Foutah-Djallon : des jeunes interpellés pour liens présumés au terrorisme…
MAMOU-Des jeunes soupçonnés d’avoir des liens avec le terrorisme ont été interpellés par la police à Mamou, ville située en moyenne Guinée. Après leur arrestation, ils ont été conduits à Conakry pour des enquêtes plus approfondies. Les interrogatoires ont duré plusieurs semaines à la Direction de la police judicaire.
Tout est parti de l’achat d’une puce GSM. Selon nos informations, deux des trois suspects qui ont été interpelés préparent le baccalauréat. L’un des jeunes aurait utilisé sa carte pour acheter une puce pour son professeur qui lui fait réviser dans le cadre des préparatifs du BAC. Ce dernier est en fait un étudiant en fin de cycle qui prépare sa soutenance à l’Université de Mamou. Cette puce aurait été utilisée pour envoyer des messages à caractère terroriste. Chose qui a conduit les policiers vers eux. Après une longue détention à Conakry, nous avons pu interroger un des suspects qui vient de bénéficier d'une liberté provisoire.
"Un samedi des agents sont venus m'interpeller chez moi. Ils m’ont amené sans explication. Ils m’ont mis dans une voiture de couleur bleue avec mon ami pour nous conduire à Conakry. Quand ils m’ont arrêté, ils ont pris mon téléphone pour rechercher un numéro. Quand ils ont composé c’est le numéro de Monsieur Dansa qui est sorti. Ils nous ont demandé de les aider à le retrouver. J'ai refusé parce que je ne savais pas ce qu'il a fait. J'étais avec un ami qui a montré chez Monsieur Dansa. Par la suite, ils m’ont montré la photocopie de ma carte d'électeur. Ils m'ont dit que j’ai acheté une puce qui a un problème. Ensuite une Nissan Almeira est venue, nous nous sommes embarqués. Dans la voiture, le chef de mission nous a dit que nous partons chez le préfet. Mais c'était faux. On nous a conduit vers la sortie de la ville où des pick-ups nous attendaient. C'est de là-bas qu'on nous a menottés avant de nous faire monter dans ces véhicules. Arrivé à Conakry, à la DPJ, ils nous ont mis dans des cellules sans rien nous dire (…). On disait aux personnes qui venaient nous voir qu'il n'y avait pas de visite. Qu’il y'a un danger imminent derrière nous”, a relaté M. MB sous anonymat.
Il explique que lors de son interrogatroire, les enquêteurs lui ont demandé sa religion. Selon lui d’autres questions étaient liées au terrorisme. Des questions qui étaient incensées à ses yeux.
“Pendant les auditions on m'a même demandé ma religion et pourquoi j'ai choisi l'islam. D'autres questions étaient insensées pour moi. On m'a demandé ce que je sais des sms de tel numéro vers tel numéro. On m'a parlé de menaces terroristes. Je leur ai dit que je n'en sais rien (…). On nous a posé des questions liées au terrorisme mais aussi pour des sms de menaces adressés à un haut cadre de la présidence”, a expliqué le jeune qui est très inquiet.
Grâce à leur avocat, les deux jeunes bacheliers ont pu bénéficier d’une liberté provisoire en attendant de boucler l’enquête. Par contre, le nommé Dansa Samoura est toujours en détenton à Conakry. L’avocat que nous avons interrogé n’a pas voulu s’étendre sur le sujet. Il a cependant précisé que les deux bacheliers n’ont rien à voir dans cette affaire.
Dossier à suivre…
Habib Samake
Correspondant regional
D'Africaguinee.com à Mamou
Tél. : (00224) 623 093 998
Créé le 1 mai 2018 11:01Nous vous proposons aussi
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