Grève des transporteurs : le débrayage partiellement suivi à Conakry (témoignages…)
CONAKRY-La grève générale illimitée déclenchée ce lundi par la fédération des transporteurs et mécanique générale a été partiellement suivie à Conakry. Certains chauffeurs de taxi ont préféré ne pas respecter la consigne donnée par leur structure, a constaté Africaguinee.com.
« La grève lancée par les syndicats va dans l’intérêt de tous les transporteurs, mais je n’ai pas pu respecter. Mes enfants sont à la maison. Ils n’ont pas mangé depuis le matin, je n’ai pas enlevé la dépense. En plus ma mère est malade, hospitalisée je dois payer tous les frais. Donc je ne peux pas respecter l’appel des syndicats », se justifie ce chauffeur de taxi, Abdoulaye Conté.
Par contre Mamadou Houdi Barry, transporteur de long voyage, il explique qu’il n’a pas travaillé car cet appel de grève va dans l’intérêt de tous les transporteurs. ‘’Aujourd’hui tous les véhicules de transport sont garés, seuls les saboteurs qui n’ont pas respecté et même eux ils roulent dans la cachette. Moi je ne circulerai pas jusqu’à ce que la grève soit levée par nos chefs. Les taxis qui sont en train de circuler doivent eux aussi se garer parce que c’est un accord commun jusqu’à Yomou », déclare M. Barry.
Aboubacar Sylla dit quant à lui n’avoir pas travaillé aujourd’hui juste par peur qu'on casse sa voiture. ‘’Ce n’est pas pour respecter telle ou telle décision ni pour boycotter, mais j’ai une famille qui vit à mon compte, je dois les nourrir. Je compte sortir travailler demain puisqu’il n’y a rien à la maison’’, soutient-il.
Mohamed chauffeur de mini bus, révèle que cette grève n’est pas son souci. ‘’J’ai travaillé aujourd’hui, demain aussi je vais travailler par ce que j’ai des gens qui vivent à ma charge. Vouloir rester à la maison et respecter la décision des syndicats n’y va pas dans mon intérêt. Je dois m’acquitter de la dépense, je dois déposer une recette chaque jour et j’ai des affaires personnelles. Si je ne travaille pas, mon patron va retirer son véhicule pour embaucher un autre chauffeur alors que le moment est dur actuellement. Quand je perds mon travail le syndicat ne pourra rien faire pour moi, je serai perdant alors que je suis la seule personne qui travaille dans ma famille », explique-t-il.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, ce lundi, la chance a souri aux conducteurs de taxi-moto. Certains d’entre eux saluent d’ailleurs l’initiative des syndicats et souhaitent que la grève perdure.
« Aujourd’hui est une journée exceptionnelle pour nous. Nous somme très heureux. Moi personnellement, je souhaite que la grève continue par ce que c’est une grande rentabilité pour nous les chauffeurs de taxis moto. Partout où on avait l’habitude d’aller à cinq mille, aujourd’hui c’est à quinze jusqu’à vingt mille. Donc c’est un grand avantage pour nous. Il y’a beaucoup de passagers, si l’un discute on prend l’autre. D’habitude on plaidait les passagers pour qu’ils montent sur nos motos », explique Mamadou Lamara Bah.
Fatoumata Keïta
Pour Africaguinee.com
Créé le 8 avril 2014 03:22Nous vous proposons aussi
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