Drame de Mélilla : L’inquiétude de Néné Idiatou Barry qui n’a plus de nouvelles de son fils Abdoul…

Image d’illustration

RABAT-Le drame survenu vendredi 24 juin 2022 à Melilla lors d’une tentative d’entrée massive de migrants dans l’enclave espagnol a suscité une onde de choc d’indignation au niveau international. L’Onu, l’Union Africaine ainsi que des organisations de défense des droits humains exigent des enquêtes approfondies sur ces évènements qui ont conduit à la mort d’au moins 23 migrants. Des images amateurs abondamment partagées sur les réseaux sociaux frisent l’insoutenable. Alors que pour l’heure l’identité des victimes n’est pas encore dévoilée, l’inquiétude grandit chez certaines familles en Guinée dont les enfants sont candidats à l’immigration irrégulière vers l’Europe.


C’est le cas de Néné Idiatou Barry. Cette mère de famille cherche les nouvelles de son garçon de 19 ans parti de la Guinée pour rejoindre l’Europe. Elle a eu les dernières nouvelles de son fils Abdoul Gadiry Barry lorsque ce dernier était en territoire marocain.  Le drame survenu à Melilla le week-end dernier accentue son inquiétude. Son garçon a quitté la famille à Conakry en février 2021 alors qu’il devrait affronter le Bac.

 « C’est le lundi dernier que j’ai eu des informations faisant état des morts suite à des accrochages entre des migrants et la police au Maroc. On me dit qu’il y a une vingtaine de morts. Il y a 3 mois, je n’ai pas eu les nouvelles de mon fils, Abdoul Barry. La dernière fois quand nous avons parlé, il m’a dit qu’il sera injoignable un moment. Il a ajouté qu’il devrait être avec ses convoyeurs pour la traversée et de ne pas être inquiète (…). Mais depuis que j’ai appris ce qui s’est passé avec la police, j’ai peur, je suis inquiète. Je vis un moment difficile… je ne sais pas s’il vit ou pas, nous attendons les nouvelles du Maroc pour le moment », raconte cette mère de famille très inquiète.

Le consul de Guinée à Rabat, Mamadou Diouldé Bah retient son souffle comme toutes les représentations diplomatiques de l’Afrique subsaharienne, en attendant la fin de l’identification des migrants morts lors des incidents.

« Nous n’avons aucune nouvelle pour le moment. Les identifications sont en cours, nous n’avons pas reçu de courriers officiels des affaires étrangères. Les ambassades sont à l’écoute du rapport que la police va produire et remonter aux affaires étrangères, ce qui nous parviendra après. C’est le circuit habituel pour connaitre l’identité de chacun en cas de situation pareille. On est toujours informé par les affaires étrangères, c’est nos interlocuteurs directs ici. C’est après ça que nous saurons les nationalités concernées », explique le consul de Guinée à Rabat.

Sur sa page, LDH Nador, une association de défense des droits des migrants note que les craintes soulevées s’avèrent réelles. « Les autorités de Nador préparent des tombes au cimetière de Sidi Salem pour enterrer sans doute des migrants morts vendredi, sans enquêtent sans autopsie et sans indentification. Les autorités cherchent à cacher le désastre. Un vrai scandale », a écrit cette association de défense des droits des migrants.

Ibrahima Cissé a eu de la chance. N’eût été sa maladie, il allait être pris en sandwich tout comme les autres migrants, par les forces de l’ordre à Melilla vendredi 24 juin. Ce migrant a récemment été chassé de la forêt de Nador avec d’autres migrants candidats à l’immigration irrégulière vers l’’Europe. Nous l’avons joint au téléphone.

 « Ce qui s’est passé à Melilla était bien préparée, ils ont commencé par nettoyer la forêt où des migrants campent depuis plusieurs semaines avant cette répression. J’ai échappé de justesse. Je tenais à m’y rendre vraiment avec la vague de migrants. Mais j’étais un peu souffrant, je suis resté dans la ville. Certains amis qui sont partis, pour le moment, nous n’avons pas des nouvelles d’eux après le drame. Nous attendons. Au moins 4 guinéens que je connais ont pu traverser vendredi pour l’Espagne. Dans ce mouvement, on dit que les gens ont blessé des policiers. C’est ce qui a conduit à cette déferlante de violence qui a fait des morts. Il faut aller vers la morgue pour savoir le nombre exact des victimes. En attendant que les identités ne soient publiées, je n’ai pas appris qu’un guinéen est parmi les victimes.  Mais c’est difficile à savoir dans un mouvement de foule de plus 4000 personnes », explique ce candidat à l’immigration irrégulière vers l’Europe.

Convaincu que son jour de chance arrivera, Ibrahima Cissé ne compte retourner en Guinée. « Je ne compte pas rentrer au pays, j’attendrais le jour où le Bon Dieu ouvrira les portes de l’Europe pour moi. C’est l’espoirs de traverser un jour qui retient les gens. Je garde la foi ».

Albertine Kossi 29 ans, ivoirienne vit au Maroc depuis 4 ans. Son rêve de gagner les côtes européennes via Melilla dure sans succès. Depuis la répression à Melilla elle n’a pas les nouvelles d’un proche.

« J’ai un parent qui était à Melilla depuis la semaine passée, il a plusieurs tentatives infructueuses à son actif, mais il ne se décourage pas. Le vendredi aussi, il était en première ligne quand les accrochages ont eu lieu. Mais parmi la centaine de migrants qui a pu franchir le grillage, je n’ai pas communiqué avec quelqu’un qui l’a croisé sinon beaucoup de connaissances ont traversé le connaissent. Côté marocain on parle de 23 morts parmi les migrants mais les informations ne filtrent pas, toute la zone est quadrillée par la gendarmerie et la police.

Souvent quand des situations comme ça arrive, ils prennent les soins d’effacer toutes les traces de violences avant de libérer les lieux. La police s’est mal comportée avec les migrants, ils ont frappé les gens avec une violence atroce, certains ont trouvé la mort, il y a eu des fracturés et des blessés graves parmi eux. Les vidéos qui ont fait le tour du monde attestent de cette sauvagerie, sinon leur rôle c’est d’empêcher les gens de traverser et de non de tuer », dénonce cette migrante en larmes.

Alpha Ousmane Bah (AOB)

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 30 juin 2022 16:49

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