Exclusif : Le père du guinéen Amadou Diallo tué à New-York parle…

El hadj Saikou Amadou Diallo

CONAKRY- C’est un père sous le choc, la voix tremblante qui a accueilli un reporter d’Africaguinée.com pour parler de la distinction honorifique ‘’gratifiée’’ à un des policiers américains qui a abattu son fils un jour du 04 février 1999. Le sergent Kenneth Boss est l’un des quatre officiers qui avait abattu avec 41 balles le jeune guinéen Amadou Diallo mort à l’âge de 22 ans. Ce sergent de la police avait été innocenté par la justice avant de décider de continuer à servir au sein des forces de police New-yorkaise. En décembre dernier, il a été promu au grade de sergent.Elhadj Saikou Amadou Diallo, la soixantaine révolue, a donc mal perçu cet acte des autorités policières de la ville de New-york qui s’apprête selon le media ‘’New-York Daily News’’ à décorer un des  ‘’assassins’’ de son fils.


Au cours de cet entretien exclusif, le sexagénaire est revenu sur cet épisode sombre qui restera gravé dans la mémoire de plus d’un citoyen du monde. Il a aussi lancé un appel à l’endroit des autorités américaines. Exclusif !!!

AFRICAGUINEE.COM : El hadj Saikou Amadou Diallo bonjour ! Comment avez-vous accueilli la nouvelle portant sur la décoration de l’un des policiers qui avait tiré sur votre fils le 4 février 1999 ?

EL HADJ SAIKOU AMADOU DIALLO : C’est une très mauvaise nouvelle pour moi et l’ensemble de ma famille. Et c’est une très mauvaise fête pour le Gouvernement américain qui l’a aussi décoré (…). Un assassin qui a tué mon fils Amadou Diallo ne devait pas avoir une promotion aux Etats-Unis. Il devrait être en prison au lieu d’être décoré ou avoir une promotion. C’est avec beaucoup de regrets que j’apprends cette distinction faite à un de ceux qui ont tué mon fils le 04 Février 1999 à New-York. J’espère que les autorités se ressaisiront afin de retirer cette décoration. Ceci est un geste de leur part pour encourager les autres policiers à faire du mal aux autres et plus particulièrement aux minorités qui vivent dans ce pays. Je suis très mécontent d’entendre cela.

Plus d’une décennie après l’assassinat de votre fils, nombreux sont les observateurs qui s’interrogent sur le type d’arrangement que vous aviez eu avec les autorités américaines. Pouvez-vous nous parler de cette page sombre de l’histoire de votre famille ?

Vous savez dans ce genre de situation, l’on ne compte pas sur l’argent puisque ça ne ramène jamais celui qui est mort à la vie. Nous avions plutôt compté sur la justice pour punir les auteurs de ce crime à la hauteur des faits. Nous luttons pour cela surtout. Comme je vous l’ai dit aucune chose ne pourra ramener Amadou en vie. Nous espérons que la justice continuera à faire son devoir pour que les minorités jouissent d’une même équité avec les autres. Normalement au lieu de gratifier un assassin d’un titre honorifique il doit croupir en prison.

Votre famille avait-elle perçu une indemnité ?  

Ces négociations étaient discrètes (…), elles ont eu lieu entre nous et les autorités américaines. Nous souhaitons seulement que l’âme de mon fils repose en paix et que justice soit faite.

Bénéficiez-vous alors de certains avantages depuis son décès et comment vit la famille sans Amadou Diallo ?

Nous bénéficions des avantages puisque nous sommes en vie (…). Nous comptons toujours sur la bonne compréhension du Gouvernement américain pour protéger comme je l’ai dit les minorités noires ou autres.

Que demandez-vous concrètement aux autorités américaines ?

Je leur demande de lutter pour que justice soit faite pour tout le monde avec équité, pour tous ceux qui sont sur le territoire américain, permettre à tout le monde de vivre mieux au lieu d’être tué.

Avez-vous un message à lancer ?

Je demande aux guinéens et plus particulièrement aux américains qu’ils vivent ensemble dans la paix et la quiétude quelque soit la couleur de peau, minorité noire, hispanophone, indiens et majorité blanche. Il faut condamner les actes criminels et que les assassins soient punis à la hauteur de leur faute. Que les auteurs d’actes criminels reconnaissent leur faute.

Je vous remercie !

C’est à moi de vous dire merci !

 

Entretien réalisé par

BAH Boubacar LOUDAH

Pour Africaguinee.com

 Tel. : (+224) 655 31 11 13

 

Créé le 21 septembre 2016 11:06

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: ,

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)