Grogne à la Cour Constitutionnelle, grève des enseignants, indemnisation…Cherif Aballah parle

Chérif Mohamed Abdallah, Président du GOHA

CONAKRY- La crise qui secoue à nouveau la cour constitutionnelle (avec la décision de 8 conseillers de destituer le président de l’institution dont le mandat n’est pas achevé), mais aussi la grève des enseignants qui paralyse le secteur éducatif du pays depuis bientôt un mois, ne laissent pas indifférent le président du GOHA, le Groupe Organisé des Hommes d’Affaires.


Au cours d’un échange téléphonique avec un journaliste dans la soirée de ce mardi, 08 mars 2018, monsieur Chérif Mohamed Abdallah, apporte le soutien du GOHA au président de la cour constitutionnelle et demande au gouvernement de revoir les conditions de vie des enseignants pour mettre fin à la crise qui frappe le secteur de l’éducation nationale.

Décryptage !

Destitution de Kèlèfa Sall, président de la cour constitutionnelle

Chérif Mohamed Abdallah : Nous, on soutient monsieur Kèlèfa Sall à 100%, parce que c’est l’un des magistrats qui ne fait que défendre les lois de la République et dire la vérité. Par conséquent, il fait la fierté des opérateurs économiques de ce pays, et il a notre soutien total. Il en avait hier, il l’a aujourd’hui et il aura notre soutien demain, si c’est nécessaire même de faire un mouvement d’ensemble pour lui, on le fera, on ne va pas hésiter un seul instant à le faire. Parce que sans une réelle justice dans un pays, aucun investissement n’est possible, et quand on voit un magistrat qui ose dire la loi et défendre les lois de la République, on ne fera qu’applaudir pour lui. Donc c’est pourquoi il a notre soutien et il en aura toujours, tant qu’il respecte et il fait respecter la loi et les règlements en vigueur en République de Guinée.

Grève des enseignants

Chérif Mohamed Abdallah : Nous avons toujours attiré l’attention du gouvernement sur les revendications portées par monsieur Aboubacar Soumah depuis la première grève. J’ai dit au gouvernement, même si c’est un seul citoyen qui se lève dans n’importe quel coin de la République et revendique son droit, le gouvernement doit prêter attention à lui et l’écouter. Ils sont aux commandes pour ça, et ils n’ont pas respecté cela, et voilà maintenant la crise dans laquelle le pays est plongé. Nous, nous sommes des parents d’élèves, et tous les citoyens guinéens sont concernés par ce qui se passe dans les écoles. Les syndicalistes ont toujours été des partenaires du GOHA, et le partenariat-là se maintient tant que les syndicalistes sont sérieux dans ce qu’ils font, donc Soumah et son équipe ont notre soutien. Le gouvernement n’a qu’à faire face aux revendications des enseignants-là, tout le monde sait que les enseignants en Guinée sont mal payés, y a pas de démagogie autour de ça. Si on a des ministres, des directeurs, des journalistes, des avocats, des magistrats, des gendarmes et j’en passe, c’est parce qu’il y a des enseignants, donc ils n’ont qu’à revoir leur situation pour mettre fin à cette crise.

Indemnisation des commerçants victimes de pillages

Chérif Mohamed Abdallah : Il y a eu des engagements qui ont été pris, il y a des promesses qui ont été faites à ce niveau, rien n’a été respecté. Donc si rien n’est fait jusqu’à la fin de ce mois et on ne nous dit pas quand est-ce que les commerçants seront dédommagés, tous les commerçants victimes de pillages à l’occasion des mouvements politiques vont descendre dans la rue. On organisera des marches du marché de Madina jusqu’au niveau du ministère du commerce et même le Palais Sékhoutouréya, et ce ne sont pas des paroles en l’air. Je rappelle qu’il y a plus de 1668 opérateurs économiques victimes de pillages avec plus de 200 milliards de francs de pertes. On ne nous dit rien, on nous néglige, on nous marginalise. Le gouvernement ne nous invite à aucune rencontre dans ce cadre parce que nous revendiquons les droits des opérateurs économiques, et ce manque de respect ne peut pas continuer, nous n’allons pas continuer à l’accepter. Donc désormais, tous les opérateurs économiques victimes de pillages et leurs collègues n’ont qu’à être prêts à réclamer leurs droits parce qu’on va passer à l’action. Il faut absolument que le gouvernement nous dise quelque chose par rapport à ça, le président de la République nous a promis face à face, il faut donc qu’ils nous disent quand est-ce que les opérateurs économiques victimes de pillages seront dédommagés. Sinon à la fin de ce mois, c’est les commerçants qui vont aussi renter en action.

 

Avec Guineematin.com

Créé le 7 mars 2018 10:14

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