Entretien avec Jean-Baptiste LEMOYNE, le Secrétaire d’Etat français auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères
ABIDJAN- Les relations entre l’Europe et l’Afrique vont désormais connaître un changement. Le Secrétaire d’Etat français auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères vient de réitérer la vision du Président français Emmanuel Macron. M. Jean-Baptiste LEMOYNE s’est confié à notre rédaction en marge des travaux du 5ème sommet Union Européenne-Afrique. Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Monsieur le Secrétaire d’Etat, qu’est-ce qui selon vous rend ce 5ème sommet UA-UE si spécial par rapport aux autres ?
Jean-Baptiste LEMOYNE : Je crois qu’on est en train de passer une nouvelle ère, d’écrire une nouvelle page de l’histoire commune des deux continents. On se rend bien compte qu’on est en partie lié à une cause commune face à des défis qui nous touchent. Ce sont des défis de la lutte contre le terrorisme, défis de la lutte contre le changement climatique, et on ne peut résoudre ces problèmes de façon efficace qu’en étant ensemble. Je crois qu’il y a une prise de conscience plus aigüe que par le passé. C’est ce que j’ai ressenti à la conférence ministérielle aujourd’hui. Nous avons d’ailleurs réussi à préparer le travail des chefs d’Etat et des Gouvernements. Je pense qu’il y aura une déclaration forte dans laquelle on réaffirmera un certain nombre de valeurs.
On a tous été choqué par les images des migrants qui ont été traités en esclave. Donc, il est important qu’on puisse se mobiliser pour offrir un avenir meilleur à chacun. Ça veut dire mobiliser des fonds pour l’éducation, la formation, travailler sur la recherche ensemble. L’Afrique bouillonne de façon positive, il y a énormément d’initiatives. Je pense qu’ensemble nous serons plus forts. Il y a beaucoup d’enjeux qui vont être discutés lors de ce sommet. Il y a une atmosphère particulière en ce moment parce qu’on est tous engagés pour un meilleur développement sur le continent européen que sur le continent africain.
Qu’est-ce qui a pesé fondamentalement pour favoriser cette prise de conscience ?
Je crois qu’on a été tous frappés par un certain nombre de catastrophes soit climatique, soit conflictuel. Il y a cette envie d’apporter des réponses durables. Je l’ai ressenti. Il y a deux jours j’accueillais à Paris la conférence ministérielle de l’organisation internationale de la francophonie, nous étions 84 Etats. Je voyais que la prise de conscience est là, il y a la volonté de retrousser les manches et d’apporter des réponses concrètes. Parce que la jeunesse africaine, elle n’attend pas des paroles, mais des actes. Donc, on a mis en place un processus pour faire un bilan, évaluer pour s’assurer que tout cela se déroule pour le mieux.
Qu’est-ce qui garantit que les engagements pris lors de ce sommet vontt être respectés cette fois-ci ?
On a mis une clause de rendez-vous chaque année. Frederica Moghérini la haute représentante pour l’Union Européenne évoquait l’idée que chaque année les ministres des deux continents pourraient se retrouver pour faire le suivi du sommet. Parce que lui en tant que tel a lieu de façon périodique, mais entre deux sommets, il est important qu’on puisse se retrouver, faire le point, s’assurer que tout est en place et que derrière ce soit un plus pour la jeunesse.
L’Afrique prône une coopération gagnant-gagnant, égal à égal. Êtes-vous favorable à cette nouvelle approche ?
Egal à égal c’est le terme. Vous savez que le Président de la République Emmanuel Macron a prononcé un discours important ce mardi matin à Ouagadougou, il l’a dit, nous sommes une génération qui n’avons pas connu la colonisation. Donc notre regard sur les relations entre nos deux continents est neuf, basé sur l’égalité. Je crois qu’à partir de là, ça permet de faire beaucoup de choses.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Envoyé spécial d’Africaguinee.com à Abidjan
Tél. : (00225) 88 94 05 28
Créé le 29 novembre 2017 10:28Nous vous proposons aussi
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