Ebola : Docteur Antoine Perrin de l’équipe médicale française en Guinée s’exprime…

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CONAKRY- Faut –il s’attendre à l’utilisation des vaccins expérimentaux contre le virus Ebola en Guinée ? Quelle stratégie faut-il mettre en place pour freiner la propagation du virus Ebola, surtout en région forestière ? Docteur Antoine Perrin, chef de la mission française de l’établissement pour la préparation et la réponse aux urgences sanitaires, donne son point de vue sur ces différentes questions. Il aborde aussi la question relative au soutien que compte apporter son pays, la France, à la Guinée. Exclusif !


 

AFRICAGUINEE.COM : Docteur Antoine Perrin bonjour !

ANTOINE PERRIN : Oui bonjour !

Quels sont premiers constats sur l’épidémie d’Ebola qui frappe durement la Guinée depuis plusieurs mois?

Le premier constat, c’est qu’il y a une mobilisation générale tant des guinéens que des partenaires institutionnels et des organisations non gouvernementales. Ça, c’est une très bonne chose puisque la Cellule de coordination nationale qui a été mise en place fonctionne bien, avec des responsabilités qui ont été données à chacun. Je pense que maintenant, la Guinée est prête à améliorer sa réponse à l’épidémie.

Vous avez parlé de la réponse aux urgences sanitaires, dites-nous concrètement quel va être le rôle de la mission que vous dirigez?

Le premier rôle que j’ai eu, c’était d’évaluer les attentes des guinéens pour voir de quelle manière la France pouvait y répondre. Le deuxième rôle a été attribué aux différentes personnes de la mission. C'est-à-dire un appui à la logistique de la pharmacie centrale de Guinée, un appui à l’hôpital (Donka) pour étudier le parcours des personnes, des malades dans l’hôpital pour vérifier qu’ils sont bien orientés, un appui à la surveillance épidémiologique, un appui également à la Croix Rouge guinéenne pour les corps, les funérailles et les déchets.

De mon côté, j’ai exploré avec les autorités guinéennes avec l’OMS, la Croix Rouge, l’UNICEF, le CDC-américain, les différentes pistes qui pourraient permettre à la France de s’investir. Et donc, la ministre (La secrétaire d'Etat française chargée au développement et à la francophonie, Annick Girardin, ndlr) est venue faire ces annonces. 

Des observateurs s’inquiètent du maintien du centre de traitement Ebola dans une grande agglomération comme Conakry. Qu’en pensez-vous ?

Ecoutez, je n’ai pas d’avis par rapport à ça, puisque ce n’est pas ce qui me préoccupe actuellement. Ma préoccupation est celle de la Guinée Forestière, du côté de Macenta en particulier où il y a une explosion de l’épidémie et où il y a des difficultés à y répondre avec le seul centre de traitement de Guéckedou. Donc, ma mission a été d’étudier la mise en place d’un nouveau centre de traitement en Guinée Forestière.

Où va être l’emplacement exact de  ce centre ?

Pour le moment le lieu précis n’est pas déterminé. Tout dépendra du meilleur lieu qu’on va trouver. Un lieu qui doit d’abord réponde aux besoins de la population malade, qui doit permettre des  liaisons terrestres ou aériennes faciles avec Conakry, qui doit avoir accès à un laboratoire. Tous ces éléments là font qu’actuellement, nous n’avons pas encore les réponses précises pour la localisation de ce nouveau centre de traitement.

Vous avez parlé d’explosion de l’épidémie dans la région forestière. Quelles solutions préconiseriez-vous dans cette région où il  y a un débordement dû aux cas venant notamment du Libéria et de la Sierra Léone ?

Ça fait une semaine que je suis en Guinée. Ça serait bien prétentieux de vous dire s’il y a des solutions. Je ne suis jamais allé en Guinée forestière, je ne suis pas guinéen. Et donc, je ne peux pas répondre à cette question.

Conseilleriez-vous au gouvernement guinéen de tester les vaccins expérimentaux qui ont été proposés par certains pays ?

D’abord les vaccins, il faut qu’ils soient étudiés. Pour le moment, c’est une piste de recherche. Il n’y a pas de vaccins qui soient disponibles dans les laboratoires pour être utilisés. Beaucoup de gens travaillent sur cette piste là, on peut espérer qu’elle va aboutir. Mais pour le moment, nous n’avons aucun  vaccin pour le marché.

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 15 septembre 2014 11:46

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