Dr Ibrahima Kourouma parle : « Nous allons reprendre les opérations de démolitions… »

Dr Ibrahima Kourouma, ministre de la ville et de l'aménagement du territoire

CONAKRY- Qu'envisage le Gouvernement pour éviter les inondations dans la capitale en cette saison des pluies ? Alors que certains quartiers de la banlieue commencent à connaître les affres des grandes pluies, le ministre de la Ville et de l'Aménagement du Territoire, annonce des opérations de grandes envergures. Dans cet entretien accordé à votre quotidien en ligne, Dr Ibrahima Kourouma appelle aussi les citoyens à plus de responsabilité dans les constructions de bâtiment.


 

AFRIAGUINEE.COM : Des cas d'inondations sont souvent enregistrés à Conakry pendant la saison hivernale. Qu'envisage cette année votre département pour faire face à ce phénomène ?

DR IBRAHIMA KOUROUMA : Comme chaque année, à l’orée de la saison de la pluie, nous travaillons en sorte que les différentes zones repérées, comme étant des zones dangereuses susceptibles de créer des situations graves, dans notre capitale et même à l’intérieur du pays, soient identifiées. On a repris ce travail, mais cette fois-ci en faisant des localisations  plus élargies, en associant le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement et le ministère des Travaux Publics pour que, ensemble, nous gérons les questions de caniveaux, de curage et d’encombrants physiques, notamment des maisons construites sur des endroits qui empêchent l’eau de circuler.     

On a mis un comité pilote qui travaille sur ces différents points critiques, en tenant compte des situations liées aux encombrements qui peuvent être causés par des ordures et des déchets  qui ont rempli les caniveaux, le manque de caniveaux, ensuite des constructions qui existent au niveau de certains endroits pouvant créer systématiquement les inondations. On a donc mis ce comité de pilotage cette année, on a fait un premier travail qui a consisté à détecter tous les points critiques pour que nous passions directement à l’offensive.

Ce comité travaille sous la direction du ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire. Donc, tous les anciens coins sur lesquels nous avions travaillé notamment la situation de la chaine à Hafia, au niveau de Dabondy et  Bonfi qui sont des coins très critiques, nous allons commencer d’ici la fin de la semaine, les grandes opérations pour pouvoir reprendre tous ces endroits qui sont considérés comme très récurrents pour les inondations. Nous allons établir un programme pour que nous puissions faire les grandes opérations de dégagement pour empêcher d'éventuelles inondations.

On constate aussi çà et là dans la capitale des bâtiments en construction qui s'affaissent surtout pendant la saison des pluies. Un cas d'éboulement a eu lieu à Sonfonia cette semaine.  Que fait votre département pour réglementer ce secteur ?

Nous étions à Sonfonia suite à un éboulement. Il y avait un tube de soutènement qui a été fait et qui s’est écroulé. L’objectif, c’est d’abord procéder à la sensibilisation pour que les gens comprennent que pendant cette période, les constructions dans un premier temps s'arrêtent, ensuite que toute action concernant la construction des bâtiments que les gens acceptent de s’approcher des techniciens, Des spécialistes pour savoir ce qui se passe.

En début d’année, on avait commencé la démolition complète tout ce qui est supposé être des bâtiments mal construits se trouvant dans des endroits difficiles. Donc, nous allons reprendre ces opérations de démolition. Mais ce qui est fondamentale à cette période-là, qui est la grande période des pluies, c’est d’être en permanence sur le terrain pour contrôler ces maisons qui existent dans ces endroits considérés comme des endroits dangereux, surtout les lieux sableux. Ensuite, sensibiliser les populations, parfois même demander aux gens, si c’est nécessaire, de déménager pour éviter qu’en cette période-là, qu’ils soient inondés.

Nous allons faire un travail de terrain où nous allons envoyer tous nos services sur le terrain pour sensibiliser les citoyens et faire la détection pour définir les points critiques. Et voir dans cette situation, tout ce qui pourrait être des bâtiments ou des lieux susceptibles d’être inondés ou pouvant être à la base d’effondrement. Donc, nous allons travailler de manière à ce qu’au niveau de ces endroits, nous puissions passer pour sensibiliser en insistant, que les chefs des quartiers qui sont dans les secteurs puissent nous aider à sensibiliser les populations à faire le maximum pour que cette situation n’existe pas.

L’une des choses fondamentales sur laquelle le Gouvernement est catégorique, c’est de faire en sorte que les personnes ne viennent pas construire sur des endroits qui sont considérés dangereux et que toute personne qui souhaiterait construire, doit avoir des papiers de permis de construire. Parce que quand on a un permis de construire qui engage l'Etat, dans ce cas c’est plus facile à contrôler. Car l’Etat ne donnera jamais un permis de construire à quelqu’un qui se trouve dans un endroit sableux ou jugé dangereux.

Les gens doivent, une fois de plus, comprendre qu’on ne peut pas donner la construction d’une maison, quel que soit le niveau, même à un rez-de-chaussée, à quelqu’un qui n’est pas spécialiste. Parce que la conséquence après, ce sont les mélanges qui sont mauvais et la suite, c’est l’écroulement et c’est la vie des qui en pâtisse. C’est une campagne de sensibilisation que nous allons reprendre avec la complicité des chefs des quartiers, nous allons expliquer aux gens pour qu'ils comprennent, et qu'on évite les constructions clandestines qui engendrent souvent des situations catastrophiques. Nous allons travailler au maximum sur ces points fondamentalement pendant cette saison des pluies pour que les citoyens ne soient dans des conditions de vie difficile.  

A Ansoumayah Plateau, le bras de mer est en train d’être remblayé par des particuliers. Quelles dispositions votre département entend-il prendre face à ce phénomène ?

Nous avons envoyé des gens pour faire arrêter tout et immatriculer au nom de l’Etat. Tout ce qui est fait aujourd’hui, sur lequel les gens font des remblais, non seulement on fera payer des pénalités aux auteurs, mais nous allons immatriculer le domaine au nom de l’Etat. En ce moment, plus personne ne pourra construire là-dessus.

Tous les domaines remblayés en bordure de mer, nous allons les lever et les immatriculer au nom de l’Etat. Ensuite, faire payer des taxes aux gens et les (les domaines, ndlr) mettre dans le portefeuille de l’Etat. Comme ça, on s’en servira.

 

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

 
Créé le 24 juin 2021 13:24

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