Faya répond à Kassory: « Toutes ces mesures c’est de la poudre aux yeux… »

Dr Faya Milimouno, leader du Bloc Libéral

CONAKRY- L’opposition est très critique par rapport au plan économique de riposte contre le COVID-19 dévoilé ce lundi 06 avril par le Chef du gouvernement, Ibrahima Kassory Fofana. Composées au total de 30 mesures dont le coût est de 3 000 milliards de francs guinéens, ce plan est vivement critiqué par un bon nombre d’acteurs de la classe politique guinéenne.


Au micro d’Africaguinee.com, le leader du Bloc Libéral a expliqué que le gouvernement a zappé les mesures qui allaient être bénéfiques pour tous les guinéens. Selon Dr FayaMilimono, ces 30 mesures ne sont que de la poudre aux yeux. Explications.

« S’il y avait une mesure qui devait concerner une grande part de la population, c’est celle qui devait consister à établir une certaine justice. Aujourd’hui, le gouvernement est en train de voler de l’argent dans les poches des personnes qui n’en ont pas. Le baril se négociait à plus de 60 dollars lorsque le litre à la pompe a été fixé à 10 mille francs guinéens. Aujourd’hui le baril se négocie autour de 20 dollars, logiquement pour un gouvernement d’hommes honnêtes, sérieux, on devait commencer par réajuster le prix à la pompe. Ce qui aurait été la mesure qui pouvait donner plus d’oxygène aux populations.

 Maintenant concernant les mesures qui sont été prises, ça n’a d’importance que pour ce que ça peut donner comme illusion. Pour quelqu’un qui ne connait pas la Guinée quand il lit dans les médias que le Gouvernement a rendu gratuit le transport en commun et il s’imagine que le transport en commun en Guinée c’est comme celui de la France où il y a le métro, le train, les bus… il va dire ça c’est un gouvernement responsable alors que nous n’avons pas pour la République de Guinée plus de 40 bus à Conakry qui ne peuvent pas servir 0,01% de la population de Conakry. Donc c’est du pipeau ça ! On nous dit qu’on va geler les prix des denrées de premières nécessités, je veux bien qu’ils nous expliquent qu’est-ce qu’ils veulent dire par geler ? Par rapport au payement de loyer, ceux qui sont dans les édifices publics sont une population très marginale parce que nous avons à peine 2% de la population qui sont des fonctionnaires dans ce pays. Et 90% de ces fonctionnaires sont dans les édifices privés. Ce qui veut dire même si ça concerne ces quelques dizaines de familles c’est très marginale. Il en est de même pour l’eau et l’électricité.

Même ici à Conakry nous voyons nos compatriotes tous les jours avec des bidons sur la tête pour aller chercher de l’eau dans les concessions où les gens ont des puits ou des forages, ceux-là ne s’attendent pas à une facture d’eau ou d’électricité à la fin du mois. C’est la majorité écrasante des guinéens qui ne sont pas concernés. Quelle mesure prenons-nous par rapport à ceux qui sont dans les édifices privés dont on parle ? Qu’est-ce qu’ils vont faire à l’avantage des propriétaires de ces maisons qui eux aussi c’est en collectant ces loyers qu’ils nourrissent leurs familles, les traitent en cas de maladie, les habillent ? Comment le Gouvernement va gérer cela ? C’est mesures-là ne sont que de la poudre aux yeux. Ça n’aura aucun n’impact. Sur le plan économique, les chiffres qu’ils ont avancé il y a tellement des zones d’ombre dedans que comme d’habitude c’est beaucoup plus du mensonge.

S’il y a un secteur qui affecte tout le monde y compris ceux qui sont en zone rurale c’est le secteur du transport. Il ne suffit pas dire qu’on ne peut plus prendre plus de trois (3) personnes dans le taxi, il faut créer les conditions pour que cela soit supportable par la majorité de la population. Et la meilleure manière de commencer à le faire c’est de réajuster le prix du carburant à la pompe. Il y a des secteurs aujourd’hui qui risquent de mourir dans lesquels il faut directement investir de l’argent exemple le secteur de l’éducation, dans la ville de Conakry on peut compter plus de 550 écoles privées. Ceux qui enseignent dans ces écoles privées dès que l’école ferme, ils n’ont plus de revenus, c’est des milliers qui sont concernés et qui ont des familles à nourrir. Il faut que le gouvernement identifie de manière claire tous ceux qui sont affectés dans certains secteurs pour éviter que ces secteurs-là meurent définitivement comme la Côte d’Ivoire l’a fait en décrétant un montant qui sert à payer directement des primes équivalentes aux salaires que recevaient ces gens-là pour leur permettre de continuer de vivre. L’eau et l’électricité on sait que c’est complètement marginale », a indiqué Dr. Faya Milimouno.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 666 134 023

 

 

Créé le 7 avril 2020 20:06

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