Guinée : Charles Wright menace d’engager des poursuites judiciaires contre le FNDC qui réplique

CONAKRY-En Guinée, le ton vient de monter d’un cran entre le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry et le Front national pour la Défense de la Constitution. A l’origine de cette tension, la gestion de la dépouille du jeune élève Thierno Mamadou Diallo, 20 ans, tué par balle le 1er juin à Hamdallaye. Charles Alphonse Wright a menacé d’engager des poursuites contre le mouvement citoyen dirigé par Oumar Sylla « Foniké Mengué » qu’il accuse de vouloir politiser un dossier judicaire.
« La famille nous a dit qu'elle n'est associée ni de près de loin au communiqué passé par le FNDC, mais aussi par d'autres groupes politiques qui visent à faire dérouler un programme funèbre. La famille dit et redit une seule chose, ce qu'elle souhaite aujourd'hui, c'est que la justice fasse son travail et qu'il n'y ait aucun problème autour de ça.
Les personnes qui sont en train de lancer des appels à des marches funèbres, je voudrais peut-être rappeler une seule chose, l'on ne peut pas en lieu et la place de la famille, procéder à une récupération politique et sociale autour d’une procédure judiciaire qui est ouverte. Cette procédure n'a pas besoin de tumultes, elle n'a besoin que de sérénité. C'est la raison pour laquelle, si vous avez remarqué, j'ai dit qu'on soit ministre de la sécurité, ministre de la réconciliation ou quelque soit la position que représente chacun dans l'appareil de l'Etat, lorsqu'une procédure est judiciaire, il revient aux autorités judiciaires seules de procéder à des communications parce qu’ayant des éléments précis du dossier.
Ceux qui font appel à cette marche funèbre, personne n'interdit de venir présenter des condoléances. Nous sommes en Afrique, si vous avez une famille éplorée c'est par devoir citoyen que vous allez compatir à la douleur et à la peine de cette famille. Cette famille dit qu'elle a besoin que justice soit rendue mais elle n'a pas besoin de marche funèbre. Je rappelle tout simplement à ceux qui ont fait des appels sans le consentement de la famille, l'intention projetée, c'est de troubler l'ordre public, la tranquillité et la paix publique. J'ai donné des instructions fermes, en cas de troubles (…).
Je me demande pour quelle finalité et pour quelle fin les gens sont en train de récupérer de manière politique une situation judiciaire. Toutes les personnes qui ont fait appel à la marche funèbre, nous sommes là aujourd'hui en Guinée, la question de la transition est transversale, chaque acteur doit jouer sa partition, les questions politiques ne relèvent des questions judiciaires, les questions sociales doivent être discutées entre les acteurs sociaux. Mais lorsqu'un dossier est judiciaire, ce que nous demandons à tous les acteurs, ne troublez pas la paix autour d'une affaire judiciaire.
Je pouvais comprendre que la famille elle-même dise : " nous organisons pour le repos de l'âme de notre fils, des marches funèbres", mais cette famille dit qu'elle n'est associée ni de près ni de loin. Au moment où la justice est en train de faire son travail, c'est de mettre des T-shirts un peu partout, nous sommes au courant de ce qui se prépare. Pour qu'elle finalité ? Faire sortir les gens dans la rue, faire des récupérations politiques autour de ça, nous n'en avons pas besoin. En cas de troubles à l'ordre public, toutes les personnes qui ont lancé des appels à des manifestations, j'ai donné des instructions fermes sans ambages, quelque soit la personne, ces personnes-là seront poursuivies, arrêtées et déférés devant le parquet", a averti le Procureur Général.
Du berger à la bergère, le FNDC a aussitôt répliqué menaçant lui-aussi de citer le procureur général parmi les responsables de la répression sanglante des prochaines manifestations en Guinée.
« Le FNDC a été surpris de la déclaration va-t-en guerre du procureur général, Charles Wright menaçant de sévir contre les acteurs sociopolitiques à l'initiative de l'exercice du droit de manifestation en Guinée.
Le FNDC condamne ces propos du procureur général et lui rappelle qu'il n'a ni qualité encore moins le droit d'interdire le droit de manifestation pacifique en Guinée.
Ces déclarations rappellent, malheureusement, les souvenirs sombres de la répression des manifestations dans notre pays.
Le FNDC se réserve le droit de citer le procureur général parmi les responsables de la répression sanglante des prochaines manifestations en Guinée », a répliqué le mouvement citoyen dirigé par Foniké Mengué. Comme pour dire que les hostilités sont plus que jamais lancées entre M. Wright et le FNDC dont les relations étaient pourtant cordiales.
A suivre…
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 5 juin 2022 19:28Nous vous proposons aussi
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