Fatoumata Bah raconte : » Je me sens humiliée mais… »

Madame Fatoumata Bah

CONAKRY-Comment madame Fatoumata Bah est-elle sortie des griffes des policiers qui la retenait comme bouclier contre des jeunes qui leur jetaient des pierres ? Nourrice d’un bébé de sept mois, cette mère de famille de cinq enfants est revenue sur les circonstances de sa mésaventure. C’est une femme éprouvée qui a livré son témoignage alors que le ministère de la sécurité présente des excuses et annonce des enquêtes. Son témoignage est pathétique.


« Hier, on a appris qu’on a tiré sur un  jeune à Wanindara au carrefour-marché. Sa mère et moi faisons le commerce ensemble au même endroit. Lorsqu’on l’a informé, elle a couru pour aller s’enquérir de l’état de son fils.  N’ayant pas pu la maitriser, je l’ai suivi.

Lorsqu’on a tiré sur le petit, les jeunes se sont dispersés. Certains policiers sont allés s’arrêter  derrière leurs concessions. Depuis le carrefour château, je me suivais avec un vieux. Arrivé à un endroit où on revend des planchettes coraniques, ils sont sortis subitement et se sont dirigés vers nous. Le troisième policier a pris le vieux pour l’amener l’endroit où se trouvent leurs véhicules.

Les deux autres m’ont attrapé. Entretemps des jeunes qui observaient la scène ont décidé d’intervenir en lançant des pierres et essayer de me libérer. Quand ils ont aperçu les jeunes, ils ont tiré trois coups, les jeunes se sont dispersés. Quand ils ont cessé de tirer, les jeunes sont revenus.

Dans les échauffourées, un jeune m’a reconnu et a demandé à ses amis de l’aider à me libérer.  Ils ont accentué la pression sur les agents en lançant des pierres. Pendant ce temps, l’un me tenait, l’autre tirait. Ils m’ont demandé d’où je venais. Je leur ai répondu que je suis malade, je revenais de l’hôpital et que je dois rentrer à Kobaya, je cherchais un chemin pour rentrer chez moi. Ils m’ont ensuite demandé ce que je détenais. J’ai leur ai que je n’ai rien, pendant ce temps, j’avais éteint mon téléphone que j’ai attaché sur mon pagne. Ensuite ils ont dit emmenez-là par là jusqu’à ce qu’on attrape un jeune, après on va la libérer.

Mais lorsqu’une pluie de pierres est tombée sur eux, certains ont fui. C’est dans ça qu’ils ont commencé à me trainer. J’ai eu des égratignures sur mon pied.  C’est ainsi que les jeunes sont venus me prendre en me demandant s’ils ne m’ont rien fait. J’ai dit Oui.

J’étais de passage, je n’ai  rien fait de mal. Là où ils m’ont attrapé, ils ne devaient pas être là-bas sinon que pour commettre des exactions sur de pauvres citoyens. Depuis Enco5, j’ai évité l’axe principal pour ne pas les croiser. Malheureusement, je les ai trouvé là-bas. Aujourd’hui, j’ai honte, mon nom est chanté partout dans le monde entier. Mais je remercie Dieu du fait qu’on ne m’a tué dans ça ».

Bah Aissatou

PourAfricaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

 

Créé le 30 janvier 2020 14:58

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