Ebola: l’OMS autorise l’utilisation du sérum expérimental
GENEVE-Après de longues tergiversations, les États-Unis ont finalement franchi le pas. Washington va envoyer en Afrique occidentale des échantillons d'un sérum expérimental contre le virus Ebola. Destinataire: le Liberia. Ces doses serviront à traiter deux médecins libériens actuellement infectés, qui ont accepté d'être soignés à l'aide de ce traitement. Cet accord fait suite à une demande formulée la semaine dernière par la présidente Ellen Johnson Sirleaf à son homologue américain. La totalité des doses disponibles ont été envoyées, a précisé lundi la société pharmaceutique américaine qui a élaboré le sérum expérimental, indiquant que le traitement a été fourni «gratuitement dans tous les cas». Il doit être apporté au Liberia dans le courant de la semaine par un émissaire du gouvernement américain.
Il n'existe pour l'instant aucun traitement ou vaccin spécifique contre la fièvre hémorragique due au virus Ebola. Celui-ci se transmet par contact direct avec le sang et des liquides biologiques de personnes ou d'animaux infectés. Ces derniers jours, plusieurs États ont exprimé le souhait de pouvoir utiliser l'anticorps expérimental «ZMapp», développé dans un laboratoire privé aux États-Unis et jamais testé à grande échelle sur l'homme auparavant. Il a été administré aux deux Américains infectés au Liberia, qui ont été rapatriés aux États-Unis et mis en quarantaine. Les deux patients ont réagi de manière positive au traitement. Un prêtre espagnol qui a bénéficié du même sérum expérimental, dont l'Espagne avait exceptionnellement autorisé l'importation, est en revanche décédé mardi. Un autre traitement dit «TKM-Ebola» et de fabrication canadienne a été partiellement autorisé la semaine dernière par l'agence sanitaire américaine.
Le seuil de 1000 morts franchi
Le Liberia s'est vu contraint de muscler son dispositif face à l'épidémie. La présidente Ellen Johnson Sirleaf a annoncé la mise en quarantaine de la province de Lofa, la troisième région concernée par cette mesure exceptionnelle. Elle a par ailleurs ordonné la suspension pour une période d'un mois des voyages à l'étranger pour tous les responsables étatiques. Selon le dernier bilan annoncé la semaine dernière par l'OMS, l'épidémie a déjà causé la mort de plus de 1013 personnes sur près de 1800 cas, essentiellement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, quelques cas ayant été recensés au Nigeria. Le président guinéen Alpha Condé, dont le pays a été le premier frappé, a appelé à «faire d'Ebola une préoccupation mondiale jusqu'à la production du vaccin» contre ce virus.
Aorès avoir réuni un comité d'éthique, L'Organisation mondiale de la Santé vient d'approuver l'emploi de traitements non homologués. «Devant les circonstances de l'épidémie et sous réserve que certaines conditions soient remplies, le comité a abouti au consensus estimant qu'il est éthique d'offrir des traitements non homologués dont l'efficacité n'est pas encore connue ainsi que les effets secondaires, comme traitement potentiel ou à titre préventif», explique l'Organisation mondiale de la santé. L'agence va recevoir 5 millions de dollars d'aide du Koweït pour faire face à la propagation de l'épidémie.
AFP
Créé le 12 août 2014 13:36Nous vous proposons aussi
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