Enseignement supérieur et technique : l’ANAQ présente son rapport d’évaluation 2020
CONAKRY- L'Autorité Nationale d'Assurance Qualité (ANAQ) Guinée, a procédé ce samedi, 6 février 2021, à la présentation des résultats provisoires d'évaluation de 71 programmes de formation, session 2020. Outre les dirigeants de l'ANAQ-Guinée, cette importante cérémonie a connu la participation des Secrétaires Généraux des ministères de l’enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l'emploi, ainsi que des représentants de certaines universités publiques et privés, des instituts d’enseignements supérieurs et techniques. L’objectif de cette évaluation est l’amélioration des contenus de programmes enseignés dans les établissements d’enseignement supérieurs et techniques de Guinée.
Le Secrétariat Exécutif de l'Autorité Nationale d'Assurance Qualité dans l'enseignement, la Formation et la recherche scientifique (ANAQ) a rendu public aujourd'hui les résultats de sa première campagne nationale d'évaluation. Il s'agit d'une étape majeure dans la promotion et la qualification de la recherche et de la formation dans les différentes institutions d'enseignement supérieur et technique du pays. 71 programmes de 21 institutions d'enseignements supérieurs et techniques du public et du privé sont concernés, a précisé le professeur Kabinet Oularé, Secrétaire Exécutif de l'Autorité Nationale d'Assurance Qualité dans l'enseignement.
« L’appel à manifestation d'intérêt lancé en octobre 2019 pour l'accréditation des programmes a permis de recueillir 80 candidatures dont 79 dossiers recevables, selon le manuel de procédure de l'ANAQ. Pour la suite, 65 rapports d'autoévaluation ont été validés » a-t-il déclaré.
L'ensemble du processus a été mené dans un contexte de crise sanitaire mondiale qui a lourdement impacté le chronogramme préétabli. Les programmes accrédités sous réserve, en 2019 lors de l'évaluation pilote ont été ajoutés au lot de 2020. Au total, ce sont 71 programmes qui sont soumis à l'approbation de l'organe scientifique et technique de l'ANAQ : le Conseil Scientifique.
« Les programmes ont été évalués sous la base de l’atteinte des 22 standards de qualité qui sont référenciés dans notre référentiel d’évaluation. Cette évaluation se base sur les faits. Les éléments de preuves devaient être fournis pour prouver que ce standard de qualité est atteint ou pas. Sur la base du rapport autoévaluation et le rapport d’évaluation externe, réalisé par des experts étrangers et sur la base de mémoire de proposition du secrétariat exécutif, le conseil scientifique a décidé d’accréditer les programmes avec un barème de 14 sur 22 de notre référentiel », expliqué Pr Oularé.
Dans les programmes évalués en 2019, 28 ont été accrédités, ce qui constitue 40% des programmes soumis, alors qu'en ce qui concerne les programmes pilotes, 4 programmes sur les 6, environs 60%, pour le moment ont été validés, a indiqué le secrétaire général de l’ANAQ. Tous les établissements qui ont participé à cette évaluation sont à encourager, a-t-il dit.
« Nous avons 800 programmes de formation à évaluer. Donc, aujourd’hui, on n'a évalué que 80, ça fait le 10ème. Autrement dit, on est encore loin de l’objectif. Toutes les institutions qui ont participé sont à encouragées. Quel que soit le score obtenu, programme accrédité ou pas, il y a une grande expérience qui est acquise. Nous estimons qu’à la prochaine fois, même ceux qui n’ont pas été accrédités tireront les meilleures leçons pour pouvoir obtenir l’accréditation. Pour nous, tout le monde a gagné » a déclaré Pr. Kabinet Oularé.
Il a par ailleurs déploré le manque de certains évaluateurs dans des domaines spécifiques comme le Droit, les sciences économiques et les mines. Ces manquements sont dus au fait que les évaluateurs dans ces domaines, dans la plupart des cas, il y a des conflits d’intérêts entre les personnes ressources et les établissements à évaluer. A cela s’ajoute la faible maitrise du processus d’évaluation par certains acteurs et le faible engouement chez les institutions d’enseignement publiques.
Prenant la parole, le Secrétaire Général du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a remercié les cadres et responsables de l’ANAQ, le comité scientifique, les institutions ayant pris part à cette évaluation et surtout du projet (BOCEJ) Booster les compétences pour l’employabilité des jeunes qui a soutenu l’ANAQ dans la réalisation de ce travail. Pour lui, il n’y a pas d’autres alternatives que de se soumettre à cette évaluation. Il a mentionné par ailleurs que le secrétaire général exécutif de l’ANAQ a déploré un fait : la faible participation des institutions publiques.
« Nous avons pris bonne note et nous promettons qu’à la prochaine session, elles vont participer car nous allons prendre le problème en mains, mettre des conditions qui vont faire que celles qui ne participeront pas à l'évaluation se verront sanctionnés de la meilleure façon. On ne peut pas admettre que dans un pays, une partie se soumette à l’évaluation et que l’autre ne se soumette pas. Heureusement que les résultats sont publiés pour dire voici les programmes qui sont accrédités. C’est pour 5 ans, non pas pour l’éternité. Même avant les 5 ans, l’accréditation peut être remise en cause s’il y a des défaillances avérées. Elle peut même être retirée. Les standards sont nationaux, nous nous sommes comparés à nous-mêmes avant d’aller dans la sous-région. Donc, que chacun cultive dans son environnement la qualité pour un meilleur avenir de la jeunesse guinéenne. Merci à toutes les institutions qui ont participé. Essayez d’améliorer vos scores pour atteindre les 22/22 », a invité Professeur Binko Mamady Touré. Il espère que dans les cinq jours francs, les scores vont s’améliorer car, prévient-il, passer le délai des 21 jours, l’ANAQ va procéder à la publication des résultats définitifs.
Le Professeur Mohamed Sylla, vice-recteur, chargé des études à l’Université général Lansana Conté de Sonfonia n’est pas satisfait du résultat obtenu par son établissement. Il compte fournir tous les éléments de preuve pour améliorer leur score.
« On a un programme accrédité sur quatre. On n’est pas satisfait et on n’est pas content. Car, quand on va à un examen c’est pour réussir. Mais un sur quatre, ça veut dire qu’on n’a pas réussi. Ce qu’il faut maintenant, c’est de reprendre le travail. Ce résultat concerne la session 2019/2020. Cette année encore on a encore envoyé quatre programmes pour 2020-2021 qui ont été déclarés recevables. Nous sommes en train de procéder à une autoévaluation jusqu’au 31 mars. Mais si déjà parmi les quatre programmes qu’on a envoyés, il n’y a qu’un seul qui est accrédité, il y a lieu de revoir les éléments de preuve. On va reprendre le travail et joindre tous les éléments de preuve » a promis Professeur Mohamed Sylla.
Selon le Secrétariat Exécutif de l'Autorité Nationale d'Assurance Qualité dans l'enseignement, la délibération du Conseil Scientifique est présentée à toutes les parties prenantes. Selon les procédures d'évaluation, les appels et recours sont enregistrés à l'ANAQ dans les 5 jours qui suivent la notification. La proclamation des résultats définitifs et la remise des attestations d'accréditation ont lieu 21 jours après.
L'ANAQ a réalisé en 2019 sa première campagne d'évaluation sur 11 programmes pilotes. En 2020, 80 programmes ont été évalués. Pour 2021, le processus en cours porte sur l'habilitation de 11 établissements et l'accréditation de 90 programmes.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 664-72-76-28
Ci-dessous quelques images marquant de la cérémonie
Créé le 6 février 2021 17:49Nous vous proposons aussi
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