Etat des prisons de Conakry : Un constat qui met le ministre Diaby dans tous ses états…
CONAKRY- ‘’ les détenus sont dans des conditions d’une indignité indescriptible’’ ! voilà comment résume le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques, la situation des personnes détenues dans les prisons de Conakry, a constaté sur place Africaguinee.com.
Le ministre Khalifa Gassama Diaby a effectué une visite surprise ce mercredi 21 Mai2014, dans les prisons de la sureté centrale de Conakry et à la gendarmerie de détention provisoire de Hamdallaye. Il s’agissait pour le ministre des droits de l’homme de voir la situation juridique des détenus.
La prison centrale qui avait été construite en 1930, au temps colonial pour 300 personnes contient plus de 1200 personnes de nos jours. Une cellule de moins de 2 mètres carrés contient 13 personnes. Très ému par ces constats, Khalifa Gassama Diaby, déclare: « Ce que j’ai constaté dans cette prison me dépasse. C’est un ensemble d’illégalité et d’immoralité », déplore Gassama Diaby.
Selon lui, ‘’les détenus sont dans des conditions d’une indignité indescriptible. Les situations sont d’une injustice totalement incroyable’’, a dépeint le ministre des droits de l’homme. Parmi les personnes détenues, détaille-t-il, il y a une vingtaine de malades mentaux qui, selon lui, n’ont pas leur place dans une prison. Et, décrit le ministre Diaby, 70% de mineurs dont d’autres qui sont devenus évidement majeurs croupissent encore dans ces prisons.
Poursuivant, le ministre des droits de l’homme, qui a visité les cellules des prisonniers et a procédé à une vérification de leurs dossiers, a précisé qu’il y a ‘’des gens qui sont détenus à la sureté centrale depuis 10 ans sans avoir vu de juge, ni être jugé. Ou encore des personnes malades sans traitement, des femmes emprisonnées avec leurs enfants, des personnes qui ont été libérées mais encore détenus, et une personne qui avait déjà bénéficié d’une grâce présidentielle mais qui est encore détenue’’, développe-t-il.
Au niveau de la gendarmerie de Hamdallaye, les prisonniers font tout sur place, (y compris satisfaire leur besoin hygiénique). Là, trois personnes sont détenues alors que leurs dates de détention sont déjà dépassées.
« C’est tout un ensemble qui n’honore pas la Guinée et qui nous place en total contradiction non seulement avec nos propres lois internes, mais aussi avec nos engagements internationaux », soutient-il.
Face à cette situation, le ministre des droits de l’homme, Khalifa Gassama Diaby, dit qu’il compte prendre des dispositions systématiques pour bannir ces pratiques monstrueuses des services de sécurité, vis-à-vis des détenus.
« Le ministère va établir un rapport rigoureux et réel sur la situation des personnes se trouvant dans ces prisons et prendre des dispositions qui s’imposent. Notamment, veiller à ne pas dépasser les délais légaux de détention provisoire, à ce que les contentieux civils n’aboutissent pas aux détentions dans les prisons (problèmes d’argent, …). Le ministère établira la liste des malades mentaux détenus, des mineurs emprisonnés à cause d’un téléphone portable…, des détenus illégaux. Car, ceci n’est pas acceptable par la convention internationale des droits humains », a promis M.Diaby
Il a invité l’Etat et la société civile à porter leurs regards sur ces mauvaises habitudes afin de prendre des dispositions qui mènent aux respects des dignités humaines.
« La société civile dans son ensemble, mais l’Etat doit regarder cette réalité qui nous ait nauséabonde, il faut qu’on ait ce courage de regarder la réalité en face. Ce qui se passe n’est pas à la hauteur de la dignité humaine. Les droits de l’homme, c’est pour tout le monde. On peut sanctionner fermement tout en respectant la dignité des personnes», a-t-il conclu.
Fatoumata Keïta
Pour Africaguinee.com
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Créé le 22 mai 2014 12:45
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