Dubaï : Au-delà du scandale « porta potty », une autre vie à part…
DEYRA- Réputée pour son architecture ultramoderne, ses gratte-ciels, le business de luxe, Dubaï est devenue depuis quelques années la nouvelle attraction du monde. Des stars, des hommes riches ou de simples hommes d’affaires, y vont pour passer des vacances ou des congés. Derrière ce -décor envoûtant, ce hub de la finance, ces luxueux sites paradisiaques-, enviables à souhait, se cache une tout autre réalité. Hors-pair.
Une prostitution à ciel ouvert et des réseaux de proxénétisme se sont développés. Dans certains endroits de cette ville, vous n’avez pas besoin de vous rendre dans des hôtels de luxe pour s’offrir les services d’une prostituée. A Deyra, par exemple, les cartes de visites jonchent beaucoup de rues. Ce monde de prostitution à part est divisé en deux : Les « agences professionnelles » et les « agences de rue ». Chacun y trouve son compte en fonction de ses moyens et de son besoin. Après le scandale de « femmes toilettes » (protty potta) qui suscité une onde de choc planétaire, Africaguinee.com, a enquêté sur l’autre facette cachée de la vie à Dubaï.
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A.Baldé est guinéen vivant à Dubaï depuis bientôt 15 ans. Si le scandale « protty potta » a ému beaucoup sur le continent noir, ce n’est pas du tout le cas chez lui. Il explique que la prostitution n’est pas un fait nouveau dans cette ville. A côté, il y a le trafic humain et d’animaux qui s’est développé.
« Avant nos parents venaient ici pour le commerce. Ceux qui y viennent pour le business continuent à venir. Mais à côté, d’autres personnes mal intentionnées ont créé des réseaux de trafic humain. On prend de l’argent avec des citoyens soit en Guinée, ou dans d’autres pays africains, qu’ils aident à venir ici. Mais une fois arrivée, les candidats ne voient pas le travail supposé pour lequel ils sont venus, chacun se cherche. La prostitution professionnelle est tenue ici par des agences internationales, les cartes de visite avec les photos des filles qu’ils proposent aux clients jonchent les rues.
Même si vous gardez votre voiture quelques minutes ; vous allez retrouver une carte accrochée aux vitres ou portières. Il suffit de ramasser une carte et envoyer un HELLO sur whatsapp. En retour, on vous envoie les photos des filles disponibles, leurs âges et leurs nationalités, on vous indique où elles sont avec les tarifs par heure. Mais c’est rare de retrouver des africaines noires dans ces parties. Il y a des coins isolés où des réseaux mafieux venus de l’Afrique font la même chose. Ce qu’il faut déplorer comme vous le voyez dans les vidéos, la bêtise est de trop, la débauche dépasse l’imagination il suffit de donner les prix à payer », précise cet opérateur économique guinéen qui a des actions à gérer à Dubai.
Si vous tenez forcement à avoir aux femmes noires, allez à la rue des quartiers pauvres
Africaguinee.com, a pris les soins de prendre contact directement avec certaines agences de prostitution. La première est tenue par des marocains. Juste après les salutations, des services nous ont été proposés avec les filles disponibles : ‘’ we don’t have black women here right now. Our agency has only 3 girls from morocco. We work by hour. Not a whole night with ours girls. Depending on what you want the prices range from 100 dollrs US to 250 US. There is no per night; only per hour. Massage with steam bath body scrub and Moroccan bath 250 US. What is more expensive with Us. Backdrop sex. If you care about black women. Go to the streets in poor; neighbourhoods. You will find them’’
Le message traduit littéralement dit ceci : « Nous n’avons pas de femmes noires ici avec nous. Notre agence a 3 filles venues du Maroc âgées, de 28 ; 27 et 30 ans. Nous travaillons par heure ; pas de nuit entière avec nos filles. Le prix varie selon ce que vous voulez. C’est de 100 à 250 dollars par heure. Nous insistons par nuitée entière seulement par heure. Massage avec bain de vapeur gommage corporel et bain marocain à 250 US. Ce qui est plus cher chez nous en toile de fond le sexe. Si vous tenez forcement aux femmes noires allez à la rue des quartiers pauvres ; elles sont là-bas » a expliqué cette première.
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Un second contact nous mène droit à une agence asiatique de prostitution qui dispose de femmes de 10 nationalités. Là, les prix varient de 100 à 1000 dollars. « Nous avons des thaïlandaises, Vietnamiennes, Indonésiennes ; Pakistanaises, indiennes, chinoises, Sri Lankaises ; Myanmar, russe. Notre emplacement se trouve Jebel Ali. Les tarifs de nos services varient comme suit ; 200 dollars une heure prestation complète avec 2 reprises. 30 minutes aussi service complet, un seul coup. Nuit complète 1000 dollars full service : sucer ; embrasser et tout le reste », nous écrit cette autre agence avec des photos des filles proposées, à l’appui.
