Gouvernance Economique: Quelles perspectives de croissance pour 2014 en Guinée ?
CONAKRY- le Premier ministre Mohamed Said Fofana a fait une description très « hideuse » de la situation économique de la Guinée à sa prise fonction en 2010. Ce lourd héritage de son gouvernement résulte, selon lui, de la gestion calamiteuse du pays par les différents gouvernements qui se sont succédés dans la décennie de l’an 2000. Avec un taux de croissance de 2.3% en 2013, son gouvernement mise sur un taux 3.8% en 2014, a appris Africaguinee.com.
Dans son discours fleuve de déclaration de politique générale, Mohamed Said s’est largement étalé sur la situation économique. Un secteur où son gouvernement semble avoir fait montre de prouesse, dit-on. Avec à la clé l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE (pays pauvre très endetté).
Avant de plancher sur les reformes économiques engagées par son équipe le PM a tout d’abord tenu à faire l’autopsie de la économique catastrophique dont ont hérité. Mohamed Said s’est d’ailleurs beaucoup plus étalé sur le lourd héritage que sur les perspectives pour booster l’économie guinéenne. Et, pour justifier le faible taux de croissance, depuis qu’il est à son poste, il trouve une échappatoire : « les manifestations politiques et les calamités qui ont frappé le pays», qui ont sérieusement affecté la croissance économique. 2.3% en 2013, par exemple.
‘’Les résultats économiques se sont vite détériorés à partir de l’an 2000. La croissance avait chuté, l’inflation avait grimpé de34.5% en 2006 et 21% en 2010. La corruption, le détournement des deniers publics et le recours à la planche billet pour financer le déficit public était devenu monnaie courante’’, décrit Mohamed Said Fofana.
La dette publique extérieure avait atteint un niveau jamais égalé dans l’histoire de la Guinée, affirme le Premier ministre. Cette dette s’élevait à plus de trois milliards de dollars Us et représentait plus de 67% du PIB en 2010. Autrement dit , sur chaque franc généré par l’économie de la Guinée, le poids de dette représentait 67 francs. Et, le contournement de la procédure des marchés publics au profit du gré à gré qui a débouché sur la surenchère de plus de 600 contrats pour une valeur de dix mille milliards de francs guinéens, rapporte Mohamed Said Fofana.
Selon lui, ce mode de gouvernance économique ne concourait aucunement à l’assainissement des finances publiques et au maintien d’un environnement macroéconomique saint.
Cette gouvernance catastrophique, déclare le patron de la primature, a conduit le gouvernement de la 3ème République à élaborer et à mettre en chantier un plan d’urgence majeur pour rétablir les grands équilibres macroéconomiques. Notamment par : la maîtrise de l’inflation, la réduction du déficit public, la stabilisation du taux de change de la monnaie guinéenne par rapport aux devises étrangères, la maîtrise des dépenses publiques.
L’inflation est passée de 21% en 2010 à 10% fin mars 2014…
Des résultats encourageant obtenus par ces mesures ont permis dès 2011 à la Guinée de renouer avec les institutions de Bretton Woods, soutient le PM. « Aujourd’hui le taux d’inflation baisse progressivement passant de 21% en 2010 à 10% fin mars 2014. Cette baisse de l’inflation reflète la poursuite des politiques budgétaires et monétaires prudentes’’, rapporte-t-il.
Mohamed Said Fofana indique que l’objectif de son gouvernement est de parvenir à une inflation de 8.5% en décembre 2014 conformément aux accords avec le FMI (fond monétaire international) dans le cadre de la facilité élargie de crédit.
Aujourd’hui, s’est félicité le chef du gouvernement, la masse monétaire est maitrisée et la monnaie est stable. Les réserves d’échange sont satisfaisantes à savoir 3.1mois d’exportation avec un objectif de six mois d’importation, ajoute Mohamed Said Fofana.
‘’Le taux de croissance économique projeté pour 2014 est estimé à 3.5% contre 2.3% en 2013, avec une prise en compte de l’impact négatif de la fièvre Ebola’’, a annoncé le Premier ministre, qui reste confiant pour l’avenir : ‘’Nous restons confiants dans l’amélioration du cadre macroéconomique et de l’environnement des affaire’’, assure-t-il.
Dans les mois à venir, dit-il, la croissance de l’économie guinéenne, sera tirée par le secteur minier avec les importants investissements attendus. Notamment avec le Projet Simandou Sud, le Projet China Power Investiment (CPI)et Global Alumina (des projets qui ne sont pas encore opérationnelle, NDLR).
Avant de clore ce chapitre Mohamed Said Fofana a souligné que son gouvernement s’engage à accélérer la planification national, car, rappelle-t-il ‘’échouer sa planification, c’est planifier son échec’’. A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 19 juin 2014 12:53Nous vous proposons aussi
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