CONAKRY- Le ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances, a tenté de justifier mercredi, l’opportunité de convoquer la session budgétaire 2014, avant le 31 janvier 2013. Kerfalla Yansané explique qu’il ‘’ne s’agit nullement pour le gouvernement de s’exempter du contrôle de la nouvelle assemblée qui vient d’être élue’’, a constaté sur place Africaguinee.com.
Nous vous proposons un extrait de l’exposé de ministre guinéen en charge de l’Economie et des Finances.
« Je me dois de donner simplement quelques explications concernant certains points forts de ce projet de budget. D’abord, le problème de calendrier. Comme vous le savez, la loi organique relative aux lois de finances, prévoit un calendrier très strict de processus budgétaire. Dans ce calendrier, il y a d’abord le dépôt du projet de loi de finances, plus tard le 15 octobre. Ensuite le vote de projet de loi, plus tard, le 31 décembre de l’année en cours. Cette loi organique prévoit que les engagements au niveau des dépenses doivent être arrêtés au plus tard le 30 novembre de l’année en cours.
S’il y a des instances, elles doivent être liquidées plus tard le 31 janvier de l’année suivante. C’est dire que nous sommes confrontés à ce problème de calendrier qui a contraint le gouvernement, une fois de plus à faire appel à votre auguste assemblée pour l’examen de ce projet de budget.
Il ne s’agit nullement pour le gouvernement de s’exempter du contrôle de la nouvelle assemblée qui vient d’être élue. Je crois savoir que les consultations ont eu lieu, et ces consultations tendaient à donner toutes les assurances que dans le courant de l’année il sera loisible au nouveau parlement s’il le souhaite, de pouvoir faire réexaminer le budget et le cas échéant, faire voter une loi de finance rectificative comme la constitution le prévoit.
Donc, je pense que ce qui se passe aujourd’hui, est tout à fait dans les normes de notre droit positif. Je souhaite que chacun le comprenne ainsi pour que les polémiques cessent et que nous puissions nous attaquer aux problèmes les plus sérieux.
La seconde, concerne les chocs que nous avons subis au cours de l’année 2013. Il y a un lien intime entre l’environnement économique et les performances des pays. Comme vous le savez, les difficultés du secteur minier caractérisées notamment par les conséquences de l’arrêt des activités du groupe Vale dans la zone forestière, la suspension de la plus part des contrats des projets Simandou et l’interruption de la production d’alumine de l’usine Fria. Toutes ces difficultés ont eu un impact sérieux sur notre économie.
Lorsque le projet Simandou fonctionnait, il avait un impact sur l’ensemble de nos activités sur les PME, sur la restauration… et subitement les contrats liés à ce projet ont été suspendus, et cela a entrainé une cascade de résiliation ou de suspension des contrats au niveau des PME.
Le deuxième élément, ce sont les troubles qui ont émaillé la préparation des élections avec les dégâts matériels que nous connaissons et les pertes en vies humaines. Il s’agit là d’événements dont nous devons tirer les leçons, car ces différents chocs combinés, ont entrainé une baisse significative de croissance parce que nous avons connu une baisse des recettes et une baisse des dépenses.
Malgré ces difficultés, le gouvernement a poursuivi les reformes pour être conforme aux engagements que nous avons pris vis-à-vis de nos partenaires. C’est ainsi que les performances économiques ont été à la hauteur des engagements que nous avons pris. On vient de vous indiquer que l’inflation a baissé plus que prévue, la masse monétaire a été stabilisée, le taux de change également et que les réserves de change de la banque centrale ont été augmentées.
Tout cela pour dire que malgré la période plus ou moins trouble, qui a précédé les élections, le gouvernement a maintenu tête froide pour pouvoir faire en sorte que les engagements que nous avons pris soient respectés»
A suivre !
Aliou BM Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 20 décembre 2013 10:55