En larmes, Asmaou Diallo révèle : « comment l’héritage de son père a été détourné par son oncle… »

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LABE- Asmaou Diallo, âgée de 35 ans est la fille ainée d’une fratrie de 17 enfants dont le père est décédé depuis 2013.  La famille accuse l'un des frères de leur défunt père, Elhadj Souleymane Diallo, d’avoir détourné une bonne partie de son héritage. Parmi les biens réclamés par les héritiers, il y a des véhicules, de l’argent estimé à 80 millions, des parcelles et d’autres biens matériels. L’affaire traine devant les juridictions depuis près de deux ans maintenant. 


Asmaou Diallo qui porte la voix de la famille a décidé de briser le silence afin d’inviter les religieux et les personnes de bonne moralité de s’impliquer pour qu’ils soient rétablis dans leur droit. Cette affaire d’abus de confiance selon Asmaou Diallo tourne autour  de six (6) Têtes de bœufs, 16 parcelles, 32 cartons de savons, 25 tubes de gaz, un camion Iveco, 35 millions de francs guinéens, 2 000 dollar US et des véhicules. 

 « Le problème d’héritage oppose la famille de mon feu père Elhadj Mamadou Ciré Guengoun Diallo décédé en juillet 2013  que je représente au grand-frère de mon père Elhadj Souleymane Diallo. Quand mon père a été affaibli par la maladie, il avait recherché tous les documents de ses biens pour mettre dans une mallette qu’il m’a confiés. Il m’a dit de rechercher tout ce qui lui a été confié et de rendre aux propriétaires. Ce qui fut fait, le reste nous avons gardé pour la famille. Au décès de mon père, son grand-frère Elhadj Souleymane est venu de Conakry pour assister aux funérailles et aux sacrifices. Je précise qu’à la veille du décès de mon père, j’ai donné naissance à un enfant c’était un samedi le vieux est décédé dimanche. Après le baptême, toute la famille s’est réunie chez ma mère en présence de notre oncle Elhadj Souleymane, nous lui avons présenté tous les documents des biens laissés par notre défunt père. Nous lui avons dit : oncle voici tout comme il n’y a que de petits enfants et je suis l’ainée gardez tout ça pour nous jusqu’à la fin du veuvage de nos mères, ensuite nous allons partager  les documents entre les enfants sur la base des principes de l’islam. D’ailleurs mon père avait partagé, nous les femmes avons eu des parcelles, les garçons il a dit que chacun ne pourra pas avoir une concession, mais que chacun va rester dans la concession occupée par sa mère. Nous avons d’autres oncles qui sont témoins. Oncle Souleymane a pris la mallette contenant les documents pour partir. 

À la fin de veuvage, il était revenu assister à tout mais depuis qu’il a quitté ce jour, il n’a plus appelé, il n’est pas revenu. Un jour il revient dire que mon frère avait partagé à sa manière mais il est décédé. Maintenant, le partage revient aux vivants. Mon oncle Souleymane a fait ce qu’il veut en mélangeant toute la famille. Il a dit à certains frères et sœurs qu’ils n’ont pas droit à l’héritage parce que leurs mères ont divorcé avec mon père, il a décidé que nous les femmes n’aurions aucun droit à l’héritage laissé par mon père 

Moi, par exemple je vivais dans l’une des concessions de mon père avec mon mari. Mon oncle m’a envoyé à la sûreté afin que je quitte la maison alors que j’avais un bébé d’un mois. Il me dit qu’il va montrer qu’il a étudié avec le directeur de la sureté d’alors Monsieur Keita. Alors que la concession appartient bien à mon père qui m’avait dit de rester là-bas parce que mon mari n’a pas de moyens. Avec la pression j’ai quitté la concession avec ma famille. Il m’a mis la concession en location. Finalement, j’ai pris un bâtiment en location ailleurs avec mon mari. Après ça, comme mon oncle avait les papiers, il a commencé à prendre certains biens pour les revendre. Il a pris d’abord un camion Iveco qu’il a vendu. Quand j’ai eu l’information, je suis allée le voir, il a reconnu les faits. Ensuite, un autre véhicule a été vendu. J’ai demandé à ce qu’il me rendre l’argent afin qu’on l’utilise dans l’entretien de la famille. Il a marqué son refus m’invitant à me plaindre là où je veux. J’ai versé des larmes. Il m’a laissé comme ça pour partir à Conakry.  

Par la suite, il commence à couper les parcelles et les vendre. La famille s’est rendue compte qu’il reste à Conakry et négocie avec les clients ici. Un jour, un bon matin je le surprends en train de vendre une parcelle située dans le quartier Companya. J’ai suivi le Sieur qu’il a mandaté de gérer la vente ici. Je le trouve avec le chef de quartier qui était en phase de signer les papiers, j’ai dit au chef de quartier que s’il signe le papier, il aura signé son emprisonnement. 

