Elections en Guinée, stratégie de l’opposition : Cellou Dalein Diallo se confie à notre rédaction (2e partie)

Cellou Dalein Diallo

CONAKRY- Quelle est la stratégie de l’opposition face au retard accusé dans l’organisation des élections communales et communautaires en Guinée ? Après une période de “trêve“ due à l’installation de la nouvelle Assemblée Nationale, le ton commence à monter du côté de l’opposition. Dans cette interview exclusive qu’il a accordée à notre rédaction, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo explique sa vision et les stratégies de l’opposition dont il est le chef de file. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : Bonsoir Monsieur Diallo !

CELLOU DALEIN DIALLO : Oui bonsoir !

-On se dirige inexorablement vers un report des élections communales alors qu’elles étaient prévues au plus tard à la fin du premier trimestre de 2014 selon les accords du 03 juillet. Qu’en dites-vous ?

Oui évidemment, en raison  du retard pris dans la mise en place de l’assemblée, puisque toutes les attentions étaient tournées vers la mise en place de cette assemblée, donc, nous ne pourrions apparemment pas organiser ces élections là avant la fin du premier trimestre de 2014. Il faudra maintenant que le dialogue s’ouvre et qu’on voit dans quelles conditions et dans quel délais nous pourrions organiser ces élections communales. Vous comprenez que le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG)  ne sera pas pressé compte tenu des déboires qu’il a enregistrés lors des élections législatives, notamment dans l’agglomération de Conakry.  Si les alliances qui avaient été nouées notamment entre l’Union des Forces Républicaines (UFR) et l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) étaient maintenues, lors de ces communales c’est évident qu’on va contrôler toutes les cinq communes. Donc, je pense que le RPG conscient de ça, risque de trainer le pas, mais  nous allons obliger le gouvernement à respecter les engagements puisque c’est un engagement pris à l’occasion du dialogue politique qui a lieu au Palais du peuple et qui a été sanctionné par l’accord que vous avez cité. Il faut qu’on organise ces élections communales et qu’on puisse avoir des élus locaux et non des gens nommés par le gouvernement. Vous savez que le mandat de ces conseillers communaux est arrivé à terme, mais en plus, c’est des délégations spéciales qu’on a mis ici et là  et ces  délégations normalement c’est pour trois mois.  Donc, là aussi il y a urgence à revenir à la légalité et mettre en place ces élus locaux, mais à l’issue d’élections transparentes.

-Etant donné que la communauté internationale a joué un rôle prépondérant dans le dialogue politique, est-ce que des démarches ont été entreprises par l’opposition pour tirer sur la sonnette d’alarme ?

Oui j’en ai parlé avec un certain nombre d’entre eux : l’ambassadeur des Etats-Unis, l’ambassadeur de France, le Délégué de l’Union européenne. Il faut qu’on essaie d’ouvrir un dialogue pour essayer d’avoir un calendrier électoral qui intègre aussi bien les élections communales que l’élection présidentielle de 2015. Puisqu’il y a beaucoup de diligence à accomplir avant d’aller à ces élections. Et malheureusement on est assis, on ne fait rien parce qu’apparemment le retard arrange le pouvoir. Et à un moment le pouvoir dira qu’il faut qu’on aille, on  a plus le temps, il faut qu’on bâcle. Nous allons prendre l’initiative de demander une réunion pour qu’on fasse l’inventaire des problèmes posés pour l’organisation de ces élections et qu’on essaie dans le cadre d’un dialogue, d’identifier les solutions idoines. Vous savez qu’il y a le recrutement d’un nouvel opérateur, il y a la révision de la liste électorale qui doit précéder l’élection, et vous savez qu’il y a des anomalies à ce niveau, il y a le tripatouillage dans le découpage des bureaux de vote qui ont été délocalisés et mis à des distances éloignées des électeurs. Il y a des gens qui se sont faits recenser pendant la révision mais qui n’ont pas retrouvé leur nom sur la liste, il y a des gens qui n’ont pas reçu leur carte électeur parce que celles-ci ont été égarées par des chefs de quartier ou par des conseillers communaux qui étaient acquis  au régime. Donc toutes ces anomalies qu’on avait mis en évidence deux semaines avant la tenue  des élections n’ont pas été corrigées. Il faut savoir quand les corrige-t-on et qui va les corriger. Donc tout cela pourrait être abordé au cours d’un dialogue que nous souhaitons voir s’ouvrir et qui va réunir les partenaires techniques et financiers impliqués dans le processus électoral et puis de l’autre côté le  gouvernement et l’opposition pour qu’on essaie d’examiner ces problèmes là et d’essayer trouver des solutions et les mettre en œuvre. Je souhaite qu’on trouve un consensus  par rapport à ça.

-Vos exigences semblent être nombreuses. Ne pensez-vous pas que cela pourrait retarder d’avantage la tenue du scrutin ?

Ecoutez, vous avez besoin d’un calendrier. Aujourd’hui c’est évident qu’on ne peut pas organiser les élections avant la fin du mois de mars. Dons il faut une date et avec quel fichier ? Quel traitement va-t-on réserver aux anomalies qui ont été identifiées. Parce qu’il y a des gens qui ont été omis alors qu’ils ont été régulièrement recensés, ils disposent de leur récépissé. Il y a des gens dont les bureaux de vote sont à  45 kilomètres de leur localité. Il y a beaucoup d’anomalies qui avaient été identifiées sur lesquelles tout le monde était d’accord, qui n’ont pas été corrigées. Donc il va falloir s’asseoir puis inventorier les problèmes, trouver des solutions et voir dans quel délai on pourrai les corriger. Je crois que cela est indispensable.

-Que pensez-vous de l’idée d’une candidature unique au niveau de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2015 ?

Je pense qu’il faut réfléchir pour voir est-ce que c’est d’abord possible. Toutes les oppositions en Afrique ont souvent souhaité qu’il y ait une candidature unique au cours d’une élection. Mais lorsqu’il faut choisir le candidat, il y a des divergences. Il doit y avoir des critères (…), mais bon je n’ai d’objection particulière, seulement il faudra se mettre d’accord sur les critères de choix du candidat. Mais, le risque, ça fait que  ceux qui ne sont pas engagés se mobilisent moins pour la campagne. Certains estiment qu’il faut engager tous les candidats possibles puisqu’ils vont faire la campagne contre le pouvoir en place. Et ce serait mieux comme ça de réduire les suffrages du pouvoir en place qui dispose quand même de beaucoup de moyens que l’opposition, et qu’on conjugue vraiment les efforts en s’engageant tous dans un premier tour et  à soutenir le mieux placé au  second tour. Mais si   on peut identifier le mieux placé avant le 1er tour, pour décider de le soutenir, je n’ai pas d’objection, mais c’est une question qui n’a jamais été discutée encore au sein de l’opposition républicaine. Je pense que les gens donnent leur avis par rapport à cette question.

-Cellou Dalein Diallo merci !

C’est moi qui vous remercie et bon courage !

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 93 51 32

 

 

Créé le 14 février 2014 12:51

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