Esclavage sexuel
A.Camara, une guinéenne, dit évoluer dans le monde informatique et les ventes en ligne. Pour elle, il est difficile de cerner les réalités de la débauche à Dubaï.
« Monsieur, ici vous ne pouvez qu’accepter ce qu’on vous dit, mais le monde est obscur. Vous verrez quelqu’un la journée comme vendeurs de vêtements, facilitateurs ; mais à côté, il a son agence clandestine de sexe. Il y a des coins bien connus, des clubs ou les choses sont propres avec un partage judicieux des services. Il y a aussi nos parents africains qui ont des maisons closes. Ils font venir des sœurs de chez nous ; ils les gardent dans une maison qui ne savent pas où aller. Les mêmes trafiquants négocient avec les clients pour les filles qui doivent juste se livrer. Ils se parlent de fellation, de proty potta sans que la fille ne soit informée à l’avance, des plaisirs charnels filmés, des filles enchainées en cage pour le plaisir du client.
En retour, l’esclave sexuel n’a que le manger et des vêtements qui exposent mieux son corps afin d’attirer la clientèle. Toutes les nationalités sont là, ivoiriennes, guinéennes, sénégalaises, ougandaises, nigérianes, camerounaises, bref tout. Une fois qu’elles sont libres de leurs convoyeurs ou convoyeuses. Elles lancent leur propre réseau en complicité avec d’autres Messieurs qui se font passer pour des hommes vertueux en public. En réalité c’est difficile d’expliquer ce qui se passe. C’est un pays libéral qui attire du monde ici », regrette cette compatriote.
Ne pas mettre tout le monde dans le même sac
Jénaba Sanè 43 ans est cuisinière restauratrice gambienne dans la ville Deyra. Ces dernières semaines elle est complètement affectée par les informations renvoyées vers l’Afrique liées au Prota potty. Beaucoup pensent que toutes les africaines vivant dans ce pays font la prostitution pour gagner leur pain. Elle déplore ce cliché et dénonce la stigmatisation. Contactée par Africaguinee.com, elle a répondu par un long texte en anglais que nous avons traduit en ces termes :
« Dubaï ce n’est pas que la prostitution pour nous africaines et africains. Les premières attractions de Dubaï, ce sont ses industries, le commerce international, c’est les hôtels, ses lieux touristiques paradisiaques, ses lieux de vacances. Les gens ont du boulot légal et sérieux ici. Nous sommes restauratrices, nous sommes cuisiniers ; interprètes ; livreurs ; femmes de ménages ; employés de supermarché, balayeurs de rue comme en Europe. Moi, je gère mon restaurant africain connu de tous. Malheureusement ; depuis la sortie de cette vidéo réelle ou supposée où un homme défèque sur une fille, nous africains vivant à Dubai sommes stigmatisés par nos propres familles au pays. Les gens estiment que c’est notre travail ici et qu’on rapporte de l’argent sale en Afrique.
Pourtant c’est loin d’être le cas. Nous travaillons dignement. Dans une grande ville ou un grand pays, chacun trouve son compte. C’est vrai, il y la prostitution à ciel ouvert à bien des endroits, mais ce n’est pas une raison de mettre tout le monde dans le même sac. Les coins de la débauche sont connus tout comme les coins du business et de la restauration, des affaires. Ce qui fait mal, il y a eu des parents qui ont maudit leurs enfants qui vivent ici en disant : Donc, vous nous avez fait manger au prix de vos corps.
Aujourd’hui, même les commerçants qui ont l’habitude de venir de l’Afrique de l’ouest particulièrement sont décriés. Je demande aux gens d’arrêter. De notre côté, nous sommes fiers de ce que nous vivons, nous ne vendons pas tous notre corps. Et dans cette prostitution ou proxénétisme, les africaines représentent un pourcentage très faible par rapport aux asiatiques, aux européennes, aux arabes et aux américains. A côté, il y a les esclaves sexuels hommes qui vivent de ça. Nous disons merci à votre organe d’information qui a pris le soin de demander au lieu de parler seulement comme certains » explique cette africaine qui en a plein dans le cœur.
D’après nos informations, depuis l’éclatement du scandale « femmes toilettes », la police procède à des rafles, pour débusquer certains réseaux d'individus suspecter exercer des activités douteuses.
A suivre…
Une enquête réalisée par
Alpha Ousmane « AOB » Bah
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 664 93 45 45
Créé le 24 mai 2022 15:30Nous vous proposons aussi
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