Examens nationaux en Guinée: Quand des responsables se livrent à la corruption…

SIGUIRI-Alors que les examens nationaux pointent à l’horizon, certains responsables de l’éducation au niveau local sont accusés de corruption. C’est le cas à Siguirini, une sous-préfecture située à une centaine de kilomètres de Siguiri, dans la partie septentrionale du pays. Dans cette contrée loin de la capitale guinéenne, des responsables de l'éducation sont accusés de réclamer de l'argent aux élèves.
Cette pratique anormale est dénoncée par les citoyens de cette sous-préfecture. « Nous rencontrons trop de problème au niveau de l'enseignement à l’approche des examens nationaux. Les proviseurs des lycées et les principales des collèges fatiguent beaucoup les parents d'élèves. Ils demandent de payer de l'argent pour l'organisation de ces examens. Pourtant tout est pris en charge au niveau du gouvernement », dénonce un citoyen qui s’est confié à un journaliste de notre rédaction.
Selon lui, « quand les délégués quittent Kankan, une fois arrivée à Siguiri c'est nous qui devons aller les chercher pour Siguirini. Pourtant tous les frais de transport, de séjour y compris la dépense des délégués sont pris en charge par le gouvernement. Nous ne refusons pas de les nourrir une fois dans la contrée, mais c’est quelque chose nous préoccupe beaucoup. En plus ils nous réclament de l'argent pour verser au niveau de la DPE (direction préfectorale de l’éducation). Ils disent que ce sont des primes pour les examens. Une fois que cette somme est versée à la DPE, c'est serait à elle d'aider les enfants qui vont faire les examens. Quand le moment arrive, ils font une réunion avec le bureau de l'APAE (association des parents d’élève). Si dans cette réunion ils disent que chaque élève doit payer 15000fg, les responsables d'établissements à leur tour ajoutent 10.000 à 15000fg pour réclamer soit 25.000fg ou 30.000fg », révèle ce citoyen qui a requis l'anonymat.
Il a ajouté qu’ils ont mené beaucoup de combat pour mettre fin à cette pratique, mais en vain.
Interrogé depuis Siguirini, l'un des responsables de l'éducation a réfuté ces accusations. '' Tout le monde sait que dans les règlements intérieurs de l'école guinéenne, cela n'est pas recommandé. Payer de l'argent pour venir au secours ou rendre la situation facile aux enfants, non moi même je suis passé par le banc je ne l'ai jamais fait », s’est défendu monsieur Sina KEITA proviseur du lycée de Siguirini.
Il a cependant admis qu’en ce qui concerne les délégués ou les surveillants qui viennent, c'est la communauté qui prend leur restauration en charge. Pour le déplacement du délégué nul n’est obligé de payer de l’argent pour ça. « L'année passée c'est moi même qui suis allé chercher le délégué en ville'', a-t-il dit.
A la question de savoir combien les élèves payent à APAE, le proviseur répond: "Le secondaire paye normalement 10.000fg. Mais comme l'Etat n'arrive pas à nous satisfaire à 100% au point de vu professeur, et les enfants doivent suivre tous les cours, l'année écoulée nous avions 4 contractuels communautaires qui étaient payés chacun à 950.000fg. Vu que les 10.000fg ne suffisaient pas pour le salaire de ces contractuels, nous avions fait les calcules enfin chaque élève devait payer 50.000fg et c'est ce qui fut fait", a-t-il expliqué.
Une version démentie par les responsables de l’APAE, qui dénoncent cette forme de corruption dont ils sont victimes de la part de certains encadreurs des écoles. « Quand les élèves disent que les responsables d'écoles c'est à dire les directeurs, les principales, les proviseurs les fatiguent pour des problèmes d'argent, en vérité je ne peux pas dire que c'est faux. Puisque moi-même je viens de rédiger une plainte contre un professeur. Ils ont demandé une somme aux enfants, j'ai dit que les élèves n'allaient pas payer cette somme. Un des professeurs m'a insulté lors d’une réunion. Nous ne nous comprenons pas souvent à cause de ces sommes inventées qu'ils réclament aux enfants. Lors de la réunion, ils nous ont fait comprendre que si nous nous imposons à ce que les enfants ne payent pas d'argent, s'il y a échec il ne faudrait pas qu'on les accuse puisque c'est grâce à eux que les enfants sont souvent admis. Nous avons dit que ce n'est pas possible que les enfants paye cette somme puisque la SMD, leur vient souvent en aide. Il y a 12 villages et dans ces villages, chaque enseignant a une prime de 350.000fg avec la SMD par mois. Les responsables d'écoles c'est 400.000fg que la SMD leurs donnent comme prime par mois », explique monsieur Lamine KEITA, vice-président de la coordination du bureau de l'APAE de Siguirini.
Il a indiqué que : « A l'approche des examens nous ne réclamons que 10.000fg aux enfants pour la préparation du manger pour les enfants qui quittent les petits villages pour venir passer l'examen soit à Siguirini ou à Léro puisque ce sont ces deux grands centres que nous avons, y compris les frais de carburant des délégations qui viennent. Cela se fait en accord avec les parents d'élèves », déclare Lamine KEITA, vice-président de la coordination du bureau de l'APAE de Siguirini.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’africaguinée.com
A Nzérékoré
Tél. (00224) 628 80 17 43
Créé le 7 juin 2017 09:21Nous vous proposons aussi
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