Ebola: S’achemine t-on vers une année blanche en Guinée?

Président Alpha Condé

CONAKRY- La Guinée risquerait-elle une année blanche à cause de l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola ? Malgré les engagements pris par le Gouvernement, les enseignants, élèves et étudiants se demandent à quand l’ouverture des classes.


Après plus de deux mois de retard, les enseignants du secteur privé peinent à joindre les deux bouts. Ils sont sans salaires depuis plusieurs mois à cause de la fermeture des classes.

Cherif Diallo, professeur de Maths-Physique dans une école privée de la place explique sa peine : ‘’Depuis que les classes ont été fermées nous enseignants du secteur privé nous ne recevons aucun franc comme salaire. Nous sommes presque abandonnés à nous même. Je pense que les autorités guinéennes devraient penser à nous, surtout en cette période de fermeture des classes à cause d’Ebola’’ s’est lamenté ce professeur du lycée.

Interpellé sur ce sujet par un journaliste d’Africaguinee.com, le Ministre Porte-Parole du Gouvernement guinéen, Damantang Albert Camara a soutenu qu’une année blanche n’était pas envisagée. ‘’Des dispositions sont en train d’être prises pour mieux préparer la rentrée des classes. Il faut qu’on s’assure au maximum qu’il y a moins de risque de propagation du virus en milieu scolaire. Nous devons tenir une réunion avec la coordination nationale de lutte contre Ebola dans les prochains jours pour voir  l’état d’avancement des préparatifs’’ a confié le Ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Damantang Albert Camara.

Les élèves et étudiants rencontrés par notre rédaction semblent tous être très pessimistes quant à la réouverture des classes cette année. Tous soutiennent qu’il n’y a aucune lueur d’espoir pour que la Guinée évite l’année blanche. ‘’Nous ne savons plus quoi faire. On est resté trop longtemps à la maison. Le problème c’est que les autorités guinéennes n’en parlent presque pas. On dirait que ce n’est pas leur préoccupation. Ceux qui ont les moyens ont déjà fait inscrire leurs enfants dans d’autres écoles, soit ici en Guinée, soit à l’extérieur’’ explique cet étudiant en licence 2 Sociologie.

Les avis sont partagés du côté de la classe politique guinéenne. En conférence de presse à Conakry, le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a estimé qu’il était temps de rouvrir les classes.

‘’Personnellement, je pense qu’il faut rouvrir les classes. Il y a des zones où le risque est plus grand. Nos marchés. Les marchés fonctionnent. Que ce soit les marchés hebdomadaires ou les marchés urbains. Il y a tellement de monde là-bas, mais ça va.

A l’école, on peut mieux prendre des dispositions pour protéger les enfants que dans les marchés. Je pense qu’on est en train de faire perdre le pays en continuant de fermer  les classes aux jeunes de Guinée. Le gouvernement devrait  revoir cette question pour rouvrir les classes et prendre au sein de l’école toutes les dispositions pour protéger les enfants. C’est plus facile que dans les marchés, les gare-voitures ou dans les transports publics de personnes où il ya beaucoup de contacts non contrôlés », a argumenté Cellou Dalein.

Sidya Touré de l’Union des Forces Républicaines a quant à lui souligné que le risque était plus grand dans les milieux scolaires.

 ‘’On est tous pour l’ouverture des classes. Mais quand et comment ? La question est lorsque vous mettez les enfants ensemble, je suis désolé, ils se touchent plus que quand on est au marché d’où on échange des produits, mais quand on est dans la cour de récréation c’est totalement autre chose. Les enfants luttent, ils se tapotent…  Donc, je pense que si  une disposition minimum peut être prise, l’idée serait qu’au moins le 2 janvier, on puisse ouvrir les classes. Mais il faut profiter du mois qui nous reste pour que réellement des dispositions puissent être prises dans les différentes écoles. Je doute malheureusement de la  capacité des structures administratives que nous avons de régler les problèmes de ce genre.  Il faut qu’on ouvre un débat sur ça, pour ne pas que l’année scolaire soit perdue’’, rétorque Sidya Touré.

 

SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 11

 

Créé le 11 décembre 2014 10:02

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