Femme enceinte décédée à l’hôpital de Kankan : « Son mari la violentait… », selon la sage-femme

Les deux prévenus à la barre

KANKAN-Le procès des médecins inculpés suite à la mort tragique de dame Mariame Kandé enceinte, au service de la maternité de l'hôpital régional de Kankan, s'est ouvert ce mardi 13 juillet 2021, au tribunal de première instance de la ville éponyme. Deux prévenus sont à la barre : le chef service de la maternité de l'hôpital régional de Kankan et la sage-femme qui suivait la defunte.


Ils sont poursuivis pour "négligence et non-assistance à une personne en danger". Au cours des débats qui ont duré plus de 8 heures, les deux prévenus dans cette affaire, ont tous nié les faits qui leur sont reprochés par le parquet.

Interrogé à la barre par  le ministère public, Dr Mamady Souaré, chef service  de la maternité de l'hôpital régional de Kankan, a nié toutes les charges. "Je ne me reproche rien dans cette affaire", a-t-il déclaré avant de poursuivre sa défense.

"Je vous assure, quand la dame enceinte est allée dans  mon bureau avec un de nos collègues, je lui avais demandé de rester tranquille sachant que l'état de la patiente n'est pas si grave. C'est ainsi, Aziz  est venu me voir, le beau-frère de la défunte, pour me faire cas de la somme qu'on lui a demandé. J'ai protesté en disant qu'elle ne payera pas ça. Mais qu'on dise que la dame n'a été prise en charge, ce n'est pas vrai.

C'est ainsi, je lui ai administré les premiers soins, voyant qu'elle était menacée d'avortement. Après tout, nous avons constaté des saignements, des petites plaies. Donc, j'ai demandé à la sage-femme s'il n'y a pas de particularités dans le cas de la dame. Elle me dit qu'il n'y avait rien de compliqué. Après l'examen médical, j'ai dit si dans 3 heures elle n'a couche pas appelez-moi", a relaté Dr Souaré.

Pour sa part, Dr Fatou Camara, la sage-femme, a soutenu la défunte aurait "subi des violences physiques de la part de son mari". Chose, dit-elle, qui serait à l'origine de l'avortement prématuré de Mariam Kande. Sa mort pourrait être liée avec ces violences, a-t-elle déclaré.

" Ce que je vais vous dire, deux jours après notre arrestation, une dame est venue m'expliquer que la femme qui est décédée à l'hôpital, l'avait informé que son mari la  violentait. C'est ce qui serait à la base de son avortement. Du coup, j'ai informé Dr Souaré, mais par après, la dame a refusé de témoigner", s'est-elle défendu.

Présent dans la salle d'audience, Souleymane Camara le mari de la défunte a rejeté ces accusations, expliquant à son tour les circonstances de la mort de sa femme.

" Quand nous sommes allés à la maternité, les médecins nous ont demandé de payer une  somme 700.000Fg pour le traitement de ma femme. J'ai appelé un frère qui travaille à l'hôpital. Ce dernier est venu m'aider dans les démarches. Mais en ce moment, ma femme souffrait beaucoup. La nuit du samedi jusqu'à 20 heures, j'étais à l'hôpital auprès de ma femme. Après j'ai appelé sa jeune-sœur pour lui demander de venir passer la nuit avec elle. Moi je suis rentré à la maison auprès des enfants. Je dormais quand j'ai reçu un appel de la jeune sœur de ma femme. Elle m'a dit au téléphone que les médecins refusent de venir voir ma femme qui souffrait énormément. Aussitôt, j'ai pris ma moto pour arriver à l'hôpital. C'est le corps de ma femme que j'ai trouvé à terre, aucun médecin n'était à côté", a-t-il déclaré à la barre. Le procès  a été renvoyé au  mercredi 14 juillet 2021.

A suivre…

 

Depuis Kankan, Facély Sanoh

Pour Africaguinee.com

Créé le 14 juillet 2021 10:09

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