Guinée : Aboubacar Sylla sort ses « griffes » contre le camp de Cellou…

aboubacar-sylla

CONAKRY- Aboubacar Sylla qui vient de claquer la porte de l’opposition Républicaine ne mâche pas ses mots contre son ancien partenaire, l’UFDG. Le leader de l’Union des Forces du Changement (UFC) élu député sur la liste du parti de Cellou Dalein et membre du groupe parlementaire libéral démocrate, s’est dit « choqué » des conclusions de la session budgétaire clôturée la semaine passée par le vote de la Loi des Finances de 2018 par les députés de l’opposition. L’opposant qui a brillé par son absence durant toute la session, se dit également choqué de la récupération que certains hommes politiques font sur la libéralisation des ondes en Guinée.


Du vote de la loi des finances…

« Ce qui m'a le plus choqué, et ce dont je n'ai pas entendu parler dans les médias, c'est la connivence qui est créée au niveau de l'assemblée nationale entre la mouvance présidentielle et le groupe parlementaire de l'opposition à l'assemblée nationale pour voter le budget de l'Etat 2018. C'est du jamais vu même en Guinée, dans tous les pays du monde il n'y a jamais eu d'accord même tacite, entre la mouvance et l'opposition sur le budget de l'Etat. Pourquoi ? Tout le monde connaît la fameuse expression qui dit que le budget de l'Etat est la réciprocité  de la politique du gouvernement. C'est la politique du gouvernement qui est reflété en chiffres. Le budget de l'Etat, la loi des finances initiale, c'est le chiffrage de toute sa stratégie sectorielle. Moi je pars du principe que  si vous êtes d'accord avec le budget de l'Etat, vous n'avez plus rien à faire dans l'opposition. Nous ne sommes pas opposés à  Alpha Condé en tant que Alpha Condé,  ni à sa communauté, ni au RPG en tant que parti politique. Nous sommes opposés à la qualité de la gouvernance. Nous sommes opposés au projet de société qui est différent du nôtre. Alors je dis c'est extrêmement grave. Quand on accepte la loi des finances initiale 2018 ça veut dire qu'on a accepté beaucoup des choses.

De la libéralisation des ondes…

Je dis souvent que la Guinée est un pays d'imposteurs. C'est un pays où chacun se fait passer pour quelqu'un qu'il n'est pas. Où les vrais acteurs du développement de ce pays sont oubliés. J'entends aujourd'hui des leaders politiques réclamer la paternité de la liberté de la presse en Guinée, ou de la libéralisation des ondes. Je suis arrivé comme ministre de l'information en 2006, j'ai trouvé que les décrets concernant la liberté de la presse ont été signés. Mais ces décrets étaient rangés dans les terroirs recouverts de poussière parce qu'on avait mis dans la tête du Général Lansana CONTE, que si jamais on libéralisait les ondes dans ce pays,  l'opposition allait se ruer sur les radios, désinformer la population, les manipuler et qu'il aurait eu une véritable insurrection contre son pouvoir. Donc c'est une question qui était réglée, il n'y avait pas question de libéraliser les radios privées.

C'est lorsque je suis arrivé en 2006 à tête du département de l'information, lorsque le poste du Premier ministre a été supprimé et que le gouvernement était dirigé par le ministère d'Etat chargé des affaires présidentielles, à l'occurrence M. Fodé  Bangoura, que j'ai mené presque solitaire auprès du gouvernement le combat pour la libéralisation effective des ondes. C'est laborieusement que j'ai pu convaincre d'abord le coordinateur des actions gouvernementales M. Fodé Bangoura et mes collègues pour que je puisse signer les premiers agréments des radios privées en Guinée. C'est moi qui ai apposé la 1ère signature sur les premiers agréments des radios privées en Guinée. Lorsque j'ai signé ces agréments, il y a eu un blocage au niveau du ministère des postes et télécommunications pour la délivrance des fréquences. (…)

Je sais le combat que j'ai mené contre le ministre qui était là, je connais les courriers que je échangé avec lui pour le mettre devant ses responsabilités pour lui dire que s'il continue à bloquer je le jetterai en pâture devant l'opinion publique  nationale et internationale pour qu'on sache que c’est lui qui empêche les radios privées d'émettre en Guinée. Ensuite RFI avait voulu émettre en Guinée. On a opposé un refus catégorique. RFI était obligé d'aller s'installer à Freetown et c'est les émetteurs fm de Freetown qui permettaient aux guinéens de capter RFI. C'est lorsque je suis arrivé aussi à l'information que j'ai signé les conventions d'établissement de RFI et de la BBC, qui ont pu émettre en Guinée en modulation de fréquence. Mais personne ne parle de ça, à  commencer par les journalistes qui ne sont pas informé de ce qui s'est passé il y a quelques années. Il y a des personnes qui font des récupérations pour se donner la paternité de la libéralisation des ondes en Guinée. Donc je suis obligé d'en parler par fois, par ce que j'entends beaucoup des choses dans les radios. Les gens se donnent des pouvoirs, des mandats qu'ils n'ont jamais eu, pour avoir bonne conscience. Alors qu'au contraire, ils faisaient partie de ceux qui étouffaient les médias ».

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

 

Créé le 17 décembre 2017 10:39

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: ,

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)