Avec moult discussions, mon oncle est venu de Conakry. Nous sommes allés à la gendarmerie mobile où il a nié en bloc en disant ne rien détenir pour la famille de son grand frère. La gendarmerie lui a demandé de quel mandat écrit, il est investi pour toucher aux biens de la famille sans même que nous ne soyons informés. Il va chercher ce papier qu’il n’a pas. Ce qui l’a coincé, il est venu avec la mallette dans laquelle se trouvaient tous les documents des biens laissés par mon père, que nous lui avons confié. Du coup les gendarmes découvrent beaucoup de documents qui portent le nom de mon père. On lui a demandé pourquoi il nie alors qu’il a tout. Il a été immédiatement arrêté. Entre temps des gens devaient de l’argent à mon père. L’oncle nous avait dit qu’il a ouvert un compte bancaire où les créanciers doivent payer. Il a dit à tous les chauffeurs de mon père de verser au compte, les créanciers également. Je précise que mon oncle est un ancien fonctionnaire du crédit rural.  Tous les créanciers ont payé avec des preuves. Ce qu’il a fait, c’est de fermer le compte et reverser l’argent sur son compte personnel.  

Ces documents d’ouverture et de fermeture aussi ont été vus à la gendarmerie. Quand on lui a posé la question de savoir où est l’argent, il dit que ce n’est pas payé. Quant  tous les créanciers ont été convoqués avec les preuves, la gendarmerie s’est rendue compte que tout a été payé. C’est un montant estimé à 80 millions GNF en espèce. Le lendemain il a pris l’engagement de payer par tranche en raison d’un million par mois. Mais  jusque maintenant, il n’a donné aucun rond. Nous n’avons même pas fini avec ce problème, on découvre qu’il est allé reprendre des têtes de vache au nombre de 10 que mon père avait confié au village. Les vaches ont été vendues à Pilimini et l’argent l’a trouvé à Conakry. Un jour au village j’ai compris qu’il n’y a plus rien (…)

J’ai demandé à ce qu’on récupère au moins les papiers des maisons et des parcelles restant pour ne pas qu’il vende ça aussi. Il dit que les concessions n’ont pas de papiers. J’ai compris son intention, je suis allée voir un ancien ami de mon père à l’habitat je lui ai expliqué ce qui prévaut, il m’a aidé à retrouver et identifié tout parce que mon oncle Elhadj Souleymane a bloqué tout. Quand nous avons retrouvé les terrains, mon oncle a ramené quelques papiers. Les parcelles sont au nombre de 13 dont 3 à Conakry. Nous avons mené tout le combat afin qu’on récupère pour payer la scolarité de nos frères et sœurs en vain. Nous sommes allés ensuite à la brigade de recherche qui a fait un dossier pour la justice. À la justice mon oncle a été interrogé en enquêtes préliminaires. Un beau jour, il disparait pour aller au Canada où il a passé un an avant de rentrer.

Je suis repartie à la justice pour les informer qu’il est de retour. J’ai trouvé que ceux qui étaient chargés du dossier ont été mutés ailleurs, j’ai parlé néanmoins avec les nouveaux, je demandé à ce qu’on aide la famille, il ne faut pas que quelqu’un profite des biens d’autrui  au détriment des ayants droits. Par la suite, j’apprends que notre oncle a cherché un avocat contre la famille et que la justice a renouvelé le dossier. Bientôt nous passerons au procès. L’ordonnance du juge m’a été donnée déjà. Le procès était programmé le lundi passé mais l’avocat était pris à Conakry, ils m’ont dit maintenant que c’est le 7 octobre. Je demande à la justice, aux personnes de bonnes moralités, les leaders religieux ainsi que vous la presse de nous aider pour qu’on soit rétablis dans nos droits. Mon père a laissé 17 enfants dont 9 filles l’une est décédée. Nous avons même un handicapé. Parmi les 9 filles, je suis la seule mariée. Depuis le décès de mon père son grand-frère profite sur tout, nous laissant dans la misère. Nous avons perdu des véhicules,  l’argent payé par les créanciers de mon feu papa nous ne  l’avons pas reçu et il a la mainmise sur les autres biens », a expliqué madame Asmaou Diallo. 

Contacté à maintes reprises, le mis en cause dans cette affaire d’héritage, Elhadj Souleymane Diallo présent actuellement à Labé a refusé toute entrevue avec nous. L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Labé, que nous avons consulté,  il est reproché  à Elhadj Souleymane Diallo des faits d’abus de confiance au préjudice des héritiers de feu Elhadj Ciré Guengoun Diallo représentés par Mme Asmaou Diallo. 

A Suivre…

 

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 664 93 45 45

Créé le 2 octobre 2019 12:11

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