Graves incidents à Timbo : la sous-préfecture, la gendarmerie et la police saccagées…
MAMOU-Des heurts ont éclaté entre populations et forces de l’ordre dans la sous-préfecture de Timbo, située à 55 kilomètres de la préfecture de Mamou. Plusieurs personnes ont été interpelées et conduites à la prison civile de Mamou. Les violences ont commencé dans la journée du mercredi 07 mars lorsque les services de maintien d’ordre se sont opposés au lynchage de deux présumés voleurs arrêtés par la population. Mécontents de n’avoir pas pu régler les comptes des présumés bandits, la foule s’est attaquée aux édifices publics. Les dégâts sont énormes.
Les jeunes manifestants se sont attaqués au siège de la gendarmerie et de la police pour tout détruire. Comme si cela ne suffisait pas, ils se sont tournés vers la sous-préfecture pour en faire autant. Interrogé le sous-préfet de Timbo Mr Diaby revient sur les faits et apporte des précisions.
" C'est hier aux environs de 4 heures du matin que des bandits ont défoncé quelques magasins au marché de Timbo. Heureusement des jeunes les avaient pourchassé pour les arrêter à 5km de la sortie de Timbo. Ils les ont chaudement tabassé avant de les remettre à la gendarmerie. Quelques heures plus tard ils sont revenus en grand nombre pour demander à la gendarmerie de les libérer pour en finir avec eux. C'est ainsi que ces agents débordés par les évènements ont appelé à Mamou pour avoir un renfort. Quand ces gens-là sont venus, les habitants ont encerclé la maison et se sont opposés à tout transfert de ces présumés bandits. Quand les agents ont réussi à se faufiler avec les présumés voleurs, la population mécontente s'est attaquée à la gendarmerie où ils ont tout gâté avant de mettre feu sur le bureau et au logement du responsable de la gendarmerie. Après ça, ils sont partis au commissariat de police pour jeter des cailloux avant de terminer par la sous-préfecture. Même nous ils voulaient nous tuer. Mais heureusement on s'était caché", a relaté le sous-préfet.
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Le procureur de Mamou Sidiki Camara que nous avons interrogé, a expliqué que les deux présumés voleurs ont été transférés à Mamou tandis que dix (10) autres personnes soupçonnées d’être à l’origine des violences avaient été également arrêtées.
"Quand on a été informé, on a amené des renforts. Mais la population s'est toujours opposée. Elle voulait coûte que coûte avoir les bandits et les lyncher. Chose que nous avons refusé et quand les renforts ont réussi à retirer les accusés, dès qu'ils ont tourné dos, ils se sont attaqués à la gendarmerie et ils ont déchiré même la tenue du gendarme qui était présent. Après ils sont passés par le commissariat pour saccager une bonne partie du bâtiment. Ils ne se sont pas arrêtés à ça. Ils ont continué vers la résidence de Mr le Sous-Préfet pour procéder aux mêmes opérations. Alors on s'est dit qu’il faut qu'on mette terme à ça. Dans la soirée, les gendarmes et les policiers sont repartis pour procéder à des interpellations. À l'heure qu’il fait les enquêtes sont en cours. Les deux présumés voleurs sont en prison. Ceux qui se sont rendus coupables des faits de coups de blessures volontaires, des violences et voix de faits et outrages à agents, injures publiques et dégradation des biens et édifices publiques au nombre de 10 sont interpellés. Ils se trouvent actuellement à la maison centrale", a expliqué le parquet de Mamou.
Nous y reviendrons !
Habib Samake
Correspondant régional d'africaguinee.com
A Mamou
Tel:(00224)623 093 998
Créé le 8 mars 2018 17:52
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