de tous : concours est égal à négocier. Or, nous ne sommes prêts pour ça », a martelé Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels de la région de Nzérékoré.
Et de poursuivre : "Nous n'allons pas nous arrêter à mi-chemin. C'est notre intégration à la fonction publique sans concours ou rien. Tous les enseignants contractuels ont été appelés par la coordination nationale, pour abandonner les classes. C'est une réalité à Nzérékoré et nous veillons au grain. Nous disons à l'autorité de passer par tous les moyens pour remonter les informations à leur hiérarchie, pour que nos réclamations soient prises en compte d'ici la fin de la semaine. Nous disons à tous les enseignants contractuels que notre mouvement d'abandon des classes se poursuivent jusqu'à ce que nos réclamations soient prises en compte", a-t-il averti.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Et Facély Sanoh
Pour Africaguinee.com
Créé le 7 mars 2022 12:46Nous vous proposons aussi
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