Flambée des cas covid-19 à Mali : la psychose gagne la population…

Mali Yimbéring

MALI- La préfecture de Mali est l'une des plus touchées par la Covid-19 en Moyenne Guinée ! Depuis le début de l'épidémie, elle a enregistré 90 cas contre 2 décès en milieu hospitalier. A date 36 malades sont pris en charge au centre d'isolement de la préfecture. Un record, depuis l'apparition du virus. Les cas graves souvent enregistrés sont référés à Conakry.


Face à la flambée des cas de coronavirus, un vent de psychose s'empare de la population. Les citoyens ont arrêté de fréquenter les centres de santé de peur d’être déclaré malades du covid-19. La méconnaissance de la maladie amplifie les rumeurs et les préjugés. Ce qui inquiète les autorités sanitaires de la ville.

 « Vous ne pouvez pas vivre à l'abris des rumeurs et des interprétations dans ce pays. Personne ne s'informe avant de parler, chacun marche sur les doutes. C'est vrai, il y a eu des cas de décès au début, mais ces derniers jours, il n’y en a pas eu. Le monsieur qui est décédé dimanche avait un hoquet. Pour preuve, il n'est pas décédé au Centre de traitement mais à l’hôpital. C'est un enseignant à la retraite, il suivait son traitement bien avant l'apparition du coronavirus à Mali. Depuis son décès, les gens pensent qu'en venant à l’hôpital, ils seront confondus aux malades de Covid. Donc, nous sommes inquiets que des telles rumeurs se propagent dans la ville. Ce que nous pouvons c’est de donner les détails que nous avons au niveau de nos services. Nous faisons un rapport quotidien à nos hiérarchies qui est la Direction régionale de santé de Labé », explique un responsable de santé en service à Mali.

Lire aussi-Propagation du Covid à Mali : "c’est comme l’Europe, la population est vieille…"

Pour briser la réticence, les chefs coutumiers et religieux ont opté pour la sensibilisation à travers la radio rurale, dans les mosquées. Elhadj Ousmane Dieng, l’un des doyens très respecté de la préfecture indique que malgré la sensibilisation, les réticences persistent encore.

« Mali a enregistré une trentaine de cas depuis le début. L'écrasante majorité des malades sont guéris aujourd’hui. Il reste un petit nombre qui est hospitalisé. Ces derniers jours, nous avons enregistré deux décès qui n’étaient pas liés au coronavirus dont un enseignant à la retraite, décédé des suites des vomissements et des hoquets. Nous avons opté pour la sensibilisation à travers la radio rurale et dans les mosquées ainsi qu’à l’occasion des cérémonies de baptême et de mariage qui se font ici sans grand monde. La sensibilisation est permanente. Nous disons aux gens que les grandes mobilisations sont interdites. A un moment, le marché hebdomadaire de Mali qui se tient les dimanches au centre a été fermé pour 3 semaines. Nous avons même dit aux gens que les mobilisations grandioses ne sont pas permises. La maladie sévit au centre. Des cas ont aussi été enregistrés dans les communes rurales de Madina Wora, Badougoula. C’est vrai que la psychose touche tout le monde, même ceux qui ont la plus petite maladie ont peur d’aller à l’hôpital. Ils sont réticents à aller à l’hôpital par peur d’être déclarés positifs. Nous les sensibilisons par rapport à tout cela. Ensuite, il faut que les gens acceptent de se faire tester. D’ailleurs, beaucoup de cadres de l’administration se sont fait tester. Mais les réticences persistent encore », a précisé Elhadj Ousmane Dieng, également conseiller communal.

Récemment plusieurs cas graves ont été signalés à Mali. Le directeur régional de la santé de Labé avait évoqué une liaison avec le climat frais et le vieillissement de la population de cette ville située au pied du mont Loura.

Le préfet de Mali, joint au téléphone, rassure que l’administration s'implique pour faire appliquer les mesures barrières : « Partout où il y a des mobilisations légères, on invite les enfants à porter les bavettes parce qu’on n’arrive pas à interdire de façon systématique les regroupements. En attendant, le lavage des mains est strict partout. Par rapport aux marchés hebdomadaires, nous sommes en train de voir s’il y a lieu de les suspendre momentanément », a indiqué Mohamed Deen Camara.

 

Alpha Ousmane Bah (AOB)

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 664 93 45 45

 
Créé le 23 mars 2021 14:46

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: , ,

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)