Guinée : Ces fraudes qui affectent dangereusement les sociétés de téléphonie…
CONAKRY-Pour contrecarrer Ebola, la pire épidémie jamais enregistrée en Guinée, qui a fait plus de 2000 victimes, l’Etat guinéen a mis en place depuis l’an dernier, un numéro vert, le 115 pour alerter les services de santé afin de prendre en charge rapidement les malades. Ce centre d’appels d’urgence gratuits pour gérer la riposte à Ebola, aurait été frauduleusement utilisé par la société qui a gagné le contrat (VDC) pour acheminer des appels à l’international vers la Guinée.
Selon nos informations, le 115 a été utilisé par VDC (un Fournisseur d’Accès à Internet de la place) pour passer des appels internationaux frauduleux vers la Guinée. Le système est simple, explique notre source : il permet aux fraudeurs d’acheminer des appels de l’international vers la Guinée sans payer aucune taxe à l’Etat. Pis, plusieurs opérateurs téléphoniques de la place ont subi des préjudices. La fraude aurait entrainé la chute des revenus issus d’appels internationaux, à certains opérateurs. Comment ? Tout simplement parce que les appels entrants à l’international apparaissent comme des appels locaux.
Nos sources ajoutent que VDC, l’entreprise incriminée, a été interpelée sur cette fraude par l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT). Elle aurait même reconnu les faits qui lui ont été reprochés par l’ARPT. Cependant, nous explique-t-on, aucune sanction n’en a suivi.
"Aujourd'hui, chaque société de téléphonie présente en Guinée, perd des centaines de millions par jour à cause de ces nombreux cas de fraude. Ceci échappe complètement à notre contrôle. Il revient normalement à l'Autorité de Régulation de prendre des dispositions pour éviter cette saignée financière à l'Etat et aux sociétés de téléphonie mobile" a confié un travailleur d'une société de téléphonie mobile de la place.
A l’ARPT, c’est le black-out total. Interpelé sur la question, le responsable de communication de l’ARPT a dirigé notre reporter vers un responsable en charge de ce service, qui dit ne pas être autorisé à parler sans l’aval de sa hiérarchie. Le lendemain également, nous n’avons pas trouvé de répondant puisque le responsable de communication qui nous avait pourtant donné rendez-vous était absent.
Quand à VDC, l’entreprise incriminée, elle a demandé à notre reporter de fournir un ordre de mission avant de se prêter à ses questions.
Ebola business quand tu nous tiens…
Africaguinee.com
Créé le 10 septembre 2015 13:31
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