Grippe aviaire : les confidences de Dr Idriss Doumbouya, Directeur National des services vétérinaires

Dr Idriss Doumbouya

CONAKRY-La grippe aviaire sévit dans des fermes avicoles à Coyah et à Forécariah depuis plus de deux semaines. A date, les statistiques fournies par les services compétents prouvent à suffisance que la situation est alarmante. Déjà, 14 933 poules ont été abattues et 17 919 œufs détruits.Quelles sont les mesures prises par les autorités pour endiguer la propagation de l’épidémie ? Quelle est son ampleur ? Votre quotidien en ligne, Africaguinee.com, a interrogé le Directeur National des services vétérinaires Dr Mohamed Idriss Doumbouya.


AFRICAGUINEE.COM : Depuis plusieurs semaines, la grippe aviaire est en train de faire des ravages dans plusieurs fermes à Coyah et Forécariah. Comment en est-on arrivé là ?

DR MOHAMED IDRISS DOUMBOUYA : Les services vétérinaires sont massivement déployés sur le terrain. On a quitté la phase d'investigation qu'on a eu à faire avec le Ministère de la Santé et le Ministère de l'environnement. Au fait, c'est le 28 avril dernier que nous avons été alertés par un fermier qui nous a signalé des mortalités dans sa ferme. Du coup, nous avons dépêché une équipe de vétérinaires sur le terrain pour faire l'investigation et prendre des prélèvements pour les envoyer à Conakry. Après analyse de ces prélèvements dans nos laboratoires, on a trouvé que c'était le (virus) H5. Et, je rappelle que pour ce qui est de notre laboratoire, nous n'avons pas le kit pour le N, nous n'avons que le kit pour le H. Donc, après analyse nous avons trouvé que le H5 était positif. Le H5 fait partie des trois souches de la grippe qui sont le H5, le H7 et le H9.

Le H5 et le H7 sont hautement pathogène et le H9 est faiblement pathogène. Et quand on a détecté ça, on a lancé l'alerte en organisant une mission conjointe Ministère de la Santé, Ministère de l'environnement et Ministère de l'élevage et de l'agriculture qui s'est rendue sur le deux zones infectées à Moribayah qui nous a signalé le premier cas et la zone de Kakoulimayah où une dame a tout perdu dans sa ferme, plus de 2000 poules. C'est ainsi que nos équipes d’investigations ont tourné dans toutes les fermes qui étaient concernées pour faire des prélèvements pour savoir quelle est la source de l'infection. Mais voyant que la mortalité augmentait dans certaines fermes, on a mis la riposte. 

Quelles sont les mesures prises pour endiguer la propagation de cette maladie ?

Dans le cas de la grippe aviaire, la moindre suspicion, la seule chose qu'on peut faire c'est l'abattage des poules et la destruction des œufs et c'est ce qu'on a eu à faire dans ces zones. Notre souhait est que la grippe aviaire se limite uniquement dans cette zone. C'est pour cela que le Ministère et la Direction ont déployé une équipe sur le terrain depuis plus d'une semaine. Cette équipe a pour mission d'identifier dans les zones infectées toutes les fermes qui ont une forte mortalité pour procéder à l'abattage et la destruction. Et, nous sommes en train de faire de telle sorte que l'épidémie soit gérée dans cette zone pour ne pas qu'elle se propage dans tout le pays. Pour le moment, nous attendons les résultats de notre laboratoire de référence avant de déclarer que nous sommes dans l'épidémie. 

Faut-il craindre une crise de viande blanche dans le pays ?

Aujourd'hui, la maladie ne touche que trois zones. Notre souhait est que la propagation de la maladie soit limitée pour ne pas que tous les producteurs soient touchés à travers le pays. Nous travaillons pour circonscrire la maladie dans ces trois zones. Si cela est fait, je pense que la production ne sera pas touchée. 

Quelle est l'étendue des dégâts depuis l'apparition de cette maladie ? 

A date, nous sommes à 14 933 poules abattues et 17 919 œufs détruits. On est en train de comptabiliser les poules qui sont mortes de la maladie, mais on ne peut pas vous donner exactement le chiffre. Mais moi je pense que le nombre tourne au tour de 25 à 30 mille poules mortes de la maladie. 

Quels conseils avez-vous à donner aux fermiers pour limiter la propagation de cette maladie ? 

J'invite les fermiers de renforcer les mesures de sécurité. En respectant bien les mesures sécurité, ils éviteront de faire rentrer le virus dans leurs fermes. C'est-à-dire, arrêter de faire le moment personnel de ferme en ferme. Qu'ils mettent des désinfectants à la rentrée de chaque ferme pour désinfecter toutes les personnes et tous les engins (véhicules ou motos) qui vont entrer dans leurs fermes, rendre propre tous les vêtements que les fermiers portent avant d'entrer dans les fermes, éviter les mouvements des emballages des œufs dans des différentes fermes. Il faut également arrêter systématiquement les échanges des alvéoles des œufs de ferme en ferme. 

Affaire à suivre…

Entretien réalisé par Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : 00224 666 134 023

Créé le 24 mai 2022 10:18

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