France : un soutien de « taille » pour le guinéen Fodé Traoré menacé d’expulsion

Laye Fodé Traoré

BESANÇON-Le cas du jeune Guinéen menacé d’expulsion en France continue de susciter des réactions dans l’hexagone. Alors que depuis le 3 janvier 2021, Stéphane Ravacley, l'employeur de Laye Fodé Traoré a entamé une grève de la faim en guise de protestation contre la menace d’expulsion de son apprenti, la ministre français du Travail, Elisabeth Borne, estime qu'il s’agit d'«un cas particulier».


Âgé de 18 ans, Laye Fodé Touré est arrivé en France il y a deux ans et demi, et avait d'abord été hébergé dans un foyer, avant d'être embauché comme apprenti chez Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon. Ayant atteint la majorité en avril 2020, le jeune Guinéen n’est plus protégé par la loi sur les mineurs et peut donc être expulsé à tout moment comme les gendarmes le lui ont signifié en novembre dernier.

Le jeune guinéen Laye Fodé Traoré, est donc visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) délivrée par la préfecture de la Haute-Saône. Ce qui lui a valu l'interruption de sa formation chez Stéphane Ravacley qui a entamé une grève de la faim et lancé une pétition sur internet ayant recueilli 200 mille signatures contre l’expulsion de son apprenti.

Ça ne devrait pas se passer comme ça

Selon la Voixdunord.fr, la ministre français du Travail, Elisabeth Borne, s’exprimant sur le cas Laye Fode Traoré, a estimé qu'en principe, ça ne devrait pas se passer comme ça. "Quand on accueille des mineurs non accompagnés qui s'engagent dans des formations, au bout de deux ans, si tout s'est bien passé, alors ils peuvent continuer à travailler en France (…) Mais là c’est un cas particulier», a-t-elle estimé.

Mais les autorités policières françaises doutent de l’authenticité des documents d'état civil produits par le jeune guinéen. Chez l'avocate de Laye, c'est l'incompréhension. « Quand on lit le rapport de la police de l'air et des frontières, très honnêtement j'ai du mal à voir qu'on puisse qualifier ces documents de faux », a réagi Me Amandine Dravigny qui a déposé un recours devant le tribunal administratif de Besançon en contestation de l'OQTF et le refus d'octroi de titre de séjour de la préfecture de la Haute-Saône qui  sera examiné le 26 janvier prochain.

Lire ausssi-Grève de la faim : ultime recours pour empêcher l'expulsion d'un guinéen en France

Selon la loi française, quand ils atteignent la majorité, les mineurs isolés formulent une demande de titre de séjour. Trois (3) conditions sont posées par la loi pour son obtention. Entre autres : avoir une formation qualifiante sérieuse, ne plus avoir de lien fort et régulier avec le pays d'origine, et pouvoir justifier son identité pour prouver sa minorité lors de la prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE).

Dans le cas de Laye Fodé Traoré, la préfecture de la Haute-Saône considère que les documents d'identité qu'il a produits ne sont pas authentiques. "Pour les Guinéens, je n'ai jamais vu de rapport de la PAF (police aux frontières) favorable sur l'authenticité des papiers présentés", a déclaré à l'Afp l'avocate notant qu'en Guinée "l'état civil n'est pas le même qu'en France". Mieux, l’ambassade de la Guinée à Paris ne délivre pas de passeport pour le moment.

A suivre…

Abdoul Malick Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 669 91 93 06 

Créé le 9 janvier 2021 22:06

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