France:Séparée de son bébé ,une mère en situation irrégulière sort d’un centre de rétention

guineenne

PARIS-Une succession d’incompréhensions et de négligences a amené une maman de Guinée Conakry, contrôlée en situation irrégulière, à se trouver séparée de son bébé de 17 mois près de 24 heures, entre le commissariat de Lille-Sud et le centre de rétention administrative (CRA) de Lesquin. Preuve du malaise, la préfecture a décidé de ne pas confirmer la demande de rétention « dès que la situation de la maman a été connue par rapport à l’allaitement de son bébé ».


Lors d’un contrôle d’identité vendredi à 15 h, A. T. est amenée au commissariat de Lille-Sud pour vérifications. Arrivée en France en 2011, elle a été déboutée de ses demandes d’asile auprès de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile). Elle se trouve sous le coup d’une « obligation de quitter le territoire français » (OQTF), délivrée le 11 juillet 2013. Là n’est pas le sujet.

Ce vendredi-là, la maman de 23 ans se rend à un rendez-vous avec l’assistante sociale d’une association lilloise. Elle a laissé son garçon de 17 mois à une amie. Les heures passent et vers 19 h, son amie dépose au commissariat l’enfant que la maman réclame.

C’est là que la situation réglementaire se complique. L’existence du bébé n’est pas mentionnée dans le procès-verbal que nous avons pu consulter. Une absence qui peut expliquer pourquoi la préfecture délivre un arrêté de placement en rétention de la maman.

Cette mention aurait tout changé puisque la circulaire du 6 juillet 2012 indique qu’au placement dans un CRA d’une famille, on privilégie une solution alternative comme l’assignation à résidence.

  Contre l’esprit et la règle

L’étrange logique poursuit son cours. Le parquet de Lille est informé dans la soirée de la présence de l’enfant au commissariat de Lille-Sud. « Contact a été pris avec l’amie de la dame pour qu’elle le garde mais elle a refusé. Il était hors de question de laisser l’enfant dans les locaux de la police avec sa mère. La solution du placement était la seule », indique le procureur Frédéric Fèvre.

« Je pleurais, je disais aux policiers que je n’avais jamais été séparée de mon enfant mais je n’ai pas été écoutée. J’ai eu peur de ne plus le voir », nous conte hier A. T.

Contre l’esprit et la règle, son garçon est emmené dans un foyer près de la porte des Postes tandis qu’elle est conduite au centre de rétention de Lesquin vers 23 h.

Stupéfaction le lendemain matin au CRA quand l’intervenante de l’Ordre de Malte écoute l’histoire de la dame et la séparation de son bébé. Un médecin confirme qu’elle allaite bien son enfant. Un agent de la police aux frontières intervient : « Arrêtez tout, on va la libérer. »

La préfecture du Nord, dossier enfin complet en main, infirme sa demande de rétention. A. T. est accompagnée à 16 h au foyer où son fils demeure. On lui apporte le bébé directement à la porte de la voiture, sans obtenir l’ordonnance de placement du substitut du procureur. « Allez donc le chercher à la police », lui répond-on.

« Maintenant, c’est difficile pour moi. Même en marchant, j’ai peur. Ils vont m’arrêter à nouveau et je ne veux pas retourner dans mon pays », se désole A. T., orpheline et selon elle, promise à un mariage forcé avec un homme de 60 ans en Guinée. Avec son beau garçon bien joufflu, ils vont de nouveau naviguer entre les nuits chez les amis et les foyers d’urgence.

 Source: lavoixdunord.fr

Créé le 18 octobre 2013 23:06

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