Frontière Guinéo-ivoirienne : soulèvement populaire contre un campement militaire…
BOULA (Kankan)-La sous-préfecture de Boula, située à 130 kilomètres de la ville de Kankan a été le théâtre d’un soulèvement populaire contre les services de sécurité en poste dans cette localité frontalière à la Côte d’Ivoire, a appris Africaguinée.com.
Les agents postés dans cette « ville » sont accusés d’avoir torturé un jeune taximètre, dont la faute serait d’avoir forcé le barrage pour éviter le contrôle. Poursuivi puis rattrapé par les forces de l’ordre, il a subi des sévices corporels atroces. Au point qu’un de ses bras a été fracturé. Indignés par ces actes, des jeunes se sont révoltés contre les agents de sécurité et ont incendié le campement ainsi que des motos appartenant à des militaires. L’acté s’est passé dans la soirée du mardi 28 février dernier.
« Un jeune taximètre et son passager sont venus traverser un barrage sans se rendre compte de sa présence sur le lieu. Deux militaires se sont mis à leur poursuite. Quand ils l’ont arrêté, ils l’ont tabassé jusqu’à ce que son bras soit cassé. Quand les jeunes du village ont appris la nouvelle, ils se sont révoltés. Dans cette colère, ils ont brulé les cabanes qui servaient d’abri aux militaires postés dans la zone. Ils ont aussi brûlé deux motos. L’une appartiendrait à l’un des agents et l’autre moto était prêtée par les agents à un citoyen du village », nous a confié un ressortissant de Boula. Il a confié que les jeunes exigent le départ définitif de ces agents dans leur localité.
« Nous interpellons les autorités compétentes pour prendre toutes les dispositions puisque cela fait deux à trois ans que les autoritélocales remontent les informations sur l’abus du pouvoir des militaires dans ce village très reculé de Kankan centre, mais jusque-là, aucune disposition n’est encore prise », défend ce même citoyen qui a requit l’anonymat.
Interrogé sur cette affaire, le sous-préfet de Boula en séjour actuellement avec le président de la CRD à Kankan, revient sur cette scène de violence ayant secoué sa localité. « La scène s’est passée après moi parce que nous sommes en réunion à Kankan. Mais j’ai été informé. C’est un barrage frontalier au niveau duquel ils font des fouilles. Puisque les gens passent par là pour aller vers la Cote d’Ivoire et Sinkon. Mais il y a des éléments qui devient les barrages parce qu’ils sont pressés où ils ont des éléments douteux avec eux. Et quand cela se passe, les militaires les poursuivent, les arrêtent et les fouillent. Cela est quotidien. Ce jour (parlant du mardi), il parait qu’il y a un jeune qui a dribblé le barrage. Donc quand ils sont allés le prendre, les jeunes se sont révoltés jusqu’à bruler le barrage. C’est après qu’ils m’ont dit qu’il y a eu deux motos brulées. J’ai demandé au capitaine d’aller voir le chef de village pour calmer la situation comme le maire est ici avec moi. Ce qui a été fait. Aujourd’hui le calme est revenu puisque les jeunes voulaient juste exprimer leur mécontentement. Après avoir reçu l’information, à mon tour j’ai aussi informé le préfet », a expliqué Mr. KABA Facély.
Le sous-préfet de Boula avoue que les jeunes demandent à chaque fois d’enlever les barrages. Cependant dit-il, vu son importance dans cette zone frontalière, il ne peut être enlevé. « J’ai trouvé ce barrage ici. Surtout que c’est une zone frontalière. Donc nous cherchons à les sensibiliser pour qu’ils puissent connaitre l’importance de ce barrage », détaille M. Kaba.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’africaguinee.com
A Nzérékoré
Tél. : (00224) 628 80 17 43
Créé le 2 mars 2017 16:15
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