Exclusif : le capitaine Dadis parle de son audition sur les tueries du 28 septembre…
OUAGADOUGOU- L’ancien chef de la Junte militaire guinéenne de 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara, s’est exprimé sur son audition avec les juges Burkinabé, dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée, où 157 civils avaient été tués par des éléments de la garde présidentielle, a appris Africaguinee.com.
Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction, l’ancien président du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement), a confirmé qu’il a bel et bien été auditionné depuis le 28 février dernier par les juges Burkinabés. ‘’ C’était le 28 février si j’ai bonne mémoire’’, confie-t-il.
Pour le capitaine Moussa Dadis Camara, c’est tout à fait normal de se prêter à la Justice en cas de besoin. ‘’ C’est tout à fait normal, personne n’est au dessus de la Justice. Personne n’est au dessus de la loi. Quelque soit l’homme, quelque soit la puissance qu’on a, personne n’est au dessus de la loi. Donc, quand la loi s’impose, il faut assumer. Donc, il n’y a pas de réaction autre que ça. Il faut simplement respecter la loi.’’, déclare l’ancien homme fort de Conakry, dans un ton modéré.
L’information judicaire étant secrète, l’homme qui a dirigé la Guinée de décembre 2008 à décembre 2009, dit avoir assumé un devoir civique, mais il ne s’aurait divulguer le contenu du Procès Verbal (PV) de son audition. ‘’Je suis très mal placé pour dire quelles sont les questions qu’on m’a posé. De toutes les façons j’ai assumé un devoir. La loi, c’est la loi. Quand la justice a besoin de vous, il faut vraiment honorer votre engagement’’, affirme Moussa Dadis Camara.
Et de préciser : ‘’Quand la justice a besoin de vous, c’est tout à fait normal qu’on vous pose des questions. Mais ces questions restent à la discrétion des juges’’, a laissé entendre celui a été victime d’une tentative d’assassinat le 03 décembre 2009 de la part de son aide de camp, Tomba Diakité.
Par cet acte, Moussa Dadis Camara, pense avoir accompli un droit de citoyenneté. ‘’J’ai fait un droit de citoyenneté, il faut respecter la loi. Quand la loi a besoin d’un homme, quelque soit ce qu’il est, il est tenu obligé de répondre’’, insiste le capitaine qui est convalescence prolongée au Burkina Faso.
A la question de savoir s’il est serein après cette audition, l’ancien chef de la Junte guinéenne, soutient que cela est tout à fait naturel. ‘’C’est tout à fait naturel. La suite, ce sont les juges qui savent, c’est la justice qui sait quelles seront leur conclusions, mais personnellement, je ne fais pas de commentaire là-dessus’’, a précisé le capitaine Moussa Dadis Camara.
Le 28 septembre 2009, sur appel de l’opposition, des milliers de manifestants sont rassemblés au stade de Conakry, pour protester contre les velléités de Dadis Camara, de se présenter aux élections présidentielles de 2010. Dans un stade archicomble, des bérets rouges de la garde présidentielle avaient encerclé l’enceinte du stade avant de faire irruption et ouvrir le feu sur la foule. Au moins 157 personnes avaientété tuées, une centaine de femmes violées et des centaines de personnes blessées, selon une enquête de l’ONU.
Cinq ans presqu’après le massacre, les victimes attendent toujours Justice. Depuis l’ouverture des enquêtes, huit personnes ont été inculpées par la justice guinéenne. Il s’agit par exemple du colonel Moussa Thiegboro Camara qui dirige l’agence de lutte antidrogue et du grand banditisme, et le colonel Claude Pivi, ministre chargé de la sécurité présidentielle.
La cour Pénale Internationale (CPI) garde un œil sur Conakry et entend se saisir de cette affaire au cas où la Guinée se montrait incapable de juger les auteurs de ce massacre qualifié par l’ONU de crime contre l’humanité.
Mais les autorités guinéennes donnent l’assurance de pouvoir juger les responsables de ces crimes. ‘’Il faut que justice soit faite dans cette affaire“, a déclaré récemment le ministre guinéen de la justice, Cheick Sacko.
Affaire à suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224)655 31 11 12
Créé le 23 juillet 2014 22:03Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Politique