Education : L’avenir de 1200 élèves et 200 employés menacé…
CONAKRY- L’inquiétude grandit chez les parents d’elèves des établissements privés, la Citadelle, fermés sur instruction du Gouvernement guinéen, à travers le Ministère en charge de l’enseignement pré-universitaire et l’alphabétisation.
Fin septembre dernier, ce département a fait une note interdisant les inscriptions et réinscriptions dans cet établissement privé détenu par des Turcs. Cette décision a pris de court certains parents d’élèves qui avaient déjà payés tous les frais de scolarité de leurs enfants pour l’année scolaire 2016-2017.
Pourquoi une telle décision ? Une question très embarrassante aux yeux des autorités éducatives. Mais pour maints observateurs, la pression est venue de la Turquie, qui après le putsch manqué contre Recepp Tayyip Erdogan, a engagé une chasse aux sorcières contre les intérêts et proches du prédicateur Fethullah Gulen en exil aux Etats-Unis.
« L’ennemi numéro 1 » du président Turc est accusé d’être derrière ce coup d’Etat manqué. Des accusations qu’il a niées en bloc. La Citadelle, association caritative, qui œuvre pour l’éducation des enfants, dans le monde, serait financée par Fethullah Gulen. D’où cette doléance faite par la Turquie à l’Etat guinéen de fermer cette école. Dans d’autres pays, où est présente la marque Citadelle, la demande de la Turquie a été carrément refusée.
En Guinée, c’est l’avenir scolaire de plus de de 1200 élèves et 200 employés qui est en jeu. Près de deux semaines après l’ouverture officielle des classes, plusieurs élèves qui étudiaient dans cette école, sont encore à la maison. Leurs parents sont inquiets et ne savent plus à quel saint se vouer. Partagée entre colère et indignation, une mère de famille ayant ses filles dans cette école, n’arrive toujours pas comprendre le bienfondé de cette décision.
« Un Etat responsable ne doit pas accéder à une telle demande fut-elle de la part d’un Etat ami. Mieux, qu’est-ce que la Turquie apporte à la Guinée ? Les relations bilatérales et diplomatiques sont beaucoup plus étroites entre la Turquie et le Sénégal. Mais le Président Maky Sall a carrément refusé cette demande de la Turquie. La politique n’a rien à voir dans l’éducation », gronde cette mère de famille très remontée contre l’Etat guinéen.
« L’Etat doit assurer l’éducation de nos enfants puisque nous payons les impôts, les taxes, mais il a failli à cette responsabilité. Nous nous démerdons pour trouver un lieu sûr pour bien former nos enfants, de nos propres frais, l’Etat ferme cet établissement. C’est extraordinaire ! Je me demande quel est l’état d’âme des personnes qui ont pris cette décision », a-t-elle martelé à nouveau, dénonçant la mesure du gouvernement, qui l’a pris de court.
« J’ai payé les frais de scolarité pour mes enfants. Mais on ne peut plus tendre la main aux truques pour leur dire de nous restituer cet argent. Parce qu’ils ont beaucoup investi pour l’ouverture. Ils ont rénové les locaux, acheté les tenues scolaires, les cartables. Tout ça, ils importent de la Turquie. Un élève peut porter une tenue pendant deux ans sans qu’elle ne déchire…Tout le monde, à la citadelle, enfants et parents disent que le Président Alpha Condé et son ministre ont fermé notre école », renseigne-t-elle.
Maman quand est-ce qu’on va reprendre l’école ?
Aujourd’hui, cette mère de famille, est « harcelée » par des tonnes de questions venant de ses enfants, auxquelles elle ne peut répondre. « Chaque jour, elles me demandent : Maman quand est-ce qu’on va reprendre l’école ? Maman Qu’est-ce qu’on va faire ? Maman, on ne veut changer d’école. Ce sont des questions auxquelles on ne peut pas répondre », crie-t-elle.
Affaire à suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 12 octobre 2016 10:20Nous vous proposons aussi
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