CONAKRY- Suite à l’empressement des autorités de suspendre les gendarmes qui seraient soupçonnés d’être à l’origine des violences à Kankan, l’opposition dénonce du deux, deux mesures dans la mesure où aucun agent de sécurité n’a été inquiété après avoir commis des bavures lors des manifestations à Conakry, a constaté Africaguinee.com.
La suspension imminente des trois officiers de l’escadron mobile numéro9 de Kankan peu de temps après les violences qui ont fait entre trois et quatre morts a certes été apprécié par certains observateurs; mais cette décision du ministre délégué à la défense maître Abdoul Kabélè Camara, suivie du relèvement de ses fonctions de l’ensemble des agents de l’escadron, annoncé par le gouverneur de Kankan, Nawa Damé, suscite d’interrogations chez les leaders politiques notamment de l’opposition.
« Un guinéen est il supérieur à un autre ? » s’interroge Fodé Oussou Fofana, un des vice-présidents de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée qui regrette l’indifférence du gouvernement et de la justice face aux nombreux assassinats enregistrés lors des manifestations politiques de l’opposition depuis 2011. [IMG2]
« On refuse de faire des enquêtes sur l’assassinat de Zakariaou (un jeune militant de l’opposition tué le 03 avril 2011 lors d’un retour de Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG après une longue tournée internationale, NDR), on refuse de faire des enquêtes sur tous les assassinats. Un assassinat se passe à Kankan, aussitôt on prend un décret pour suspendre toute un escadron ! Cela est-il normal ? » rajoute Fodé Oussou Fofana.
Pour le chef de fil du Bloc Libéral (BL), Faya Milimono, la réaction du gouvernement donne l’impression que les guinéens sont traités en fonction de leur appartenance régionale.[IMG3]
« Deux cas se sont passés en haute Guinée qui montrent qu’on est en train de gérer la Guinée avec deux poids deux mesures. Lors que Kignéro a été attaqué en tant que société minière, on n’a pas vu de canon classés là-bas, lorsque dernièrement les populations de Kankan se sont levées pour s’attaquer aux gendarmes qui ont tué un citoyen, on a entendu des suspensions. Pendant ce temps les gens qui ont tué à N’zérékoré, à Zogota notamment, qui ont tué à Zaoro, qui ont tué ici lors des manifestations de l’opposition courent toujours », soutient l’ancien porte parole de l’opposition guinéenne.
Une source proche du gouvernement rétorque que cette décision est une mesure de sanction contre les responsables des violences enregistrées à Kankan pour annoncer la fin de l’impunité en Guinée.
Diallo Boubacar 1pour Africaguinee.com
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Créé le 23 décembre 2013 12:48