Grogne de ses militants, jeux d’alliances, ses relations avec Cellou et le RPG : Sidya dit tout…

Sidya Touré, leader de l'UFR

CONAKRY-Comment Sidya Touré compte-t-il résoudre la crise qui mine son parti après les élections communales ? Sera-t-il en alliance avec le RPG arc-en-ciel au détriment de Cellou Dalein Diallo ? Comment peut-on expliquer la colère des jeunes de l’UFR ? Dans un entretien à chaud qu’il a accordé à un pool de journalistes ce samedi 17 février 2018 après la grogne de certains de ses partisans à son siège, Sidya Touré le leader de l’union des forces républicaines n’est pas allé au dos de la cuillère.


L’actuel haut représentant du Chef de l’Etat reprécise ses relations avec le parti au pouvoir et évoque une piste de solution pour résoudre la crise qui mine son parti. L’ancien premier ministre annonce la tenue prochaine d’un congrès pour restructurer le Bureau exécutif de l’UFR. Lisez plutôt.

Comment expliquez-vous la colère de vos militants ce matin ?

SIDYA TOURE : Je n’ai pas trouvé cette situation, elle a commencé depuis que les jeunes de Matam ont entendu les résultats. Depuis, ils vont de cour en cour, de concession en concession, pour dire que ça ne sert à rien de tenir l’Assemblée, que c’est dans la rue que ça va se régler. Donc, le matin, on pensait que tout ça était un peu calmé. Je suis venu trouver cette situation. J’ai demandé aux jeunes de se calmer. Je leur ai demandé de remonter au niveau des sections et de nous ramener certaines informations pour compléter notre dossier. A partir de là, en tant que président du parti, je rencontrerai les jeunes pour leur donner une nouvelle orientation. Mais en attendant je ne peux que les appeler au calme. La situation telle qu’elle est, ça ne se réglera pas comme ça. Nous trouverons les solutions idoines s’il le faut.

Comprenez-vous leur frustration ?

Bien sûr que je comprends leur frustration. Nous comprenons leur frustration. Nous comprenons les frustrations de nos jeunes de tous les fiefs de l’UFR particulièrement les 3 communes de Conakry, où nous avons l’habitude de gagner les élections. Ça c’est compréhensif. Maintenant il s’agit de savoir comment tout ça va se gérer.

Certains d’entre eux réclament la restructuration du  bureau exécutif de l’UFR. Qu’en dites-vous ?

Ecoutez ! Je ne dirai pas non. Parce que les gens estiment qu’on aurait dû être plus véhéments et agressifs et qu’on aurait dû donner des instructions de sortir depuis longtemps. Mais de toutes ces choses-là, on en parlera. 

Etes-vous maintenant conscient que le bureau exécutif de l’UFR est grippé et qu’il a besoin réellement d’être restructurée ?

Ça n’a rien à voir. Ce n’est pas le bureau exécutif qui a organisé les élections dans ces conditions-là. Ce que les jeunes nous reprochent, ce qu’ils souhaitaient, au lieu de leur dire de se retirer comme nous l’avons fait le dimanche à 1 heure du matin quand il y a eu pleins de coups de feu ici, comme nous l’avons fait quand les femmes sont sorties à Federico Mayor, ils souhaitaient qu’on leur dise de continuer plutôt que d’arrêter.

Est-ce que vu tout ça, l’UFR pourrait opter pour le langage de la rue pour protester ?

Pour le moment on n’en est pas là. Mais vous avez vu les jeunes. Je crois que la décision finale ne m’appartient pas.

Certains d’entre eux dénoncent un rôle nuisant de l’administration mais aussi de votre partenaire le RPG dans le faible score obtenu par l’UFR aux élections communales. Êtes-vous du même avis ?

Tout ça n’est pas tout à fait faux. C’est pourquoi je dis que le parti va pouvoir discuter de ces questions-là avec la base parce que c’est là où les décisions vont se prendre. En attendant nous disons aux jeunes, "retournez à la base, calmez-vous". Il y a une sacrée pagaille, on ne peut pas régler un problème dans cette ambiance. Le problème, ce que depuis hier soir, on fait le tour des quartiers pour  dire qu’il n’y a pas d’assemblée, il faut qu’on aille dehors et qu’on doit nous donner l’autorisation du président pour ça. Pour le moment, je ne donne pas une telle autorisation. Nous continuons de discuter, nous nous retrouverons pour calmer tout cela.

Est-ce que dans ces conditions décrites vous irez en alliance avec le RPG arc-en-ciel ?

Je n’ai pas d’alliance avec le RPG. Je n’ai écrit aucun document d’alliance avec le RPG. Nous nous sommes rapprochés dans un cadre bien précis. Dans le cadre de ces élections, je crois que le RPG et nous, nous nous retrouverons pour discuter. Nous nous retrouverons pour évaluer la collaboration que nous avons eue pendant ces 2 dernières années.

Cellou Dalein Diallo dit qu’il est en contact avec vous. Peut-on s’attendre à une alliance entre l’UFR et l’UFDG ?

Etre en contact avec Cellou, oui. Je suis en contact avec Cellou. Je suis en contact avec Matos, le patron de l’UPG, je suis également en contact avec Faya, le patron du BL, avec Diawara du PTS, le secrétaire général du RPG et le président Alpha Condé qui est président du RPG.

Êtes-vous prêts à aller en alliance avec l’UFDG ?

Je suis prêt à sauver la situation de mon parti dans un cadre électoral qui est meilleur. C’est ce que les autres réclament. Et nous allons tous travailler pour ça.  Je vous remercie.

Propos recueillis par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 17 février 2018 16:45

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