Forum Mondial des droits de l’Homme : Ce qu’a dit le Ministre Kalifa Gassama Diaby…

MARRAKECH- Le Gouvernement guinéen a exprimé sa position cette semaine à Marrakech sur plusieurs questions liées aux droits de l’homme. Le ministre guinéen des droits de l’homme et des libertés publiques, Khalifa Diaby qui participe au nom de la Guinée, a fait un certain nombre de propositions sur des thématiques précises au cours de ce sommet, a constaté sur place Africaguinee.com.
En effet, le conclave de Marrakech sur les droits de l’homme dans le monde, le deuxième après celui inaugural du Brésil, est marqué par une grande diversité au niveau de la participation. Plus de 6.000 participants, venant de 94 pays, des centaines d’ONG locales et internationales et des dizaines d’experts nationaux et étrangers prennent part à ce 2ème Forum qui se poursuivra jusqu’au 30 novembre avec à la clef un vaste programme d’activités.
Au cours de ce sommet, le ministre guinéen des droits de l’homme a exposé sur deux thématiques. Il s’agit de la thématique de l’interaction des Etats avec les mécanismes onusiens de promotion et de protection des droits de l’homme, et de la thématique démocratie et droits de l’homme.
Sur la thématique de l’interaction entre les Etats et les mécanismes internationaux, le ministre Khalifa Gassama Diaby a posé plusieurs interrogations. Pour l’aborder, le ministre a souligné devant l’assistance qu’il est important de ne pas se limiter uniquement à la dimension technique et administrative. ‘’Ce qui est important, c’est la finalité objective de ces mécanismes’’, dit-il, expliquant que ce qui est fondamental dans ce débat, c’est comment arriver à faire en sorte que les Etats puissent faire face à leur obligation. C'est-à-dire créer un environnement dans lequel, les droits humains seraient respectés.
Le ministre des droits de l’homme pose également une autre interrogation basée sur les Etats nouveaux dans le mécanisme de protection et de promotion des droits de l’homme. Sur ce point, M. Diaby soutient qu’il faut poser la problématique de la puissance publique. ‘’Pour que l’Etat puisse imposer les normes à ses propres représentants (la police, l’administration) il faut qu’il puisse acquérir un certain nombre de légitimité auprès de ses concitoyens pour pouvoir parler avec autorité’’, a lancé Khalifa Gassama Diaby.
‘’Essayons de dépasser la discussion technique, la procédure, les dimensions administratives et nous interroger sur la capacité (humaine, financière, d’expertise intellectuelle) d’un certain nombre d’Etats à faire face à ces mécanismes internationaux’’, conseille le ministre Diaby.
Sur la seconde thématique, le représentant du Gouvernement guinéen à ce forum, a soutenu qu’entre la démocratie et les droits de l’homme, il y a, au milieu, la nécessité impérieuse d’une puissance publique démocratique, un processus politique de construction de l’Etat, pour permettre les citoyens d’être libres et égaux et permettre aussi à la société civile d’être responsable et vigilante.
D’ailleurs, a-t-il dit, il a été ressorti par l’ensemble des participants que si au départ conceptuellement, il y a une différence entre les notions de démocratie et droits humains, aujourd’hui elles se complètent, précise le ministre Diaby. Selon lui, il ne peut y avoir de meilleurs système pour l’accomplissement des idéaux des droits de l’homme que dans le système démocratique.
Interrogé par notre reporter, le ministre Khalifa Gassama Diaby, a indiqué que ‘’ça été une très bonne chose que la Guinée participe à ce deuxième forum des droits de l’homme.
‘’Ce qui est important, c’est de se servir de ces rencontres et de ces expériences dans l’intérêt de notre pays pour faire en sorte que nous continuons ce combat pour le respect des droits de l’homme dans notre pays puisqu’il parait évident qu’il n’y a ni développement possible, ni stabilité possible sans respect des droits de l’ensemble des concitoyens dans notre pays, mais aussi de l’ensemble des personnes qui vivent dans notre pays. C’est un combat de longue halène, mais il est indispensable pour le développement de notre pays, pour la stabilité institutionnelle et la stabilité sociale, indique M. Diaby.
D’éminentes personnalités du monde des droits de l’Homme et de la politique ont fait le déplacement à Marrakech. Outre l’ex-chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Zapatero, intervenu en ouverture du Forum sur la question de l’égalité homme/femme, sont attendus, à la clôture ce dimanche 30 novembre 2014 trois prix Nobel, dont le dernier Nobel de la paix, la Pakistanaise Malala Yousafzai, et le Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, la sud-africaine Navi Pilay.
Diallo Boubacar 1
Envoyé spécial d'Africaguinee.com
A Marrackech
Créé le 30 novembre 2014 11:00
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