Guinée : Dadis Camara, Général Toto, Toumba et Cie bientôt à la barre !
CONAKRY-Les choses sérieuses commencent dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009 ! Près de dix ans après ces douloureux évènements qui ont coûté la vie à au moins 150 civils guinéens, une centaine de femmes violées, des dizaines de portés disparus, les victimes peuvent enfin espérer obtenir justice. Même si aucune date n’est encore annoncée pour l’ouverture du procès, un nouveau pas vient d’être franchi.
Ce vendredi 1er juin 2018, le gouvernement guinéen a lancé les activités du comité de pilotage chargé d’organiser le jugement des crimes commis au stade 28 septembre en 2009 à Conakry. L’organisation du procès, la recherche des ressources financières pour la facilitation de la tenue du procès, la recherche des fonds pour l’indemnisation des victimes sont entre autre les missions de ce comité.
Ce procès tant attendu est un défi majeur pour la justice guinéenne souvent décriée par les justiciables. Suivi de près par la Cour pénale internationale, le dossier 28 septembre est très complexe. Une dizaine de personnalités civiles et militaires sont inculpées dans cette affaire alors qu’au moins 465 victimes ont été entendues.
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Moussa Dadis Camara, l’ex chef de la junte au moment des fait, en exil au Burkina Faso, son ancien aide de camp, le commandant Toumba Diakité, détenu à la maison d’arrêt de Conakry depuis 2015, le colonel Claude Pivi alias Koplan, actuel ministre « tombé en disgrâce » en charge de la sécurité présidentielle, le Colonel Moussa Thiegboro Camara, directeur des services spéciaux, un service rattaché à la présidence, le Général Toto ancien vice-président du CNDD et tant d’autres sont attendus devant le tribunal criminel de Conakry.
Si les victimes saluent une avancée significative pouvant aboutir à l’organisation du procès, les proches de certains accusés expriment cependant des inquiétudes que ce jugement ne soit influencé par les occidentaux. C’est le cas par exemple l’avocat de Dadis Camara pour qui la composition du comité de pilotage pose problème. Mais face à cette inquiétude, le ministre guinéen de la Justice garde des sceaux rassure.
« La mission essentielle de ce comité est une mission administrative et matérielle. Il n’est pas question que ce comité se mêle du procès qui va arriver, ça c’est le travail des magistrats. Mais pour arriver au travail des magistrats, il faut que le comité fasse un bon travail. Il faut faire confiance aux magistrats guinéens. Même le comité de pilotage ne peut pas influencer la justice. Il n’y aura aucune influence des bailleurs des fonds sur ce processus, je puis le garantir », promet maître Cheick Sako.
A suivre…
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 1 juin 2018 20:10
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