Electrocution d’agents d’EDG à Labé : le message désespérant d’Oumar Barry, rescapé, à la veille de son amputation
LABE- C’est un message émouvant qu’a laissé Oumar Barry, un des agents de la Guinéenne d’électricité rescapé d’électrocution survenue le 14 juin 2023, à la sous-station de Pounthioun dans la commune urbaine de Labé.
Ce jour, cet électricien et certains de ses collègues ont été victimes d’électrocution en pleine opération de maintenance des machines. Cet incident tragique avait coûté la vie à un des leurs. Parmi les victimes encore dans un état critique, le jeune Oumar Barry, gravement blessé, admis à Conakry. Après avoir dépensé une forte somme sans obtenir le résultat escompté lié à sa rémission, il vient d’être informé que l’unique solution à son mal, c’est l’amputation d’un de ses bras.
A la veille de cette opération, ce jeune travailleur de la société d’électricité de Guinée a eu un peu de force et de courage pour passer un message à partir de son lit d’hospitalisation à travers Africaguinee.com. La voix très affaiblie, Oumar Barry se rappelle un peu des derniers instants qui ont suivi son électrocution en compagnie d’autres collègues dont feu Thierno Oumar qui a perdu la vie à la sous-station de Labé. L’électrocution survenue est imputée au non-respect de consignation pour couper le courant avant que les agents ne montent sur les installations. Oumar se souvient de tout. Il explique :
« Je retiens que j’étais sur les installations pour poser un fusible avec les collègues. Nous avons demandé au moins 3 fois si le courant est coupé, ils ont confirmé que tout est coupé. C’est après qu’on m’a donné le fusible pour le poser. Quand j’ai touché je ne sais comment je me suis retrouvé par terre, le courant m’a jeté. C’est jusque-là que je me souviens ce que je faisais à la sous station de Labé. J’ai presque perdu l’usage de mes membres. On vient de me signifier que je suis à Conakry, pour le moment je n’ai vu aucun agent de Labé ici. On m’a admis dans une clinique où nous avons dépensé plus de 12 millions, c’est après qu’ils ont dit qu’ils ne peuvent pas traiter mes bras. Présentement je suis à Donka.
Ici, on me dit que la solution ultime c’est l’amputation du bras. Les frais de l’amputation sont estimés à 19 millions de francs guinéens. Dans la journée de demain, ils vont me couper le bras. Je vous demande de prier pour moi afin que je retrouve ma santé. Je vous demande de transmettre mon message à mon maitre coranique et à l’imam de Labé, Thierno Badrou Bah de prier pour moi afin que je retrouve ma santé. J’ai presque tous les membres paralysés comme ça. Les bras et les pieds me font mal partout. J’ai envie de rentrer à Labé mais je n’ai pas le choix. S’il y a des bonnes volontés qui peuvent m’apporter assistance, je le sollicite aidez-moi », déclare Oumar Barry, la voix très affaiblie.
Mamadou Noumou Barry, jeune-frère de la victime est à son chevet depuis son évacuation à Conakry. Selon lui, toutes les dépenses sont prises en charge par la famille. EDG ne s’est pas encore manifesté, dit-il. Selon la famille, EDG leur a dit de mobiliser toutes les factures et les remonter à leur niveau :
« J’étais à Kankan quand j’ai appris son électrocution. A l’hôpital régional de Labé, ils ont dit qu’ils ne peuvent pas le traiter sur place qu’il faut l’envoyer à Conakry. La famille me dit il faut trouver les moyens de l’évacuer, j’ai demandé si EDG n’a pas pris les charges en main. Pour l’ambulance seulement, il fallait 3 millions pour le conduire à Conakry. Ce qu’on me dit, l’agence de Labé a trouvé 1 500. 000Gnf, j’ai demandé à ce qu’on retire 1.500.000gnf sur mon numéro afin qu’on l’évacue. C’est comme ça qu’il est arrivé à Conakry. Depuis que nous sommes là, EDG ne réagit pas, chaque jour nous apprenons qu’ils viendront en vain. Toute la famille réunie, nous nous sommes rendus compte que c’est à notre charge les soins. A la première clinique nous avons dépensé plus de 12 millions, nous avons quitté pour Donka, là aussi il faut au moins 19 millions pour son amputation sans citer tous les détails. Ce qui fait mal nous n’avons pas vu les agents d’EDG c’est comme si mon frère ne travaillait pas pour eux. La famille est à bout de ressources.
Les paroles qui nous reviennent que les enfants vont à EDG pour chercher la dépense. Ce n’est pas le moment de parler ainsi surtout il y a un qui a perdu la vie d’autres blessés graves. On nous dit de garder les factures après ils vont rembourser mais au lieu de rembourser pourquoi ne pas faire face pendant que le besoin est là. Nous avons trop dépensé au moins les 32 millions, pourtant il y a des choses pour lesquelles tu ne peux avoir des factures comme les poches de sang. Depuis notre arrivée nous avons acheté 6 poches, 3 au début, aujourd’hui encore 3, il a pris 2 on dit la 3eme c’est après l’amputation pour combler la perte du sang. J’ai peur qu’on dépense tout ici. Mon grand-frère qui est là, a sa famille, j’ai la mienne ; nous avons nos parents là-bas, toutes ces charges qui sont là, les soins aussi nous reviennent c’est grave. Nous avons un chagrin dans le cœur. Ce qui fait mal à part ces 1500.000gnf d’EDG Labé, il n’y a eu rien d’autre. Et puis ils ont refusé à ce que leurs pick-up envoient le malade à Conakry, il a fallu l’ambulance à notre charge en partie. Nous voulons de l’aide nous n’avons plus rien à dépenser pour ça », explique Mamadou Noumou Barry, très désespéré.
Dans les locaux de l’agence de l’EDG de Labé, ils s’abstiennent de toute explication. Une source confie à Africaguinee.com que la direction générale fera face à ce cas dès que les conditions seront réunies pour venir en aide à la famille. A Conakry pour l’instant aucun contact, notre source de Labé indique avoir remis notre contact à la hiérarchie pour un éventuel retour.
A suivre
Alpha Ousmane Bah
Pour africaguinee.com
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Créé le 1 juillet 2023 12:17